Article écrit comme suite à Youtube : publicité VS tipeee ? dans lequel je parle des (très) faibles reversements de l'argent des publicités aux créateurs de vidéos.
Youtube est incontestablement la première plate forme de diffusion en terme de visites mais n'est pas pour autant la meilleure. Ainsi il arrive régulièrement que les visiteurs ou les créateurs s'en plaignent, voici une compilation de critiques courantes :
Beaucoup de publicité pour un reversement très faible au créateur de la vidéo.
L'obligation de s'inscrire au réseau social g+ pour pouvoir commenter une vidéo.
Un trafic tellement important que les FAI ne veulent plus en assumer le coût seuls.
Un système de notifications incompréhensible, parfois un petit "1" s'affiche à côté d'une chaîne mais il n'y a rien de nouveau, parfois on est prévenu par e-mail parfois non, et bien sûr pas de flux RSS.
Youtube est le terrain de jeu des ayants droits qui n'hésitent pas à mitrailler les signalements d'atteinte au copyright de manière abusive. benzaie a par exemple été contraint de retirer une chrono-critique de X-Men (vidéo de 2min dans laquelle il donne son avis sur un film) parce qu'on y voyait une affiche du film. Quant à Mickael J il nous fait part de la position de faiblesse des créateurs vis à vis de l'arme nucléaire qu'est le signalement d'atteinte au copyright et nous présente au passage la vidéo humoristique que Youtube impose à ceux qui ont été signalés afin de pouvoir recommencer à publier.
La solution ne serait-elle pas de simplement aller voir ailleurs ? Je peux comprendre qu'un débutant préfère Youtube car il aura une meilleure visibilité ce qui l'aidera à se lancer, en revanche qu'est-ce qui retient les youtubeurs "poids lourd" ? Ceux qui ont plusieurs millions d'abonnés ont une certaine force de frappe, ils ont donc les moyens de faire pression sur Youtube.
Certains tentent l'expérience comme Karim Debbache qui diffuse Chroma (que je vous recommande fortement) exclusivement sur Dailymotion. D'autres se servent de cette plate forme comme secours au cas où Youtube supprimerait leurs vidéos : LeFossoyeurDeFilms et Durendal. Alors certes Dailymotion n'est pas extra ordinaire notamment parce qu'il y a des enjeux financiers derrière et que cette plate forme n'a pas su suivre l'évolution de Youtube, mais on a du HTML5 + 1080p et au final l'important c'est d'avoir de la concurrence.
Il est regrettable que tout le monde ne jure que par Youtube au point d'en faire un medium centralisé, une sorte de télévision 2.0 dont nous sommes incapables de nous passer. Internet offre beaucoup de solutions non seulement pour la diffusion mais aussi pour la monétisation, il suffit de les expérimenter.
GNOME2 fut mon premier et seul véritable amour en matière de desktop Linux. C'est l'aboutissement de plus de 10 ans de développement, un ensemble cohérent et stable, simple et intuitif. Ce n'est pas une copie de l'interface de Windows mais ce n'en est pas non plus éloigné ce qui fait qu'on trouve rapidement nos repères. De plus il y a des thèmes de bureau jolis avec beaucoup d'éléments personnalisables.
Mais il a fallu que la catastrophe GNOME3 arrive, un bureau qui prend soin de déconstruire tout ce qui a été accompli avec GNOME2, comme si tout était calculé pour tromper et perdre les utilisateurs en se basant sur leurs habitudes. Par exemple il a fallu harceler les développeurs de GNOME au fil de plusieurs versions pour avoir enfin un bouton d’extinction. C'est con mais quand on se retrouve à chercher pendant des heures comment éteindre l'ordinateur, on se pose des questions sur l'avenir de Linux sur le desktop.
Après un passage sur KDE qui a fini par me lasser à cause de sa lourdeur visuelle et de ses mini bugs qui une fois mis bout à bout se révèlent pénibles, je me suis stabilisé pendant un moment sur Xfce. Pourquoi ? Parce qu'au fond ce n'est pas si éloigné de GNOME2 même si c'est moins bien car le rythme de développement est lent et l'ensemble manque de cohérence. Pourquoi est-ce que je n'ai jamais essayé MATE ? Parce que je ne pensais pas que le projet persisterait longtemps. Mais en fait si, le projet vit et un portage vers GTK3 est même en cours. Et il est proposé dans beaucoup de distributions, plus que Unity d'ailleurs.
