Lorsque j'entends le terme remake, je suis en général assez frileux surtout quand cela concerne des films qui font partie de la pop culture et qui sont loin d'être obsolètes (par exemple Ghost Busters). Et pourtant Mad Max Furry Road fait figure d'exception puisque non seulement il respecte son matériau de base mais surtout il le magnifie avec des idées et des scènes sublimes.
Le film assume complètement son côté kitsch années 80 et lui rend hommage avec par exemple son méchant à la mâchoire métallique ou encore le concept des fermes de lait humain. Et surtout il y a ces énormes scènes où le gang roule en convoi dans le désert avec cette espèce de scène mobile qui crache du hard rock et du feu ! Shiny and chrome !
Les personnages fonctionnent bien puisque du côté des héros 3 personnalités différentes se côtoient avec Max qui ne se préoccupe que de sa propre survie, Furiosa qui essaie de sauver les femmes-esclaves du grand méchant, et Nux le pion de base fanatique qui va découvrir que son chef de gang n'est pas un dieu.
Si vous aimez les films des années 80, si vous aimez Mad Max, si vous aimez le kitsch, vous devez voir Mad Max Furry Road.
Sausage Party
Si vous mélangez Toy Story et South Park, vous obtenez Sausage Party. Au cœur d'un grand centre commercial les produits prennent vie la nuit et célèbrent une espèce de grande messe joyeuse dans laquelle ils expriment leur désir de se faire acheter par des clients, ce qui revient plus ou moins à aller au paradis. Les choses vont changer quand le héros parti sauver sa bien aimée va découvrir qu'après avoir été achetés ce n'est pas la vie éternelle qui les attend mais une mort peu agréable.
Ce film a été reçu assez tièdement lors de sa sortie et s'est même attiré les foudres d'associations "conservatrices" en raison de sa vulgarité et sa sexualité, ce que je trouve étrange puisqu'il est loin d'être aussi trash qu'un South Park (mis à part la scène d'orgie à la fin mais bon). A mon avis c'est surtout son thème principal qui dérange le plus car il caricature les religions et certaines communautés.
Sans dire que le film est hilarant, j'ai bien apprécié l'humour, l'histoire et les personnages. On est presque dans une parodie de film d'animation et je trouve l'ensemble particulièrement cohérent avec beaucoup d'auto-dérision.
La fin de Clone Wars
Star Wars: The Clone Wars est une série sur laquelle je suis assez partagé. S'il est indéniable qu'elle dispose de beaucoup de moyens et nous offre une qualité d'animation et des combats remarquables, elle souffre à mon sens de gros défauts comme les clichés ou l'obligation de maintenir le statu quo puisqu'il ne faut pas empiéter sur l'Episode III qui arrive derrière.
La série a débuté en 2008 et a perduré jusqu'en 2014 au travers de 6 saisons qui ont eu le mérite d'explorer un peu l'univers étendu mais qui au final étaient plutôt oubliables, avec peut-être une exception pour la 6e qui nous permet d'en apprendre plus sur l'Ordre 66, l'immortalité, et qui porte un arc narratif autour d'Ahsoka Tano menant à son départ de l'Ordre Jedi. Alors que la série était morte et enterrée, Disney+ a repris les rênes et produit une 7e saison en 2020 pour conclure la guerre de clones avec un final grandiose et émouvant.
Les 4 premiers épisodes mettent à l'honneur le Bad batch, une escouade de clones "non conformes" disposants de capacités hors du commun, mais aussi le capitaine Rex dont la personnalité est enfin développée.
Les 4 épisodes suivants sont centrés sur Ahsoka Tano qui se lie d'amitié avec 2 sœurs des bas fonds de Coruscant - Trace et Rafa Martez - avant de se retrouver malgré elle dans une histoire de trafic d'épice avec un syndicat du crime. Ces épisodes ne sont pas très intéressants et n'ont aucune utilité à part justifier le retour d'Ahsoka.
Les 4 derniers épisodes se déroulent avant, pendant et après l'Ordre 66. C'est une sorte d'Episode III vécu par Ashoka Tano, loin de Corruscant et des autres Jedi. Cet arc est parfait, magnifique, émouvant, et justifie à lui seul l'existence de la saison 7 et la nécessité de la regarder.
