Avec madame Utux, nous avions prévu de retourner en Corée du Sud au printemps pour des raisons familiales, j'en ai donc profité pour y caser mon périple annuel à vélo. Ainsi j'ai traversé le pays en roulant de Incheon 인천 jusqu'à Busan 부산 en 7 jours et à peu près 700 km.
J'ai effectué ce périple à la fin Mars / début Avril en pleine période de fleuraison des cerisiers (qui sont blancs et pas roses) avec un climat idéal car pas trop frais en cas de pluie, et pas trop chaud quand il y a du Soleil 🙂. Une très bonne expérience dont je vais essayer de faire un retour ici.
Une carte interactive doit s'afficher juste au dessus. Le fond par défaut est Openstreetmap mais vous pouvez baculer sur "ESRI" (à l'aide du bouton de layers sur la partie supérieure droite) si vous voulez les noms romanisés.
Mon petit passeport !
La Corée a mis en place des itinéraires cyclables le long des fleuves, de la côte Est, et de l'île de Jeju 제주도. On parle de "4 Rivers" ou "Cross Country" selon le parcours réalisé et il est possible d'acheter un "passeport" (optionnel bien sûr) pour 4500 KRW - actuellement 3,04 Euro - sur lequel vous allez pouvoir apposer des petits tampons à chaque étape. Ces checkpoints ou "certification center" sont des cabines téléphoniques rouges dans lesquelles se trouve un tampon encreur unique.
Le passeport est nominatif et peut être acheté à différents endroits. Personnellement je l'ai pris au Ara West Sea Lock, mon point de départ. Le site KoreaByByke (non officiel) donne également beaucoup de ressources utiles. Ce passeport permet d'obtenir un diplôme en complétant les parcours ainsi qu'une médaille mais cette dernière est payante.
Mon périple
De Incheon 인천 à Séoul 서울
Cet itinéraire est idéal pour commencer car la route est majoritairement dédiée aux vélos, très plate, et peuplée de toilettes et supérettes quasiment tous les kilomètres 😄 ! On y croise également beaucoup d'autres cyclistes mais aussi des piétons, ce qui semble-t-il a justifié la mise en place de ralentisseurs (전전히) mais aussi de... speed cam ! Et oui il y a des radars mesurant la vitesse des cyclistes et leur demandant de ralentir si leur vitesse dépasse 20 km/h. On rejoint rapidement le fleuve Han (한강) qui traverse Séoul 서울.
Bien que l'itinéraire officiel ne s'aventure pas dans Séoul 서울, j'avais décidé d'y faire un crochet pour visiter quelques lieux emblématiques et y passer la nuit. Ainsi j'ai pu monter jusqu'à la Seoul N Tower (200 mètres de côte), j'ai traversé le quartier touristique Myeong-dong 명동 (mauvaise idée à vélo) pour enfin arriver jusqu'à Gyeongbokgung 경복궁 (le palais royal). Malheureusement, la circulation à vélo dans Séoul 서울 est difficile car il y a très peu d'infrastructures 😕.
De la pluie, des travaux et la campagne.
Sortir de Séoul 서울 fut plus facile que prévu car j'ai suivi Cheonggyecheon 청계천 qui est longé par deux pistes cyclables. J'ai traversé le fleuve Han en empruntant un pont réservé aux trains et aux vélos, m'offrant au passage une vue sur la Lotte World Tower.
Après la traversée, j'ai mis le cap vers l'est direction Yangpyeong 양평. C'est en m'éloignant de la ville que j'ai découvert les magnifiques paysages de Corée avec ses vallées montagneuses et le majestueux fleuve Han. Seul bémol : la pluie qui masque l'horizon lointain, gâche les photos, et rend le parcours moins agréable. Ainsi dès la moitié de l'étape j'étais trempé avec mes genoux et mon vélo couverts de crasse 😕.
J'ai tout de même fait un petit crochet à Dumulmeori 두물머리 qui offre un point de vue sur la confluence de Bukhangang 북한강 (rivière Han du nord) et Namhangang 남한강 (rivière Han du sud) . "두" signifie "deux" (abrégé), "물" se traduit en "eau" et "머리" c'est la tête, le nom est donc très parlant 🙂.
L'itinéraire est majoritairement composé de routes cyclables dédiées et sécurisées avec notamment d'anciennes voies ferrées reconverties. L'avantage de ces dernières est qu'elles sont plates et bénéficient de tunnels pour traverser les reliefs. Mais tout n'est pas si rose puisqu'une section d'une dizaine de kilomètres était fermée pour cause de travaux, m'obligeant à improviser et à faire un détours 😐. La Corée étant un pays montagneux, je me suis retrouvé en pleine campagne à pousser mon vélo à la main dans des côtes infâmes en espérant ne pas être obligé de revenir en arrière.
Après une nuit à Yangpyeong 양평, j'ai mis le cap vers Chungju 충주. La pluie a malheureusement persisté et je me revois encore en train de pédaler, trempé et couvert de boue avec les doigts de pieds gelés alors qu'il n'était même pas encore midi 😣.
Point surprenant : en Corée on trouve souvent des véhicules sur les voies dédiées aux vélos. J'en ai même vu s'arrêter pour retirer les poteaux censés leur bloquer le passage puis les remettre derrière 😮. Ainsi il n'est pas rare de se faire doubler par par une dizaine de voitures au cours de la journée (heureusement la plupart roulent lentement).
Le trajet est également marqué par de nombreux barrages avec un certain nombre de ceritification centers à ne pas rater afin d'avoir vos petits coups de tampon. Le dénivelé commence à se faire sentir mais rien de bien méchant pour l'instant, les vraies montagnes arriveront plus tard !
La pluie s'est calmée en fin d'étape mais j'ai affronté ma première crevaison à la roue arrière 😢. Par chance, j'étais près d'une boutique de location de vélos, j'ai donc pu emprunter une pompe à pied pour regonfler ma roue plus facilement après avoir remplacé la chambre à air. Ils m'ont aussi permis de re graisser ma chaîne car cette dernière commençait à grincer après 2 journées passer à rouler sous la pluie. Les Coréens sont des gens très sympathiques qui ont tout fait pour m'aider ou me soutenir moralement pendant que je changeais ma roue 😇 !
Direction Sangju 상주, du Soleil et des montagnes.
Pour mon 4e jour de voyage la pluie s'est enfin calmée et a laissé place au Soleil ! J'ai ainsi pu commencer à profiter des paysages, surtout lorsque je suis passé à Sujupalbong 수주팔봉 avec un sublime point de vue, un pont suspendu et des chutes d'eau.
J'avais également prévu un détours pour voir Suok Falls (d'autres chutes d'eau) mais j'ai zappé car j'affrontais une montagne avec une ascension de 600 mètres... et oui, ça commence à grimper sérieusement ! D'après mes cartes il s'agit de la montagne Jolyeongsan 조령산. L'ascension m'a pris une bonne heure en petite vitesse avec des pauses, mais une fois en haut j'ai pu admirer le point de vue avant d’entamer une interminable descente.
Bien plus tard dans la journée j'ai à nouveau crevé mon pneu arrière, et n'ayant plus de chambre à air de remplacement j'ai du faire un détour par un magasin de réparation (pas loin heureusement). J'ai pu discuter avec un Coréen parlant très bien l'anglais et ce dernier a demandé au propriétaire de la boutique de me faire une ristourne :) J'ai pu re faire mon stock de chambres à air de spare.
Mon étape du soir était à Sangju 상주, dans une guest house Hanok 한옥 que j'avais repéré sur Naver. Cette dernière était en fait une ferme tenue par 2 propriétaires âgés ne parlant pas un mot d'anglais et proposant une "pension" (repas + nuitée + lessive) à 70 000 KRW. Le moins que je puisse dire est que ce fut une expérience atypique et enrichissante : l'hygiène à la Coréenne (une paire de claquettes pour le salon, une autre pour la chambre), les douches dans un bâtiment extérieur non chauffé (mais l'eau si), le chien attaché par une grosse chaîne, et la nuit sur un futon à même le sol. Je recommande 👌.
Des crevaisons et des coups de Soleil
Au moment de partir, j'ai découvert que mon pneu arrière était dégonflé, arf. Il semble que l'air s'échappait à la base de la valve, j'ai donc du procéder au remplacement de la chambre à air. Point positif : la météo avec un temps très ensoleillé, ce qui m'a d'ailleurs valu des coups de soleil au visage, car je ne m'attendais pas à cela en cette période !