Après 2 ans d'utilisation de Manjaro Xfce, poussé par le besoin de réinstaller mon OS afin d'activer le chiffrement et l'envie de tester autre chose, j'ai installé Ubuntu Mate. Et c'est drôle car ça me rappelle vraiment les anciennes versions de Ubuntu, celles avec GNOME2 et ça me file même un coup de vieux. La distribution est plutôt réussie puisque fournie avec un minimum de logiciels c'est à dire sans excès comme Manjaro par exemple qui embarque Steam sans que l'on sache réellement pourquoi.
Utiliser MATE c'est retrouver l'ergonomie de GNOME2, c'est un retour aux sources que j'apprécie beaucoup. Les desktop qui demandent un Core i7 avec 8GB de RAM et une GTX980Ti pour afficher l'animation d'un menu sont une plaie tout comme ceux qui essaient sans cesse de réinventer la roue en s'inspirant plus ou moins de l'ergonomie des tablettes en pensant que ça va être "cool" sur desktop. Un bureau ne devrait pas demander beaucoup de ressources ni prendre de la place à l'écran parce qu'après tout on s'en sert pour lancer des applications et manipuler des fenêtres.
Si vous aussi vous êtes un vieux con qui trouve que "c'était mieux avant" essayez MATE.
Derrière ce titre provocateur se cache un triste constat : je ne peux recommander aucune marque de PC. Pourquoi ? Parce qu'on assiste à une "tabletisation", c'est à dire un prix bas destiné à vendre en masse, avec des composants sous-dimensionnés, plein de crapwares préinstallés et pas de choix de l'OS.
Secure boot c'est génial, c'est du pain béni pour Microsoft et les constructeurs. On vous impose Windows 10, l'OS qui n'a pas de mode sans échec, et on ne vous fourni pas les CD. En cas de problème faites une restauration système ce qui remettra tous les crapwares que vous avez désinstallé pendant des heures. Oui, exactement comme sur les tablettes et smartphones.
En poussant l'idée plus loin, je dirais même que le dépannage de machines est devenu chiant. Avant on avait des pannes matérielles, des demandes d'évolution (ajout de RAM ou SSD), des nettoyages de virus. Aujourd'hui le dépannage ça se résume à dézombifier des machines, l'utilisateur ayant installé n'importe quoi il se retrouve avec une avalanche d'adwares et de services non désirés. Et donc le boulot consiste à les nettoyer sachant que Windows est l'un des seuls OS en 2016 qui ne peut désinstaller que 1 logiciel à la fois de manière PUTAIN D'EXTRÊMEMENT LENTE. Sérieusement on a 8GB de RAM, des CPU 8 coeurs, des SSD, et pourtant DÉSINSTALLER UN LOGICIEL SUR WINDOWS EST TOUJOURS UN CALVAIRE.
Ah oui et depuis quelques mois j'ai constaté beaucoup de problèmes avec les mises à jour de Windows 7, Windows Update ne les trouve plus ou l'installation échoue (après de longues minutes voire heures bien entendu). De là à y voir un complot de Microsoft qui veut une fois de plus vous forcer à manger du Windows 10, il n'y a qu'un pas que je franchis. Des heures et des heures passées à bidouiller le registre, renommer des dossiers dans System32 en espérant que cela débloque Windows Update.
Faire du dépannage informatique aujourd'hui c'est comme un mécanicien automobile qui passerait sa journée à bricoler des voitures lowcost qui n'avancent pas car le moteur est sous-dimensionné et alourdit par des pièces de fonte que l'utilisateur aurait ramassé involontairement sur la route.
La solution ? Taper dans les gammes PRO des constructeurs (et encore, pas tous) car on a du matériel un peu plus sérieux, un OS moins crapwarisé et un peu plus de souplesse (secure boot désactivable, voir retour au BIOS). Malheureusement c'est un peu moins accessible et plus cher, mais il serait temps que les gens comprennent qu'acheter une tablette à 50€ et un PC à 150€ est une mauvaise idée et ne sert qu'à alimenter un marché qui s'est emballé et finira par exploser en laissant un tas de gens sur le bord de la route. Faites des achats plus raisonnés et choisissez des marques sérieuses, oubliez le lowcost. Et au passage utilisez LINUX l'un des derniers OS qui n'envoie pas vos données sur internet et ne vous force pas à migrer vers la version supérieur : Ubuntu ou Mint si vous débutez, Manjaro ou Fedora si vous voulez un truc très à jour, Debian ou Mageia si la stabilité est un point important pour votre utilisation.