Les 2 voire 4 derniers épisodes de la série peuvent être considérés comme un long métrage car ils se suivent. J'ai adoré l'ambiance pesante qui règne au début lorsque tout le monde sent que la situation va basculer, le départ d'Obiwan et Anakin pour aller sauver le chancelier (clap de début de l'Episode III), l'hommage rendu à Ashoka de la part de son bataillon de clone, le même qui fatalement recevra l'ordre 66 et essaiera de la tuer. Le final grandiose de la série se déroule donc à huis-clos dans un croiseur militaire duquel Ahsoka et Rex vont devoir s'enfuir. Il est ponctué par une fin déchirante qui clos à merveille la série.
La nouvelle est tombée il y a quelques jours : le support de CentOS 8 se terminera fin 2021 et la distribution basculera à 100% sur le modèle Stream. C'est un changement de gouvernance brutal et destructeur pour ses utilisateurs car CentOS ne sera plus un clone de Red Hat gratuit mais plutôt son pendant "Windows Insider".
Il faut bien comprendre que CentOS c'est quelque chose de gros : c'est la 2e distribution la plus utilisée au monde sur les serveurs Web Linux en 2020 avec 18,8% de parts de marché. Moi qui travaille avec du Cloud et du Linux en entreprise, je confirme que ça représente à la louche 60% de nos serveurs (non Windows) peut-être même plus.
Qu'est-ce qui plaît autant dans cette distribution encore plus en retard que Debian et avec des dépôts tellement vides qu'il n'y a ni nginx ni htop ?
C'est basiquement un clone gratuit de Red Hat, donc très stable et certifiée par des tas de constructeurs de matériel et éditeurs de middlewares.
Support incroyablement long, une dizaine d'années.
Bénéficie de l'énorme documentation en ligne de Red Hat.
La pauvreté des dépôts est compensée par EPEL et SCL (mais aussi tout un tas d'autres).
La version du kernel est vieille mais les drivers et correctifs de sécurité sont backportés dedans.
Certains n'aiment pas les libertés prises par Debian dans le packaging de certaines applications (par exemple Apache). CentOS est un peu plus proche de l'upstream sur ce point.
En gros CentOS était une distribution incassable, prévisible, ennuyeuse, et avec un support extrêmement long. On comprend alors que l'abandon de cette stabilité au profil d'un modèle de type "testing" ou "insider" va totalement à l'encontre de ce qui faisait son intérêt. Mais alors, que peut-on faire ?
Si possible, ne plus déployer de CentOS 8 en attendant que la situation se stabilise. Cette annonce a provoqué de très nombreux retours négatifs de la communauté et il est évident que le projet se rend compte qu'il se saborde lui-même. En ce qui me concerne j'espère soit une annulation de cette décision, soit au contraire un message clair qui indique qu'IBM/Red Hat ne veut plus de CentOS dans sa forme actuelle, dans les deux cas nous serions fixés sur l'avenir.
En attendant, si vous devez déployer de nouveaux serveurs, il existe des alternatives :
Si vous n'avez aucune fidélité à RHEL/CentOS ou aux RPMs, Debian et Ubuntu sont des alternatives de choix. J'ai une nette préférence pour la première que j'ai toujours trouvé plus légère, plus stable, et qui n'installe pas snap par défaut.
CentOS 7 reste une option à ne pas négliger, car supportée jusqu'en 2024.
Si vous avez besoin de la compatibilité RHEL/CentOS 8, il y a Oracle Linux. Alors oui le nom fait peur car quand on parle d'Oracle on pense aux tarifs exorbitants, à OpenOffice, et aux pratiques crapuleuses, il n'empêche que la distribution est bien gratuite et qu'elle perdure depuis 2013, en plus d'être elle aussi un clone de Red Hat. Elle est fournie avec deux kernel : RHCK (compatible Red Hat / CentOS) et UEK (Unbreakable Enterprise Kernel, plus récent et ne nécessitant pas de reboot). Oracle Linux est à mon sens l'alternative la plus crédible à CentOS. Pour couronner le tout, un script de migration est disponible : lien vers un retour d'expérience.