Le chemin vers Daegu 대구 est plutôt plat et j'ai pris beaucoup de plaisir à pédaler, cependant j'ai encore crevé, décidément. A chaque changement de chambre à air j'examinais mon pneu et j'y passais les doigts à la recherche de déchirures ou d'objets pointus plantés dedans mais je ne trouvais rien de probant. Et alors que je galérais avec ma pompe minuscule pour regonfler mon pneu, un cycliste coréen m'a prêté un gonfleur électrique portatif. Il m'a permis de gonfler sans effort mon pneu à la bonne pression. Encore un exemple de la gentillesse des Coréens !
Daegu 대구 était mon étape mais je n'ai pas vraiment eu l'occasion de visiter car la ville est vraiment immense et je ne voulais pas trop m'éloigner de mon itinéraire. C'est le grand paradoxe de la Corée : le pays est petit, mais les villes sont immenses.
Le sud, ça grimpe.
Au petit matin, j'ai encore trouvé ma roue arrière dégonflée 😓 Un peu agacé, j'ai inversé les pneus avant et arrière, car je soupçonnais que ce dernier soit usé même si visuellement je ne trouvais rien. Et ce fut une bonne décision car je n'ai plus eu aucune crevaison pour le reste du voyage.
Cette étape fut marquée par des paysages sublimes mais aussi 2 montagnes à passer, bien qu'il soit possible de "tricher" pour l'une d'elles en empruntant la route des voitures qui bénéficie d'un tunnel. J'ai choisi d'affronter les montagnes mais je les ai faites à pied car elles étaient trop agressive et je voulais économiser mon énergie et mon eau. Petite surprise sur le chemin : un temple bouddhiste (Musimsa - 무심사) au milieu de nulle part, avec un haut parleur qui diffuse des mantras.
Direction Busan 부산 !
Après une nuit dans un Motel à Namji-Ri 남지리 j'ai entammé ma 7e et dernière étape vers Busan 부산.
L'arrivée à Busan 부산 est spectaculaire car on roule sous des cerisiers en fleurs pendant une dizaine de kilomètres. Cela est aussi un inconvénient car il y a de très nombreux piétons à esquiver, il faut parfois même marcher, la progression est donc difficile, mais c'est magnifique !
A la fin du parcours, j'ai obtenu un sceau sur mon passeport ainsi qu'un certification pour avoir accompli le "Cross country road", j'en suis fier !
Préparation et organisation
Louer, ou emmener un vélo ?
Personnellement, j'ai choisi la première option, principalement pour m'éviter les galères du transport (avion, métro, train) et parce qu'il ne me serait utile que 1 semaine alors que le voyage devait durer 1 mois. J'ai loué un vélo chez Bike Rental Korea et j'en ai été satisfait :
Un interlocuteur anglophone très sympa (par mail et KakaoTalk) qui donne volontiers des conseils.
Le vélo de route AL3 est correct (freins à disque + points d'accroche de bagages à l'arrière) et le casque, les phares et l'antivol sont fournis. De plus il y a un support Garmin (j'ai pu y mettre mon Edge 540 S). En option on peut aussi louer des sacoches et un kit technique.
La boutique propose un service (payant) de livraison et de collecte du vélo à Incheon 인천, Séoul 서울 et Busan 부산. Il faut juste trouver un hôtel ou une guest house qui accepte de le stocker si vous ne pouvez pas être présent.
Paiement Pro par Paypal avec facture.
Le coût de la location n'est pas négligeable (c'est plus cher qu'emmener son propre vélo en avion) mais cela m'a épargné toute la logistique de l'avant et l'après voyage. J'ai juste du emmener ma tenue de vélo et mon GPS Garmin, c'est tout.
Itinéraire et étapes
J'ai utilisé comme d'habitude visugpx avec les fonds de carte Opencycle. Les itinéraires cyclables de Corée y apparaissent en rouge, il est donc facile de créer son tracé. Pour la recherche de points d'intérêts et l'analyse de routes, il faut utiliser Naver car Google Maps n'est pas très à jour. Cela demande de la patience car l'interface est en Coréen et il n'y a pas de CDN en Europe donc c'est lent à charger, mais en revanche les infos sont à jour !
Habituellement, je réserve tous mes logements à l'avance (hormis les camping) pour être sûr d'avoir un endroit où dormir, mais en Corée ce n'est pas aussi simple car beaucoup d'hôtels / guest house n'ont pas de site web en anglais, voire même aucun site du tout. Une première solution est de passer par Booking.com mais là encore il n'y a pas toujours de résultat dans la zone où vous voulez dormir. Si c'est le cas, cherchez simplement un quartier dans lequel il y a de nombreux motels (모텔) car vous y trouverez toujours une chambre. Les tarifs sont raisonnables (50,000 KRW la nuitée soit €34) et on y dort très bien. Par contre n'oubliez pas vos bouchons d'oreille car ces établissements sont très prisés des couples qui ne veulent pas seulement dormir.
La langue
En dehors des zones touristiques des principales "grosses" villes (Séoul, Incheon, Busan...) les gens ne parlent pas anglais, vous allez donc miser à fond sur les applications de traduction, avec des résultats aléatoires, mais ça fait partie de l'aventure.
Vous pouvez aussi essayer d'apprendre le Hangeul si vous en avez la motivation, cela vous permettra de lire les panneaux et les enseignes surtout qu'il y a beaucoup d'anglicismes tels que "모텔" (littéralement "Motel") ou "커피" (KeoPi : Coffee).
Le Hangeul est plus accessible qu'il n'y paraît car c'est un alphabet phonétique ne comprenant "que" 40 caractères dont la moitié sont des combinaisons (consonnes doubles ou voyelles composées). Il a d'ailleurs été conçu pour être accessible au peuple par le roi Sejong que les Coréens apprécient beaucoup.
Avec quelques minutes de révision par jour, vous pouvez l'apprendre en quelques semaines, cela vous permettra de lire phonétiquement le Coréen.
Astuces et retours sur mes voyages en Corée
En vrac :
Monnaie : Elle est très utilisée en Corée, trouvez un ATM dès votre arrivée à l'aéroport et n'hésitez pas à retirer 500 000 KRW (~339 Euros) si votre séjour dure plus de 2 semaines. Attendez vous à 3000 - 6000 KRW de frais cependant.
Carte bancaire : Carton rouge pour Boursorama car ma carte n'a fonctionné que pour 50% des paiements. J'ai écrit au support mais ai reçu une réponse générique à côté de la plaque. En solution de secours je payais en liquide ou alors avec une autre carte bancaire qui elle a parfaitement marché 100% du temps (mais avec une banque qui prend des frais).
Internet : Achetez une SIM prépayée chez KT ou LG U+, ils ont des comptoirs à l'aéroport d'Incheon 인천. Mieux : commandez une eSim en ligne si votre téléphone est compatible, c'est le plus simple. Il faut une connexion à internet pour l'activer, mais il y a du free wifi à l'aéroport.
Transports : Achetez une Tmoney card, vous pourrez l'utiliser dans tous les transports en commun du pays, et vous pourrez la recharger dans les épiceries, c'est vraiment cool.
Smartphone : Installez Kakao Map, il vous donnera les directions, temps d'arrivée des bus & trains, et même une estimation du coût des voyages en taxi.
Culture : Les coréens préfèrent dire "mer de l'ouest" plutôt que "mer de Chine". Idem pour la "mer de l'est" plutôt que la "mer du Japon". Soyez attentif aux gestes des mains quand vous donnez ou recevez des choses.
Nourriture : Très difficile pour les végétariens (mon cas) et quasi impossible pour les Végans. Heureusement je mange du poisson et des œufs, ce qui m'a plusieurs fois dépanné. J'ai aussi fait quelques petites entorses quand la situation l'exigeait car il faut savoir s'adapter aux autres cultures.
Pollution : La Corée est un pays très pollué, il y a un smog présent quasiment tous les jours et les habitants évitent de sortir quand il y a trop de micro particules.
La Corée sans filtre.
Beaucoup de français ont une vision idéalisée de la Corée principalement focalisée sur les traditions, la culture, l'hygiène, la politesse, et les productions musicales & audiovisuelles. En vrai tout n'est pas rose et on ne peut pas occulter certaines choses que l'on voit en sortant des circuits touristiques et des grosses villes.
Tout d'abord, il y a beaucoup de pauvres, principalement des personnes âgées qui continuent à travailler et habitent dans des maisons en tôle. Dans les grandes villes comme Séoul on les voit ramasser les détritus sur la route ou tenir des stands de street food à longueur de journée. Dans la campagne, on les voit assis dans l'herbe (probablement) à la recherche de racines servant à la cuisine ou pouvant être revendues sur les marchés.