Bon bon, j'ai déjà écrit un article sur Doom, mais je n'avais joué que quelques heures et trouvais que même si le jeu était bon, on se lassait finalement assez vite.
Mais là, j'ai avancé, j'ai trouvé des armes cheatées, j'ai affronté des ennemis beaucoup plus gros, et j'ai pris mon pied. Ramasser en enfer un power-up de berserk pour aller à mains nues arracher le cœur d'un monstre, lui faire bouffer, le tout avec du métal a fond dans les oreilles m'a presque fait jouir, je ne m'étais pas autant amusé sur un jeu - surtout un FPS - depuis 10 ans au moins. Absurdité du gore ? Oui, complètement, c'est très kitsch mais c'est ça qui est bon.
Les FPS modernes sont finalement tous les mêmes, l'histoire et les personnages changent mais le gameplay est le même, comme si on installait un pack de base comprenant les mécaniques classiques : on ne peut porter que deux armes, on avance lentement, on regarde des cinématiques, on appuie sur des touches comme un crétin pour les QTE, on suit des couloirs, blablabla. Ce nouveau Doom casse ces codes en reprenant tout d'abord l'aspect old school des FPS (rapide, pas de limite d'arme) mais en les caricaturant à fond pour rendre le jeu amusant. Porter à bout de bras un minigun de 100 kilos pour arroser un ennemi, puis faire un double saut pour aller l'achever en lui arrachant un membre pour le frapper avec ? Totalement irréaliste et débile, mais incroyablement fun, et c'est pour ça que c'est bien.
Doom c'est brutal, comme le 49-3, c'est complètement badass, c'est métal, c'est frais, c'est rapide, c'est défoulant.
Systemd est un système d'init "moderne" qui remplace le vieillissant sysvinit. L'init c'est le premier process qui démarre après le boot et qui va "orchestrer" le lancement des services : réseau, logs, ssh ... Mais wikipedia explique cela mieux que moi.
Dire que systemd a provoqué de nombreuses polémiques et levées de boucliers de la part des utilisateurs est un euphémisme, c'est un beau bazar dans lequel des troll s'affrontent au lance-flammes. On lui reproche de nombreuses choses : réinventer l'eau chaude alors que sysvinit marche bien, être monolithique et donc contraire à la philosophie UNIX, être le cheval de troie de Red Hat pour à terme remplacer de plus en plus de composants dans Linux, ne pas être portable sur les autres OS, etc. Je pense que la plupart des critiques sont vraies et que dans quelques années nos distributions ne seront plus GNU/Linux mais SystemD/Linux. Néanmoins il est intéressant d'observer qu'après 6 ans d'existence, systemd s'est imposé partout à l'exception de Gentoo (+et Slackware) et ce n'est pas par hasard.
Je ne vais pas énumérer point par point les fonctionnalités de systemd, je vais me contenter d'en présenter deux aspects que je trouve intéressants : création d'un service et d'un containers (nspawn).
Création d'un service
Avez-vous déjà écrit des scripts d'init pour un logiciel sur Linux ? Moi oui. Et entre sysvinit et systemd, c'est le jour et la nuit. Prenons pour exemple Nginx :
C'est quand même beaucoup plus simple avec systemd puisqu'une grosse partie du boulot est faite nativement, par exemple la gestion du pid et des logs. Pour sysvinit par contre c'est au développeur du script de prévoir tous les cas, de coder la vérification du pid, des logs, bref c'est long et pas forcément utile puisque même sur Windows on ne fait plus ça depuis 20 ans.
Création d'un container
Systemd est très lié à Linux et aux cgroups, il est possible d'isoler des processus dans leur propre contexte, de là à créer des containers avec une application ou un système entier il n'y a donc qu'un pas qui a été franchit. Pour l'exemple on va créer un container ubuntu-server-16.04 à partir d'une image cloud (pour nous épargner les étapes debootstrap qui n'ont pas vraiment d'intérêt dans cet article) :
Note : sur les versions plus récentes de systemd (non disponible sur Debian Jessie), l'utilitaire machinectl permet de télécharger et déployer une image automatiquement. Voir la section Examples de la documentation machinectl.
Puis démarrer un shell dans le container afin de pouvoir créer un mot de passe root :
root@localhost:~# systemd-nspawn -D /srv/containers/xenial01/
Spawning container xenial01 on /srv/containers/xenial01.