Je ne recommande pas Rocky Linux, c'est beaucoup trop tôt. Des tas de distributions naissent et meurent chaque année, ou se retrouvent parfois dans un état intermédiaire façon Mageia, donc attendons de voir si Rocky aura les moyens de ses ambitions. Elle n'est de toutes manières pas encore disponible.
Il est urgent d'attendre, laissez passer les fêtes pour voir comment la situation évolue. Voilà mon avis sur le feuilleton CentOS ;)
S'il y a du monde pour dénoncer l'impact écologique du Black Friday (on y reviendra), en revanche personne ne remet en cause Noël, cette fête déraisonnable où il faut absolument acheter, consommer, bouffer, offrir, quitte à passer après par la case Leboncoin pour revendre tous ces trucs dont on a pas besoin.
La différence entre le Black Friday et Noël ? Le premier est d'origine américaine donc c'est forcément mal. Il véhicule aussi le fantasme de soldes monstrueuses dérégulées, ce qui est loin d'être le cas du moins dans les produits informatiques où les prix ne changent pas vraiment. C'est bien simple depuis que les boutiques françaises se sont approprié le Black Friday, je le vois comme une immense campagne de pub, la fête aux "faux prix barrés" et aux fausses promotions parce qu'il faut bien se rappeler que les soldes en dehors des périodes réglementées sont interdites, point.
Noël c'est un peu un Black Friday décomplexé : vous savez qu'il faut consommer, mais on ne vous fait même pas croire qu'il y a des promotions. Et accessoirement vous devez aussi acheter des jouets faits en Chine (mais surtout pas chez Amazon, non non il faut faire travailler les commerces français), du foie gras (coucou la souffrance animale), des chocolats (coucou l'obésité, 4e facteur de risque des cancers), des huîtres, et de l'alcool (2e facteur de risque des cancers). Petit aparté: à l'heure où certains cherchent des cancers dans les antennes 5G, il serait peut-être temps de se rendre compte qu'on a aucun problème à consommer volontairement des produits toxiques à côté (alcool, tabac, malbouffe) grâce à des fêtes comme Noël.
A Noël 2019 j'ai réalisé que j'avais demandé des cadeaux dont je n'avais pas vraiment besoin et qu'à l'inverse j'en ai offert juste pour la forme, parce que c'est la tradition. Donc cette année mon message est clair : je ne veux pas de cadeau. Je continuerai tout de même d'en faire mais à la condition qu'ils soient vraiment utiles, et de préférence dématérialisés. Je ne participerai pas des "banquets" à la chaîne qui impliquent de se gaver de fruits de mer, de chocolat et de vin. Et surtout personne ne me fera culpabiliser parce que j'achète sur Amazon des produits qui de toutes manières sont faits en Chine et passeront par la case TVA avant d'arriver chez moi.
Deux jours avant la signature finale pour acheter mon appartement, j'ai reçu un appel de mon notaire qui m'informait qu'un document était manquant et que cela allait provoquer un retard de 3 semaines. Ce n'était pas un oubli de ma part, la demande aurait du être formulée par l'office des notaires à la mairie mais cela n'avait pas été fait. Heureusement j'avais prévu un peu de marge pour quitter mon ancien appartement et j'ai donc pu faire rallonger le bail pour ne pas me retrouver à la rue. À l'issue de ces 3 semaines j'ai enfin pu signer et devenir propriétaire.
Je me doutais que l'aventure ne faisait que commencer et qu'il ne fallait pas crier victoire immédiatement. Je prévoyais de devoir consacrer pas mal de temps au nettoyage de l'ancien appartement, mais j'ai aussi découvert des surprises dans ma nouvelle acquisition. Il ne m'a pas été transmis dans un état impeccable, loin de là :
Il y a une bonne trentaine de trous dans les murs. Ils ont servi à fixer des étagères et n'ont pas été rebouchés.
Les joints de la cabine de douche sont moisis et noirs.
Le congélateur n'est pas dégivré.
L'évier de la cuisine est entartré et blanchâtre.
Le bouchon de l'évier de salle de bain ne s'éjecte pas.
J'imagine que ça fait partie du jeu, il n'y a pas d'état des lieux quand on vend ou achète.
Le bouchage des trous n'est vraiment pas compliqué, il suffit de les combler avec un enduit qui sèche très rapidement, puis de poncer avec un papier spécifique pour bien le lisser. Le problème est qu'il il faut ensuite repeindre par dessus et donc trouver la même couleur, ce qui n'est pas chose aisée. Ou alors il faut refaire tout le mur pour masquer la différence de ton.