Ensuite il y a la pollution qui est très visible, déjà avec le smog mais aussi avec les quantités importantes de déchets qui longent les rivières et les fleuves. Le premier point n'est pas prêt de changer car les infrastructures routières ne prennent en compte que les voitures. Je pense que le détail qui m'a le plus choqué est qu'il n'existe pas de rues piétonnes, il y a tout le temps des voitures même quand l'endroit ne s'y prête pas (quartier touristique, présence d'un marché, etc). Entre ça et les éclairages nocturnes excessifs, on peut dire que la Corée ne se préoccupe absolument pas de l'écologie.
Et en dernier point, la prostitution. Ce métier étant interdit en Corée, il est caché mais omniprésent. Ainsi le sol devant les hôtels et motel est jonché de petits flyers avec des numéros à appeler pour avoir un peu de compagnie, et il y a également de très nombreux "Norebang" 노래방 (équivalent Coréen du Karaoké) tout autour, ces derniers étant réputés pour les hôtesses+++ qu'ils mettent à disposition des clients. En soit je n'ai rien contre ce métier mais il est contrôlé par les mafias et divers proxénètes.
Impressions et conclusion
Je fais du cyclotourisme depuis 8 ans et ce voyage en Corée fut le plus compliqué à préparer, le plus dépaysant à rouler, mais aussi le plus gratifiant à compléter. La météo humide et les routes montagneuses m'ont posé un sacré challenge mais heureusement la beauté des paysages et la gentillesse des gens font que le voyage en valait largement la peine !
Ce fut aussi un excellent moyen de voir autre chose que les grandes villes ou les lieux touristiques et sortir des sentiers battus. J'ai également pu apprendre quelques mots et phrases en Coréen et j'ai aujourd'hui très envie de continuer à apprendre la langue car j'aurais aimé pouvoir discuter de manière fluide avec les locaux.
Tous les ans j'ai pour tradition de partir en voyage à vélo pour avaler des kilomètres et voir du pays. Les années précédentes, je m'étais toujours contenté de rester en France, car même si j'avais envie d'aller à l'étranger, je n'avais jamais osé franchir le pas. Mais en 2022 j'ai eu l'occasion d'aller en Corée du Sud (en avion) et cette expérience m'a totalement libéré. Si j'ai pu survivre à l'autre bout de la planète dans un pays où tout est écrit en Hangeul, alors les pays d'Europe ne me poseront aucun souci !
Cette année 2023 je suis donc parti de Lille 🇫🇷 et j'ai roulé jusqu'à Stockholm 🇸🇪 en transitant par 5 pays: Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Danemark, et enfin la Suède. A savoir que mon projet initial était beaucoup plus ambitieux car je voulais aller plus au nord, jusqu'au cercle Arctique, mais je me suis heurté à plusieurs contraintes qui font que j'ai décidé que Stockholm était un objectif tout à fait honorable :)
Total: 2225 km en 24 jours
Matériel
Je roule toujours avec mon fidèle Triban 500 (cuvée 2016), un vélo de route qui a désormais 24 000 km et sur lequel j'ai ajouté :
Un porte bagages BTWIN 900.
Deux sacoches de 25L chacunes.
Une sacoche de cadre (2 trousses + emplacement étanche pour smartphone).
Multitool, démonte-pneus, maillon de chaîne, dérive-chaîne, pompe.
Cette année je voulais essayer des pneus 700x28 censés offrir plus de confort et de robustesse, mais bien que le montage à l'avant soit OK, à l'arrière ça ne passe pas, ça frotte sur le cadre. Donc je suis parti avec un mix 700x28 et 700x25. Contrairement aux années précédentes, ces pneus ne m'ont pas donné satisfaction car j'ai eu de multiples crevaisons, mais j'y reviens plus tard.
J'ai procédé à une intense phase de révision de mon vélo afin d'être sûr de partir avec un maximum de pièces neuves :
Chaîne + cassette de vitesses.
Câbles de frein et de dérailleurs.
Pneus.
Roulement de pédalier car j'entendais un petit craquement (changement fait par un réparateur, car je n'avais pas le temps ni les outils).
Nettoyage + graissage complet.
Pour le camping, je prends du matériel de trekking ultra léger adapté pour l'été :
Tente Forclaz TREK900 (1,6 kg, 1 place, s'accroche sur le guidon).
Matelas gonflable Forclaz TREK700 L (510g).
Sac de couchage Forclaz TREK500 15° (~1kg).
Oreiller gonflable random (le Forclaz de l'année dernière a crevé).
Une serviette micro fibres (c'est très compact et léger).
Des bouchons d'oreilles (indispensables pour les campings notamment).
Gadgets et navigation :
1 Powerbank 20 Ah.
GPS Garmin Edge 540 Solar.
Et enfin OsmAnd sur iPhone XR pour la cartographie, en secours.
Les années précédentes mon GPS était Bryton Ryder 450, mais je l'ai perdu 😞 De toutes façons il ne semblait plus recevoir de mise à jour des cartes depuis 2018, cela m'a donc donné un prétexte pour passer sur un Garmin Edge 540 Solar. Même si son prix est très élevé (€500, plus cher que mon vélo neuf) il est excellent avec une autonomie imbattable (à la louche, 50% de batterie après 18h / 3 jours à rouler au Soleil). Par contre il n'a pas les fonds de carte de Suède, alors qu'il est censé avoir toute l'Europe 😞
Je planifie mes itinéraires avec Visugpx qui me permet de créer des traces et les exporter en GPX pour ensuite les réinjecter sur OsmAnd et mon GPS Garmin. Pour voir les itinéraires cyclables, il faut utiliser le fond de carte "Opencycle" ou "WMT". Il y a également Eurovelo qui répertorie les itinéraires européens avec possibilité de les télécharger. La quasi intégralité de mon parcours suivait des itinéraires cyclables locaux et européens, cela garanti en théorie un minimum de sécurité.
Soucis techniques
J'ai eu beaucoup de crevaisons : quatre à l'arrière et une à l'avant. Il m'est difficile de rejeter la faute sur la qualité des pneus - car j'ai utilisé mon vélo dans des conditions extrêmes (assez chargé + chemins de qualité variable) - néanmoins je pense que la prochaine fois je mettrai des modèles renforcés de chez Continental (comme pour mon voyage en 2018) ou Michelin.
Ces multiples crevaisons m'ont obligé à racheter des chambres à air car je n'en avais que 3 de spare. Heureusement une de mes hôtes AirBNB en Suède m'a conseillé un magasin Biltema où j'ai pu me réapprovisionner.
Un autre problème rencontré est l'absence des fonds de carte de Suède sur le GPS Garmin, alors qu'il est censé avoir toute l'Europe. La trace que je devais suivre s'affichait donc sur du vide, ce qui la rendait un peu difficile à suivre en ville quand plusieurs routes sont proches. Heureusement la majorité de mon parcours était en campagne.
Santé
J'ai du mal à y croire moi-même, mais cette année tout s'est bien passé 😅 Pas de douleur dans le dos ni dans le genou comme les années précédentes alors que j'ai 36 ans bien tassés et que je suis loin d'être mince. Quasiment pas de douleurs aux fesses ni à la nuque non plus, ça tient du miracle ! En fait j'aurais pu continuer un mois de plus, si j'avais eu le temps et le budget.
Il faut dire que quelques mois avant le départ j'ai trouvé un peu par hasard une bonne selle sur laquelle je suis confortablement assis, et j'ai aussi passé pas mal de temps à tester des réglages en avance et en hauteur. Il est très important de consacrer du temps à tweaker sa monture afin de trouver une bonne posture. Par exemple je pense que mes douleurs aux articulations des genoux étaient du à une selle trop haute tout simplement.
Allez, j'ai tout de même eu des "bobos" durant le voyage mais ils sont entièrement de ma faute :
Des coups de Soleil les premiers jours, car j'étais réfractaire à utiliser de la crème solaire (je déteste ça). J'avoue que je ne m'attendais pas à "cuire" autant en allant vers le nord mais le Soleil est vraiment agressif. Par la suite, j'ai utilisé de la crème solaire, au moins le temps de finaliser mon bronzage et atteindre des contrées où le Soleil cogne moins.
Un coup de pédale derrière le tibia alors que je marchais à côté de mon vélo. Résultat: de multiples plaies (comme une trace de morsure) et une zone de la chair exposée à vif. Je me suis acheté du spray désinfectant en pharmacie et des pansements pour la nuit. Et rebelotte quelques jours après, je me suis remis un coup de pédale au même endroit 😣.
Sinon j'ai perdu 5 kg 😁
Météo
J'ai toujours été chanceux lors de mes voyages et là encore j'ai eu un temps estival très favorable. Il n'y a qu'une ou deux journées où j'ai roulé sous la grisaille avec quelques gouttes de pluie, mais je n'ai pas pris de trombes d'eau ni d'orage en pleine route. Les nuits au camping ont été plutôt douces et malgré mon équipement léger je n'ai absolument pas eu froid.