Press ^] three times within 1s to kill container.
/etc/localtime is not a symlink, not updating container timezone.
root@xenial01:~# passwd
Enter new UNIX password:
Retype new UNIX password:
passwd: password updated successfully
root@xenial01:~# exit
Maintenant on peut - si on veut - démarrer complètement le container :
root@localhost:~# systemd-nspawn -bD /srv/containers/xenial01/
Spawning container xenial01 on /srv/containers/xenial01.
Press ^] three times within 1s to kill container.
/etc/localtime is not a symlink, not updating container timezone.
systemd 229 running in system mode. (+PAM +AUDIT +SELINUX +IMA +APPARMOR
+SMACK +SYSVINIT +UTMP +LIBCRYPTSETUP +GCRYPT +GNUTLS +ACL +XZ
-LZ4 +SECCOMP +BLKID +ELFUTILS +KMOD -IDN)
Detected virtualization systemd-nspawn.
Detected architecture x86-64.
Welcome to Ubuntu 16.04 LTS!
Ensuite la séquence de démarrage s'affiche et il est possible de se loguer, puis d'arrêter le container avec la commande poweroff :
Ubuntu 16.04 LTS ubuntu console
ubuntu login: root
Password:
Last login: Mon May 23 09:12:29 UTC 2016 on console
run-parts: /etc/update-motd.d/98-fsck-at-reboot exited with return code 1
root@ubuntu:~# poweroff
Si on ne spécifie aucune option au niveau du réseau, le container utilisera l'interface de l'hôte. Attention donc aux services qui écoutent sur les mêmes ports, typiquement SSH, le mieux est encore d'utiliser une interface réseau virtuelle. Je ne rentre volontairement pas dans les détails afin de ne pas faire un article indigeste, mais il est possible d'aller plus loin notamment au niveau des interfaces réseau (bridge, macvlan, veth), des limitations du système (mémoire, cpus...) ou encore de l'intégration avec SELinux. On peut aussi utiliser debootstrap, dnf ou pacstrap pour créer un container (pas besoin d'une image cloud). Pour cela voir la documentation systemd-nspawn et systemd.resource-control (elles ne sont pas si indigestes que ça).
Systemd-nspawn est une alternative intéressante à LXC permettant de gérer des containers thin (on lance uniquement une application) ou thick (on lance tous les services) sans avoir à installer quoi que ce soit.
BONUS : sous debian, ça ne change rien pour les utilisateurs
Si je peux comprendre que beaucoup de gens n'aiment pas systemd et ne souhaitent pas l'utiliser, en revanche je ne comprends pas pourquoi cette grogne est focalisée chez les utilisateurs de debian au point de créer le fork devuan. Parce que si vous êtes utilisateur de debian, systemd ne change rien pour vous. Tout d'abord le boulot est fait par les mainteneurs des paquets, vous n'avez jamais touché à un système d'init de votre vie, et avec systemd vous n'y toucherez pas non plus. Ensuite, si vous faites un peu de sysadmin, là encore rien ne change pour la majorité des opérations.
Voici pour comparer la manière dont on démarre apache :
root@localhost:~# service apache2 start # avec sysvinit
root@localhost:~# service apache2 start # avec systemd
C'est pareil, parce que debian est une distribution pour fainéants (comme moi) très bien foutue. Même chose pour le réseau, ça se gère toujours dans /etc/network/interfaces rien ne change.
Sous Archlinux par contre tout change par exemple le fichier /etc/rc.conf a disparu au profil de fichiers éclatés pris en charge par systemd. Ce n'est pas méchant mais il a fallu réapprendre certaines choses. Malgré une grogne passagère la chose semble avoir bien été acceptée par les utilisateurs, en tous cas ils ne sont pas partis forker leur distribution.
Conclusion
Au final, après avoir lu tant de troll, tant de FUD sur systemd, je trouve que c'est plutôt bien. C'est simple à utiliser et c'est puissant puisqu'on peut imaginer un jour remplacer LXC et cela ouvre plein de possibilités au niveau des serveurs, par exemple avoir des instances apache et nginx isolées dans les containers thin, ou encore des applications portables à la manière de Snap ou xdg-app. Pour 99% des utilisateurs de Linux la transition est transparente puisque prise en charge en amont par les mainteneurs.
Je prends donc le risque d'invoquer une armée de troll dans les commentaires mais moi j'approuve systemd.