Je vais donc devoir m'improviser peintre et plombier pour le prochain mois et mener un mini chantier qui va m'occuper les soirs et week-end. Être propriétaire ça se mérite.
Cet été, j'évoquais l'achat d'un Dell Latitude 5500 BTX sur lequel j'avais installé Debian Buster. Ce modèle fonctionne out-the-box sous Linux, est très silencieux et ne chauffe pas trop donc en apparence tout va bien, sauf que non car il était touché par un bug firmware très agaçant.
Freeze au démarrage
En effet, lorsque la batterie n'était pas pleine, on va dire à la louche une valeur < 80%, il était impossible de booter car le système freezait après l'initramfs, juste avant de devoir saisir le mot de passe LUKS. Il y avait alors deux solutions :
Ajouter acpi=off au grub, ce qui avons-le n'est pas viable puisque vous perdez toutes les touches spéciales, ne pouvez plus changer la luminosité, et n'avez plus l'indicateur de batterie.
Brancher le chargeur, au moins pour pouvoir démarrer l'ordinateur. Il peut ensuite être débranché, la machine fonctionnera parfaitement jusqu'à extinction.
Mise à jour UEFI
J'ai subit ce bug pendant de nombreux mois parce que j'utilisais principalement mon ordinateur chez moi et que je pouvais donc le brancher pour le démarrer. Mais un jour j'ai décidé de m'y pencher sérieusement et d'aller voir s'il y avait une mise à jour du firmware UEFI (bios) disponible chez DELL. Et en effet il y avait la version 1.9.1 disponible en téléchargement et marquée comme critique car elle corrige des failles de sécurité.
Après avoir téléchargé et mis le .exe sur une clé USB en FAT32, j'ai redémarré la machine et appuyé sur F12 afin d'accéder à la fonctionnalité "Flash Update". Celui-ci a correctement détecté mon fichier, m'a averti qu'il allait redémarrer plusieurs fois la machine, et... est resté freezé sur cet écran :
Un update de Bios qui plante c'est pas rassurant, j'ai donc attendu 1h avant d'éteindre de la machine, qui heureusement n'était pas bricked. J'ai retenté la mise à jour, avec le même résultat, il semble que le flashage ne démarre tout simplement pas. Changement de méthode.
LVFS / fwupdmgr
Après une petite recherche dans la documentation de DELL, je suis tombé sur LVFS. Si on m'avait dit un jour qu'il était possible, sous Linux, de mettre à jour un Bios avec une commande aussi simple qu'apt-get update je n'y aurais pas cru, et pourtant c'est ce que permet de faire LVFS et son implémentation fwupdmgr. La documentation d'Ubuntu est assez explicite :
En pré requis il faut tout de même autoriser dans le Bios/UEFI les updates par "capsules" du firmware UEFI sinon la procédure échouera. Pensez à les désactiver par la suite. En tous cas ça fonctionne bien car après avoir redémarré, le logo DELL m'a indiqué que la mise à jour était bien prise en compte suite à quoi je me suis bien retrouvé en 1.9.1.
Le bug est maintenant corrigé, la machine ne freeze plus au boot sur batterie. Ce DELL Latitude 5500 BTX est devenu quasi parfait pour Linux :)
Computrace
Petit (gros) bémol: depuis le passage du firmware UEFI en version 1.9.1, je note la présence d'une nouvelle option Absolute Computrace dans le Setup. En faisant une recherche sur Internet on comprend vite qu'il s'agit ni plus ni moins que d'un rootkit/backdoor installé avec la complicité de DELL qui officiellement sert à garder la main sur la machine en toutes circonstances, par exemple en cas de vol avec réinstallation de l'OS.
L'option est désactivable - de manière temporaire ou définitive - ce que j'ai fait. Je choisis de croire que ce n'est pas un bouton placebo et que la fonction est réellement éliminée même si je n'en ai aucune preuve. Il n'est pas certain que Computrace fonctionne sous Linux et il n'y a pas non plus de moyen de vérifier si un agent a été injecté. Par sécurité je prévois de formater mon SSD et réinstaller Debian.