En fait la météo a été tellement clémente qu'à l'inverse j'ai souffert du Soleil et de la chaleur les premiers jours, au point qu'à Rotterdam j'ai du me cacher à l'ombre comme un vampire car la lumière me chauffait les mollets. J'ai du aussi emporter beaucoup d'eau et je finissais malgré cela systématiquement déshydraté (pas de pause pipi la journée).
La chaleur et l'agressivité du Soleil se sont estompés au fur et à mesure de mon voyage, car il fait quand même beaucoup moins chaud quand on va vers le nord. Dans les journées les plus chaudes en Suède, j'ai du culminer à 31°c grand maximum, alors que la France subissait des températures caniculaires plus élevées. Avec mon bronzage à point je n'avais plus besoin de crème solaire au Danemark et en Suède.
Trajet et expérience
Mon premier jour a mis en valeur 3 points qui seront récurrents tout au long du voyage:
Les frontières n'existent pas physiquement, il n'y a pas de panneau, pas de drapeau, rien. C'est une déception pour moi qui espérait prendre des photos à l'entrée de chaque pays !
J'ai toujours le vent de face.
Les chemins cyclables sont régulièrement fermés pour cause de travaux, et aucune déviation n'est proposée (grrrr), sauf aux Pays-Bas.
Belgique 🇧🇪
Villes / sites touristiques : Oudenaarde, Gand.
La Belgique m'a vraiment surpris de part la qualité de ses infrastructures cyclables ! Quel plaisir de rouler sur des itinéraires sécurisés et tranquiles, d'autant que les paysages sont très plats. Je suis presque déçu de l'avoir traversé en 1 jour et demi et d'avoir seulement pu visiter Gand. Bien que proche de la France, j'ai rapidement du m'habituer à l'anglais et au néerlandais :)
Gand est une ville touristique sublime qui vaut le détours, pour ses canaux et son architecture historique. De plus elle dispose d'infrastructures cyclables dédiées qui offrent de sacrés raccourcis par rapport aux voitures, c'est qualitatif !
La frontière nord entre la Belgique et les Pays-Bas est assez floue puisqu'en plus de la langue néerlandaise on croise aussi beaucoup de cyclistes dans les petits villages de campagne.
Pays-Bas 🇳🇱
Villes / sites touristiques : les barrages sur l'Escaut oriental, Middelburg, Rotterdam, Kinderdijk, Utrecht, Giethoorn.
Les Pays-Bas sont presque un lieu de pèlerinage pour les cyclistes, il fallait absolument que je m'y rende 😄 et je ne regrette pas. Outre les paysages magnifiques et les gens très sympa, la circulation à vélo y est un véritable plaisir. Dites vous par exemple que l'ensemble des barrages sur l'Escault oriental / Mer du Nord offrent autant d'espace physique aux vélos qu'aux voitures pour la traversée, c'est quand même royal !
Je pense aussi à Rotterdam où je n'ai quasiment jamais mis les roues sur la même route que les voitures. Et bien sûr, on ne roule jamais seul, toutes les voies cyclables sont très utilisées; difficile de trouver un coin tranquille pour un arrêt pipi 😄 Par contre il faut savoir que les scooters ont le droit de rouler sur les pistes cyclables, c'est un peu dommage.
Les moulins de Kinderdijk étaient probablement l'attraction à ne pas manquer sur mon trajet, et ça valait vraiment le coup ! Surtout qu'au départ de Rotterdam il y a le waterbus qui permet de s'y rendre directement, c'est très appréciable. Au dela de Kinderdjik, la région comporte de nombreuses petites routes pépères et patelins mignons, au milieu des marais et prairies, ce qui en fait là encore une région agréable pour rouler.
Giethoorn, parfois qualifié de "Venise des pays bas", est un autre site touristique immanquable car il s'agit d'un village traversé par des canaux et ayant pour particularité d'être (presque totalement) sans voitures, on ne peut y circuler qu'à pied ou à vélo (pas facile avec la foule). Par contre il y a de très nombreux bateaux à moteur qui font autant de bruit que des mobylettes, j'y ai eu droit jusqu'à 23h30 au camping au bord de l'eau 🙁 Sachez aussi que l'endroit est extrêmement touristique au point d'avoir des bouchons sur les canaux, et les visiteurs viennent du monde entier (même d'autres continents).
Les Pays-Bas m'ont laissé un très bon souvenir et j'étais presque triste de devoir continuer mon voyage et changer de pays 🥲.
Allemagne 🇩🇪
Villes / sites touristiques : Brême, Hambourg.
Si je devais résumer mon passage en Allemagne en un mot : speedrun. J'ai pris un itinéraire très direct pour gagner du temps sur mon périple et j'ai enchaîné 3 journées à plus de 120 km chacune ! C'était intense mais je suis fier d'avoir vaincu ces étapes.
Un point qui m'a marqué est que les Allemands ne parlent pas du tout anglais, ils y sont totalement imperméables. J'ai donc du faire usage d'applications de traduction et redoubler d'effort pour apprendre des mots simples (ne serait-ce que pour être poli au supermarché). Et d'ailleurs, si vous avez appris "Guten tag" pour dire "bonjour" en cours d'Allemand et bien sachez que je n'ai jamais entendu cette phrase 😄 j'ai majoritaire eu droit à "Hallo" ou "Guten morgen" (le matin).
Bien que mon trajet ne passe pas vraiment par des endroits touristiques, j'ai tout de même pu visiter Brême (avec ses cathédrales historiques mais aussi la statue des musiciens municipaux) ainsi que Hambourg qui pour le coup est vraiment immense ! Ce fut aussi mon point de départ pour un petit saut en bus (certains flixbus ont des racks pour transporter les vélos) afin de monter au nord du pays jusqu'à Flensburg et gagner quelques jours sur mon périple. J'aurais pu prendre le train, mais je n'ai rien compris au système de réservation de la Deutsche Bahn.
J'ai un excellent souvenir du Danemark même si dès le premier jour j'ai subit ma première crevaison et une météo pluvieuse 😅. Sur la partie ouest en remontant vers Ribe j'ai eu l'occasion de tremper les pieds (et les roues) dans la mer du nord pour la première fois de ma vie, ça parait idiot mais j'étais content ! Et j'ai aussi rapidement expérimenté le changement de monnaie en passant de l'euro à la couronne danoise (DKK).
Ribe (un petit village de charme) étant situé à l'ouest, et ma destination étant à l'est, je me suis donc lancé dans la traversée complète du pays. Sachez d'ailleurs que les paysages sont assez vallonnés, ça peut grimper, mais rien de bien méchant. Je n'étais juste plus habitué après 10 jours à rouler dans des pays plats 😁
J'ai ainsi traversé Middelfart (magnifique) puis Odense. J'avais prévu une demi journée pour visiter cette ville, et je n'ai pas regretté ! J'ai eu l'occasion de faire entre autres le Tidens Samling, sorte de musée/exposition qui recréé des salons et chambres des années 1900 jusqu'aux années 2000. Il y avait bien sûr des ordinosaures dans la collection 😁 J'aurais aimé faire le musée des chemins de fer, mais il fermait trop tôt 😕
Depuis Odense j'ai du prendre le train (pas le choix) afin de rejoindre la partie est du Danemark en traversant le grand Belt (il se franchit en voiture, train ou bateau, les vélos ne peuvent pas). J'ai ensuite roulé jusqu'à Copenhague où j'ai pu prendre une photo de la célèbre Petite Sirène, en me frayant un chemin parmi la foule de touristes.
Copenhague est une grande ville avec beaucoup de charme et des quartiers au design très variés. Il y a aussi de nombreux cyclistes mais malheureusement il est très compliqué de se garer, car les racks de stationnement pour vélo sont tous pleins à craquer. Alors que j'y suis passé le Lundi midi, il y avait vraiment beaucoup de monde.
Par la suite je suis remonté jusqu'à Helsingør afin d'y prendre le ferry, direction la Suède !
Anecdote impromptue : sur la route de Ribe à Middelfart, en sortant d'une épicerie, j'ai vu un vélo équipé d'un panneau solaire. Son propriétaire étant assis juste à côté, j'ai commencé à engager la conversation avec mon plus bel accent anglophone mais il m'a rapidement fait comprendre qu'il ne parlait pas anglais et qu'il était français 😁 Nous avons donc pu discuter, ainsi qu'avec sa femme peu après. Ce couple de retraités visait le Cap Nord, j'espère qu'ils y sont arrivés aujourd'hui !
Suède 🇸🇪
Villes / sites touristiques : Helsingborg, Norje, Kalmar, Västervik, Stockholm.
J'ai rapidement compris que la Suède n'est pas un pays plat, et les premiers jours ont été très intenses car ça grimpe ! Moi qui commençais à me plaindre de l'absence de challenge (même en roulant 120km par jour en Allemagne) j'ai été servi. Je me rappelle notamment de 3-4 jours plutôt difficiles et qui m'ont bien épuisé. Mais j'ai fini par m'habituer, ça fait même parfois du bien de vaincre une belle côte avec le vent de face ! Ah oui et encore un changement de monnaie avec la couronne suédoise (SEK).
J'ai passé une nuit à Norje, une petite ville qui accueille le Sweden Rock Festival, un cousin du Hell Fest 🤘 (1 ou 2 jours après la fin, donc tout était démonté). Ensuite j'ai continué ma traversée du pays jusqu'à la côte sud-est, pour rejoindre la Mer Baltique, puis je suis remonté en direction de Stockholm. Bien que l'itinéraire permette parfois de voir la mer, une bonne partie est quand même au loin en campagne.
Les aménagements dédiés aux vélos sont malheureusement très rares, on roule majoritairement sur la même chaussée que les voitures, et ça c'est fort dommage 😕 Je me rappelle même d'une section étroite et sans bande d'arrêt d'urgence qui était autorisée à 100 km/h pour les voitures, du coup j'ai préféré marcher dans l'herbe derrière la rambarde de sécurité (à peu près 2 x 400 m, ça va). Et enfin les automobilistes en SUV dans les villes sont particulièrement agaçants et impolis, au même niveau qu'en France, ça aussi c'est dommage. En dehors des villes, la Suède n'est pas vraiment un pays amical pour les vélos 😔.
L'étape qui m'emmenait à Kalmar m'a mis un bon coup de stress car la route que je comptais prendre n'existait plus, elle était en travaux, et mes cartes openstreetmap étaient complètement à la ramasse. Mais surtout il n'y avait plus de piste cyclable, je n'étais donc pas certain d'être autorisé à rouler en vélo (j'avais peur de me retrouver sur une autoroute ou similaire). Donc j'ai fait un gros détours pour éviter cette section, ce qui m'a fait perdre un peu de temps, mais c'est l'aventure. C'est juste dommage qu'encore une fois les travaux se foutent royalement des vélos 😔.
Bien que j'ai pris beaucoup de plaisir à rouler sur les routes sinueuses au cœur des forêts de pin, sur la côte j'ai été un peu déçu de mon passage à Kalmar, probablement parce que j'y suis arrivé durant le "midsummer day", un jour férié, un vrai, tout était fermé. En revanche, plus au nord, j'ai beaucoup aimé Västervik, une ville très mignonne qui marque l'arrivée dans des paysages sublimes (les forêts qui descendent dans l'eau).
Je me suis retrouvé à plusieurs occasions à rouler dans des chemins en plein milieu de la forêt, et à chaque fois j'étais surpris de voir des maisons habitées en plein milieu de nulle part, et d'y croiser des véhicules. Les chemins sont d'autant plus impressionnants que les vues satellites montrent bien qu'il n'y a que de la forêt tout autour 😆 sur des dizaines voire centaines de kilomètres selon la direction. Mais du moment que le GPS fonctionne et qu'il me reste de l'eau et des chambres à air, tout va bien !
Comme souvent quand je voyage à vélo, le dernier jour fut marqué par la pluie, même si cette fois c'était uniquement le matin ! Ainsi j'ai replié ma tente sous une grosse averse et j'ai embarqué beaucoup d'épines de pins qui collaient à la toile en raison de l'humidité.
Une fois arrivé à Stockholm, quel pied ! Un trajet de 24 jours, 2225 km, et l'aboutissement d'une grande aventure. Honnêtement j'aurais adoré continuer si j'avais eu un budget illimité et plus de vacances, car je me sentais encore en forme. Madame Utux m'a rejoint et nous avons pu faire un peu de tourisme. Bien que la Suède fasse le minimum syndical pour les vélos, son climat, ses habitants et ses paysages atypiques m'ont laissé un excellent souvenir.
Stockholm une ville sublime qui mérite d'y consacrer plusieurs jours de visite. Gamla Stan est le centre historique incontournable pour les touristes, et il y a également de nombreux endroits à visiter comme le palais royal et le Musée Nobel.
Mais ce n'est pas tout, car dans la partie Est (accessible à pied, en tram ou en ferry) se situent le Musée ABBA (le groupe) et le Musée Vasa. Le premier étant trop cher à mon goût, j'ai choisi le second, et je ne regrette pas. Le Musée Vasa est un immense bâtiment qui expose l'épave renflouée du Vasa, un navire de guerre royal ayant coulé en 1628 peu après son inauguration. Il a été renfloué au milieu du XXe siècle dans un excellent état. Le musée expose aussi diverses pièces et maquettes, c'est à voir !
Retour du vélo en France
J'ai commencé ce voyage sans savoir comment j'allais renvoyer mon vélo en France. En recherchant sur internet et sur reddit, la solution qui revenait souvent était d'empaqueter le vélo dans une boîte en carton (les boutiques de vélo en donnent) et de la mettre en soute dans l'avion. Sauf que moi je n'avais pas prévu de rentrer directement et je devais prendre le train et le bus, il fallait donc que je renvoie mon vélo par un autre moyen.
Sur place, la première étape fut donc de trouver une boîte en carton, et ce fut plus compliqué que prévu, j'ai littéralement visité une douzaine de boutiques dans Stockholm (heureusement c'est pas très grand) avant d'en trouver une, et elle était immense ! Il y avait de quoi y mettre mon vélo en entier, sans démontage. Ensuite, j'ai du trouver un transporteur pour l'expédier. J'ai commencé par solliciter PostNord (la compagnie des pays nordiques) mais ils ont refusé mon colis car il mesurait 164 cm or ils acceptent 150 cm maximum 😒 Je me suis donc rabattu sur UPS, mais le problème est qu'ils n'ont pas de centre logistique en ville (ou du moins j'ai pas trouvé), seulement des points relais qui ne voudront sûrement pas de mon colis énorme.
Heureusement, l'hôtel dans lequel nous logions m'a sauvé la vie : ils m'ont proposé gentillement de garder mon colis jusqu'à ce qu'Ups vienne le récupérer, ils m'ont même imprimé le bon d'envoi. Au final, j'ai récupéré mon vélo chez moi en France, en bon état ! Le transport du vélo m'aura coûté ~€150, c'est cher, la prochaine fois je passerai par des intermédiaires comme Ship To Cycle qui semble négocier de meilleurs tarifs (j'ai eu un devis, mais il a pris trop de temps à arriver, il faut prévoir plusieurs jours avant).
Astuces pour voyager
Pour payer dans d'autres devises que l'euro, si votre banque prend des frais, n'hésitez pas à ouvrir un compte secondaire sur une banque en ligne. Transférez un peu d'argent dessus, puis utilisez la nouvelle CB sans frais. Emmenez quand même l'autre au cas où.
Vérifiez que le roaming est activé sur votre téléphone et sur votre forfait, pour pouvoir utiliser la 4G à l'étranger (assurez-vous que c'est compris dans votre forfait, mais c'est le cas pour Sosh pour exemple).
Si vous logez en périphérie d'une ville, n'hésitez pas à prendre le bus ou le tram pour vous déplacer et visiter un peu le soir (sans le vélo bien sûr). Il est même parfois possible de payer en CB directement sur l'appareil de compostage à l'intérieur (c'est le cas à Gand et à Rotterdam par exemple, mais pas à Hambourg). Si ce n'est pas possible, téléchargez l'application qui va bien pour acheter un ticket.
Certains terminaux de paiement et distributeurs de billets vous proposent de payer en Euro ou dans la devise locale (DKK par exemple), choisisez toujours la devise locale !. En fait la finalité est la même - vous payez le commerçant en DKK, mais en choisissant l'Euro vous ajoutez un prestataire dans la boucle qui va prendre sa commission pour faire la conversion. C'est absolument inutile et votre banque sait déjà le faire ! Évitez aussi les bureaux de change qui prennent une commission indécente.
Dans le même genre, si un distributeurs de billets vous propose un taux de change, il faut systématiquement refuser. Cela revient encore une fois à mandater un prestataire pour la conversion, et les frais sont énormes. En refusant ce taux, vous pouvez quand même retirer de l'argent. Notez qu'il y a parfois des frais fixes inévitables (qu'on accepte la conversion ou non) mais cela dépend des distributeurs.
La monnaie est inutile dans les pays que j'ai visité, tous les paiements se font en CB. Ne retirez pas systématiquement de l'argent, d'autant que beaucoup de distributeurs prennent des frais.
L'eau n'est pas toujours gratuite dans les restaurants 😕, les toilettes ont un accès par code, et si vous faites du camping sachez que l'eau chaude est rarement incluse, c'est en supplément.
Quelle aventure et quel dépaysement ! J'ai fait 5 pays que je ne connaissais pas, appris des mots dans 4 langues différentes, payé avec pas moins de 3 devises différentes... et plus je montais vers le nord, plus les nuits étaient courtes. Ainsi, en Suède le Soleil se levait à 4h00 🌞 donc autant dire qu'à 3h30 il faisait déjà jour et c'était vraiment perturbant (en plus les oiseaux se mettent à chanter).
J'ai entendu des mots communs assez similaires dans toutes les langues, par exemple le "Hello" ou "Hi" qui s'écrivent différemment mais se prononcent de la même manière, ou encore le "dank" (néerlandais) qui devient "tak" (danemark) puis "tack" en Suède.
Sur un plan plus personnel, ce voyage m'a permis de grandir. Moi qui avais toujours eu peur de voyager à l'étranger, je n'ai eu aucun problème à m'adapter et j'ai pris beaucoup de plaisir à partir si loin. Je suis quasiment certain que mes prochains périples à vélo ne seront plus jamais en France car il y a énormément de choses à voir dans les autres pays. J'essaierai simplement de mieux m'y prendre pour le transport du vélo !
Je part habituellement en Septembre, mais cette année j'ai démissionné de mon travail et ai pris le mois de Juin pour me reposer, j'ai donc avancé mes vacances. Dans tous les cas je choisis des dates idéales pour profiter de l'été sans pour autant être en haute-saison touristique.
J'ai eu beaucoup de mal à trouver un parcours, non seulement à cause d'un manque d'inspiration, mais aussi parce que je m'y suis pris un peu tard. J'avais envie de repartir dans le Sud, mais le problème est qu'il me fallait sacrifier 2 jours de trajet en train ou en voiture pour y aller, j'ai donc préféré un circuit qui part de chez moi et y revient directement. J'ai fini par élaborer un circuit qui monte jusqu'à Saint-Malo, et redescend à Nantes en faisant un tour en Normandie et en Anjou.
Voici le parcours réalisé :
J1: Nantes - Redon (108 km)
J2: Redon - Rennes (101 km)
J3: Rennes - Saint-Malo (112 km)
J4: Saint-Malo - Saint-Hilaire-du-Harcoüet (102 km)
J5: Saint-Hilaire-du-Harcoüet - Mayenne (92 km)
J6: Mayenne - Pruillé (111 km)
J7: Pruillé - Nantes (113 km)
Total : 739 km (7 jours)
Matériel
Note : cet article n'est pas sponsorisé. J'ai choisi et payé de ma poche chaque élément et je tiens simplement à apporter un retour d'expérience à ceux qui s'équipent pour un périple similaire.
Je roule toujours avec mon fidèle Triban 500, un vélo de route sur lequel j'ai ajouté :
Un porte bagages BTWIN 900.
Une sacoche 20L.
Une sacoche 25L.
Une sacoche de cadre (2 trousses + emplacement étanche pour smartphone).
Et enfin OsmAnd sur iPhone XR pour la cartographie, en secours.
Soucis techniques
Voici la liste :
Jour 2 : Mon dérailleur a explosé peu après Rennes. Heureusement j'ai trouvé un réparateur qui avait les pièces et m'a réglé ça rapidement. Je n'avais pas fini mon étape, mais avec tout le temps perdu j'ai décidé qu'il était plus sage d'improviser une nuit à l'hôtel sur Rennes, quitte à rattraper les kilomètres le lendemain.
Jour 3 : Mon Antivol s'est grippé et ne s'ouvre plus (même avec un coup de WD-40 il n'y a rien à faire). Heureusement le vélo n'était pas attaché quand cela s'est produit, sinon il aurait été immobilisé. Il faudra tout de même que je trouve un moyen de le couper, car il est coincé sur le cadre. J'ai donc du en acheter un autre pour pouvoir continuer mon voyage.
Santé
Outre les habituelles douleurs aux fesses et à la nuque, j'ai deux choses à noter :
Une douleur dans l'articulation de genou droit, mais pas tous les jours. En relisant mes articles précédents, je me rends compte que c'est arrivé l'année dernière. Heureusement cela a disparu durant les derniers jours.
J'ai attrapé une tique sur le mollet le 6e jour, en marchant dans des hautes herbes autour du camping pour aller aux poubelles. J'étais en plein milieu de la campagne, à 20h30, donc impossible de trouver une pince à tiques. Par chance elle n'avait pas eu le temps de s'ancrer complètement et j'ai pu la retirer en la pinçant avec 2 bouts de sparadrap. Je ne garde aucune trace de piqûre.
Météo
La météo m'a bien trollé. Pour les gens qui liront cet article dans le futur, sachez que le début Juin 2021 a été caractérisé par une vague de chaleur de deux bonnes semaines, il a vraiment fait très chaud. Le problème est que je ne suis pas parti au début du mois de Juin, mais le 21, en plein dans les périodes de fortes pluies et d'orages qui ont suivi cette chaude période.
J'ai donc eu une météo plutôt mauvaise car sur 7 jours de voyage je n'ai cumulé que 2 jours de soleil grand maximum, répartis sur 4 jours. Pour le reste j'ai alterné entre un temps gris et froid ou un temps gris et pluvieux. Inutile de dire que la crème solaire n'a pas servi cette année.
Rouler sous la pluie n'est déjà pas agréable, mais c'est à mon sens encore pire dans les campings (gadoue dans les sanitaires, difficultés à faire sécher son linge, herbe humide, froid...). Mais je m'estime tout de même chanceux car je n'ai pas non plus eu d'orage ni de grêle ou de pluie torrentielle. J'ai également toujours trouvé un endroit où attacher mon vélo à l'abri pour la nuit.
Trajet
Jour 1 : Nantes - Redon (108 km)
C'est la 4e fois que je fais cet itinéraire, donc je commence à le connaître. Pour économiser quelques kilomètres, je suggère de ne pas complètement suivre la Vélodyssée entre Nantes et Nort-sur-Erdre car elle fait beaucoup de détours inutiles alors que la route est plus directe. Une fois arrivé au Canal de Nantes à Brest, il suffit de le suivre jusqu'à Redon. La section près de Nort-sur-Erdre était en travaux, l'eau était donc marron.
Étant donné que c'était le premier jour et que la route est totalement plate, j'ai roulé très vite et suis arrivé à 15h30 au camping, ce qui est très tôt, j'ai donc pu prendre mon temps pour laver mes affaires, faire des courses, prendre une bière et visiter un peu. La soirée fut marquée par les grondements du tonnerre et des nuages menaçants, mais nous avons finalement été épargnés.
Jour 2 : Redon - Rennes (101 km)
Ce fut une étape très difficile car au 2e jour le corps n'a pas récupéré de la veille et n'est pas encore habitué à ce rythme. J'ai aussi subit un vent de face pendant la quasi totalité du parcours, ce qui fait que je me suis senti épuisé à la moitié et que j'ai continué dans la souffrance. La quasi totalité du parcours consiste à suivre la Vilaine sous un temps gris et froid, donc plutôt triste.
A la base je devais rejoindre le camping de Saint-Médard-sur-ille qui est après Rennes, mais j'ai cassé mon dérailleur. Au final cela m'a permis de me reposer et je me dis que si ce n'était pas le vélo qui avait lâché, ça aurait peut-être été moi.
Jour 3 : Rennes - Saint-Malo (112 km)
Cette étape s'est beaucoup mieux déroulée car j'ai récupéré toutes mes forces, et la météo fut clémente ce qui m'a permis de rouler dans de meilleures conditions. La Rance et ses paysages sont magnifiques surtout au pied de Dinan (le port), par contre cela marque le début de sacrés côtes à gravir.
Fait amusant: en 2017 je me plaignais que la traversée du barrage de la Rance, entre Dinan et Saint-Malo était dangereuse. Il s'avère qu'aujourd'hui l'itinéraire "officiel" (La Vélomaritime / EuroVelo 4) passe par le Pont Saint-Hubert, beaucoup plus sûr pour les vélo.
Je suis arrivé à Saint-Malo en bon état, avec le Soleil, et j'ai pu profiter de cette ville très sympathique très touristique.
Jour 4 : Saint-Malo - Saint-Hilaire-du-Harcoüet (102 km)
Cette étape m'a permis de passer par le Mont Saint-Michel mais également d'entrer en Normandie. J'ai eu le vent dans le dos pendant 75% du trajet ainsi que du Soleil, ce qui fait que j'ai avancé très rapidement et dans de bonnes conditions.
Je n'aime pas le Mont Saint-Michel. C'est très joli de l'extérieur, mais c'est un gros piège à touristes et surtout l'endroit est totalement privatisé par l'entreprise Vinci (la même qui gère les autoroutes et pas mal de parkings payants en France). Au moins en vélo je n'ai pas besoin de payer les tarifs scandaleux du parking (forfait à 14,90 en haute saison !!!). J'y suis allé le Jeudi 24 Juin - donc en semaine en dehors des vacances - et malgré cela l'endroit était noir de monde, impossible d'envisager d'y entrer à vélo même pied à terre. J'ai juste fait des photos de l'extérieur.
Arrivé au camping à Saint-Hilaire-du-Harcoüet, je me suis aperçu qu'une banane avait pourri dans mon sac et coulé sur mes affaires de rechange ! Heureusement il faisait grand Soleil, j'ai donc pu les laver et les faire sécher assez vite, même si j'ai du me promener en caleçon dans le camping.
Jour 5 : Saint-Hilaire-du-Harcoüet - Mayenne (92 km)
Dans cette étape j'ai continué sur la Véloscénie jusqu'à Domfront pour ensuite passer sur la Vélofrancette et commencer mon chemin de retour.
La ville de Mayenne ne m'a pas laissé un très bon souvenir, tout d'abord en raison du trafic routier très important qui la traverse, mais aussi et surtout parce qu'il a plu toute la soirée et toute la nuit. Heureusement le camping est très excentré ce qui permet d'avoir pas mal de calme. J'ai aussi pu utiliser la machine à laver et le sèche-linge car ce n'était "que" 3€ (mais ça me fait gagner pas mal de temps).
Jour 6: Mayenne - Pruillé (111 km)
Ce trajet m'a fait traverser la ville de Laval que j'ai trouvé très jolie, mais aussi Château-Gontier où j'ai fait une pause café. Le reste du voyage a été marqué par la pluie mais je suis finalement arrivé en Anjou, à Pruillé, qui se situe au Sud du Lion d'Angers. C'est à ce camping que j'ai attrapé une tique, parce que les poubelles sont loin et qu'il faut traverser une grande étendue de pelouse pour y parvenir.
Jour 7: Pruillé - Nantes (113 km)
Il a plu toute la journée avec un pic assez intense l'après midi, je suis arrivé chez moi trempé de la tête aux pieds, les chaussures qui font floc floc. Ce trajet suit la Loire à Vélo, et là encore je vous conseille de prendre des raccourcis pour éviter des détours inutiles. C'est une route que j'ai fait à plusieurs reprises et que je commence à connaître.
Impressions & Conclusion
J'ai l'impression de me répéter, mais voyager en Bretagne ou en Normandie est certes beaucoup moins cher que dans le sud, mais on s'expose inévitablement à des problèmes de météo. La casse du dérailleur fut un bon coup de stress, j'ai cru que mon voyage allait s'arrêter là, mais heureusement j'ai pu trouver un dépanneur. C'est la première année que je rencontre un problème de ce genre.
Ce qui m'aura marqué ce voyage, outre la météo, ce sont les chemins de hallage. Rouler au bord d'un canal ou d'une rivière est sympathique, d'autant que c'est plutôt plat, mais c'est un peu monotone après plusieurs jours. Je pense que l'année prochaine je chercherai un dépaysement plus important. Il faudra que je m'y prenne très tôt cette fois, même si avec la COVID on peut difficilement planifier ses vacances à l'avance.
EDIT 2024: A ce jour, les cartes datent toujours de 2018 et aucune mise à jour n'est disponible. Je ne recommande donc pas d'acheter cet appareil ou tout autre modèle de la marque.
Avant de commencer, deux points importants :
Comme d'habitude, ce n'est pas un article sponsorisé. J'ai payé de ma poche ce petit gadget (€154,99) et je serais le plus honnête possible.
J'ai utilisé cet appareil uniquement pour l'aspect cartographie donc je n'aborderais pas les fonctionnalités de statistiques ou le couplage avec des capteurs.
Quand je parle de "cartographie", il s'agit de la capacité à charger des itinéraires au format GPX pour que l'appareil puisse les afficher sur la carte et me guider, il ne calcule pas lui-même les trajets.
J'ai pu tester cet appareil lors d'un voyage de 4 jours à vélo en 2020 et comme je le disais précédement je prépare mes itinéraires en amont pour ensuite les charger en GPX dans l'appareil.
Fixations
L'appareil est livré avec un socle à fixer sur le guidon à l'aide d'élastiques, adaptable à l'aide de 2 garnitures. Le Bryton Rider 450 vient ensuite se clipser dessus via 1/4 de tour. Non seulement il est solidement fixé mais en plus il se retire facilement, donc un très bon point.
Cartes, firmware, stockage
La mise à jour du firmware s'effectue avec un petit utilitaire à lancer depuis Windows ou Mac. Si vous êtes sous Linux, vous pouvez utiliser une machine virtuelle Windows avec l'USB en passthrough, c'est ce que j'ai fait et cela fonctionne plutôt bien.
La mise à jour des cartes s'effectue sans utilitaire, il faut les télécharger chez Bryton puis les copier en USB car l'appareil est reconnu comme une clé. De base il n'y a que ~700 MB de disponibles, heureusement il est possible de faire de la place en supprimant les cartes préchargées inutiles (par exemple les autres continents).
Le téléchargement des tracés GPX s'effectue lui aussi en USB.
Si on excepte la mise à jour du firmware, le Bryton Rider 450 est plutôt ami avec Linux et ne tente pas de nous casser les pieds avec une application ou un logiciel propriétaire, tout se fait en USB. Là aussi c'est un bon point.
Navigation, visibilité, Ergonomie
J'avais peur que l'écran soit trop petit (2,3 pouces) et que le fond de carte en noir et blanc soit illisible. Finalement ce combo fonctionne plutôt bien. S'il est certain qu'on a pas le confort de lisibilité d'un smartphone ou encore moins d'un PC, l'ensemble est correct pour le guidage et on distingue clairement le tracé à suivre et les différentes rues. Il arrive quand même que les cartes OSM ne soient pas tout à fait à jour, pour cela je recommande d'avoir un smartphone en secours (avec par exemple OSMandMaps et vos GPX).
S'il est possible de Zoomer sur la carte, en pratique on le fera rarement car cette opération est vraiment longue. On sent que l'appareil n'est pas une bête de compétition et il faut parfois attendre 20-30 secondes pour la mise à l'échelle. De la même manière il arrive que l'itinéraire disparaisse et revienne au bout de quelques secondes.
J'étais également inquiet du fait que l'écran ne soit pas tactile, mais cela se révèle finalement être un avantage. En effet l'utilisation de boutons en plastique ne pose pas de problèmes quand on a les doigts plein de sueur (en été), ou recouverts de gants (en hiver). Encore un aspect bien pensé.
Enfin je reprécise que le but de l'appareil n'est pas de calculer des itinéraires GPS.
Autonomie
C'est le point qui m'a fait choisir le Bryton Rider 450. En effet l'autonomie promise par le constructeur est de 32 heures, trop beau pour être vrai ? Verdict: ~13 heures (2 étapes et demi dans mon cas), sans Bluetooth, sans WiFi, sans capteur, sans rétro éclairage. On est très loin des 32 heures théoriques mais il faut tout de même signaler que l'appareil se recharge très vite, une petite demi-heure branché sur un powerbank est suffisante, cela compense un peu.
Conclusion
Dans l'ensemble je suis plutôt content du Bryton Rider 450, il fait bien le boulot que je lui demande (la navigation), il est plutôt ergonomique, il est linux friendly, et il est un fidèle compagnon quand je parts en voyage dans des endroits que je ne connais pas. Malheureusement il faut reconnaître que le constructeur est un peu trop optimiste sur l'autonomie batterie, voire malhonnête, c'est un point à prendre en compte si la batterie est votre critère déterminant.
Note: Ce voyage a eu lieu au début Septembre 2020, l'article est juste très en retard.
En 2019, j'ai fait Nantes - Roscoff à vélo, un périple de 4 jours dont 3 sous la pluie qui m'a laissé un souvenir assez mitigé. Pour des questions d'ordre climatique je voulais donc partir dans le sud cette année, ce que j'ai fait en explorant une portion de la Vélodyssée qui m'était encore inconnue, celle de l'Aquitaine et du Pays Basque. Je suis donc parti à vélo de Royan pour aller jusqu'à Hendaye, et mon planning prévoyait ensuite ensuite une petite boucle en Espagne, ce que je n'ai finalement pas fait.
Voici le parcours réalisé :
Départ de Royan. La traversée de l'estuaire de la Gironde (Royan - Verdon) et du bassin d'Arcachon (Cap Ferret - Arcachon) se sont fait en ferry. Chaque couleur représente 1 étape donc 1 jour.
Total : 411 km
Matériel
Note : cet article n'est pas sponsorisé. J'ai choisi et payé de ma poche chaque élément et je tiens simplement à apporter un retour d'expérience à ceux qui s'équipent pour un périple similaire.
Je roule toujours avec mon fidèle Triban 500, un vélo de route sur lequel j'ai ajouté :
Un porte bagages BTWIN 900.
Une sacoche 20L.
Une sacoche 25L.
Une sacoche de cadre (2 trousses + emplacement étanche pour smartphone).
Multitool, démonte-pneus, maillon de chaîne, dérive-chaîne, pompe.
Je rêve de passer au bikepacking mais les prix sont dissuasifs. J'attends avec impatience que ça arrive chez Decathlon pour que ce soit enfin abordable :/
Je n'ai eu aucun problème technique et aucune crevaison. Je ne regrette pas ce "setup" 100% Decathlon et son rapport qualité/prix imbattable.
Pour le matériel de camping :
Tente Forclaz TREK900 (1,6 kg, 1 place, s'accroche sur le guidon).
Matelas gonflable Forclaz TREK700 L (510g).
Sac de couchage Forclaz TREK500 15° (~1kg).
Les nuits dans le Sud ont été plus froides que prévues. De manière paradoxale il peut faire plus de 30°c la journée et moins de 15°c la nuit et j'ai eu froid aux doigts de pied. J'ai fait 4 nuits de suite en camping ce qui est un record.
Gadgets et navigation :
1 Powerbank 20 Ah (Boulanger).
Ma tablette Fire HD 8 de 2017.
Un Bryton Rider 450 pour la cartographie.
Et enfin OsmAnd sur iPhone XR pour la cartographie, en secours.
Le Powerbank 20 Ah est assez lourd mais une fois mis dans la sacoche de cadre ça va. Il m'a permis de tenir 4 nuits d'autant plus qu'avec le Bryton Rider 450 j'ai beaucoup moins tiré sur la batterie de mon smartphone que les années précédentes. Concernant ce GPS, je dois dire que malgré le petit écran 2,3" monochrome, la navigation a été plutôt aisée et j'ai gagné beaucoup de temps. Je prévois toujours de faire un retour détaillé de ce petit gadget mais je peux déjà glisser un mot sur l'autonomie : 13h, à peu près 2,5 étapes dans mon cas. On est donc loin des 32h que le constructeur annonce, mais en contrepartie sa batterie se recharge très vite.
Trajet
Jour 1: Royan - Lège-Cap-Ferret
Je suis allé à Royan en voiture car j'avais déjà fait le trajet à vélo depuis Nantes en 2018 et cela me permettait d'économiser 4 jours. Mon point de départ fut donc le ferry pour traverser l'estuaire de la Gironde et arriver à Verdon. La navigation fut plutôt longue et ennuyeuse, surtout qu'il faut embarquer en avance. De l'autre côté de la Gironde, j'ai rapidement constaté à quel point l'itinéraire cyclable de la Vélodyssée est bien aménagé. Ce sont des routes goudronnées qui traversent les forêts de pins et qui sont plutôt directes et plates, ce qui contraste beaucoup avec les portion Loire-Atlantique et Vendée qui sont très aléatoires et font faire beaucoup de détours. En contrepartie, on ne voit quasiment pas l'océan, il ne faut donc pas s'attendre à un itinéraire bleuté le long de la côte.
J'avais prévu 65 km pour cette étape car avec mon départ en fin de matinée et la traversée en ferry je pensais perdre beaucoup de temps. Mais avec l'excellent état des routes j'ai vraiment tracé et je suis arrivé au camping super tôt (15h30) donc j'ai décidé de continuer et commencer l'étape que j'avais prévu le lendemain. Au final j'ai fait 114km.
Jour 2: Lège-Cap-Ferret - Gastes
Cette étape a été beaucoup moins facile car dès le début le terrain était très vallonné, autrement dit ça grimpe. De plus je ressentais une douleur dans la jambe donc les premiers kilomètres ont été faits dans la souffrance. J'ai traversé le bassin d'Arcachon en ferry, passage assez ennuyeux une fois de plus qui m'a presque fait regretter de ne pas avoir suivi l’itinéraire officiel qui lui le contourne. La ville d'Arcachon est assez vallonnée mais ce n'était rien en comparaison de l'arrivée à Biscarosse (Lac) car on traverse une zone forestière qui est tout sauf plate, avec des côtes qui approchent les 10% (donc il faut marcher).
Là encore c'était une étape théorique d'environ 65 km, sauf que je l'avais bien entamée la veille donc j'ai décidé de continuer pour au final faire 89 km, et arriver à un camping au bord de l'Etang de Biscarosse - Parentis (très joli et avec beaucoup de vent).
Jour 3: Gastes - Labenne
J'ai commencé cette étape en douceur et vu qu'elle était plate, cela m'a permis de récupérer. Je n'ai pas mangé à midi car je n'ai trouvé aucun commerce intéressant sur la route (je suis végétarien ET difficile) cela ne m'a pas empêché de faire 113 km pour arriver à Labenne, au sud de Capbreton. J'avais officiellement 1 jour d'avance sur mon planning. Pour une fois la nuit n'a pas été fraîche et c'était annonciateur de la température élevée qu'il allait faire le lendemain.
Jour 4: Labenne - Hendaye (+Espagne)
La première étape marquante fut Bayonne, une ville très jolie et qui marque la sortie des forêts de pins et l'arrivée dans le Pays Basque. Saint-Jean-de-Luz et Biarritz sont extrêmement vallonnées, c'est vraiment pas facile, au point que Strava m'indique que j'ai grimpé l'équivalent de 1000 mètres dans la journée, pfiou, le tout sous 35°C et un Soleil de plomb. Biarritz est très (trop) touristique en revanche je dois reconnaître que la côte est magnifique et surprenante d'un point de vue géologique avec ses roches colorées et striées !
Malgré les côtes et le Soleil je suis arrivé en avance à Hendaye, mon étape, ce qui m'a incité à faire un tour en Espagne. J'ai traversé la frontière pour arriver à Irun, ville plutôt jolie tant qu'on reste au bord de l'eau, et plutôt bien aménagée dans sa partie urbaine, mais avec beaucoup de côtes une fois de plus. Par contre en dehors de la ville il n'y a aucun aménagement pour les vélos, les routes sont très étroites avec peu de visibilité.
Nuit au camping en France, puis à Nantes en train le lendemain. Le trajet se fait sur 2 jours car il n'est pas évident de trouver des trains qui prennent les vélo.
Santé
J'ai eu un bon rythme de pédalage, pas de coups de Soleil, pas trop de fatigue dans les cuisses mis à part le dernier jour. Par contre je me suis traîné une douleur à la jambe au niveau de l'articulation, par en dessous, d'intensité variable. A cela s'est ajouté un mal de dos qui me causait parfois des difficultés pour sortir de la tente. Soit je me suis surmené, soit je vieillis.
Météo
La météo fut clémente avec des températures de plus en plus élevées. Le point culminant fut au 4e jour avec 35°C ce qui n'aide pas à gravir les côtes infernales du Pays Basque. Cette année j'ai évité les coups de soleil en mettant de la crème dès le second jour, sur les bras, le nez, et les pommettes.
Impressions
Il y a du monde, beaucoup de monde. À la base si je prends mes vacances en Septembre, c'est pour éviter la foule, mais dans l'extrême Sud c'est peine perdue. C'est également très cher, prévoir un budget moyen d'une quinzaine d'euros par nuit de camping - voire le double, en dehors des grandes villes.
J'aime les trajets dans les forêts de pins, mais au bout de 3 jours c'est un peu lassant. Ne faites pas ce trajet pour voir l'océan, ou alors prévoyez des méga pauses (ce qui n'est pas mon fort) dans les quelques villes traversées. En terme de paysages c'est surtout le Pays Basque qui vaut le coup, c'est vraiment beau, même si ça grimpe beaucoup.
Dans un autre registre, je trouve qu'il y a beaucoup beaucoup de voitures. Le Sud c'est le pays de la bagnole et vu comment c'est vallonné on comprend pourquoi. Je pense surtout à Biarritz et Hendaye.
Conclusion
Parmi les points positifs de ce voyage, je citerai: le climat, les aménagements des itinéraires de la Vélodyssée, et le double dépaysement avec les Landes puis le Pays Basque. Parmi les points négatifs, les tarifs, la monotonie des forêts de pins, et le fait que le Pays Basque ça grimpe sévèrement.
Quelques photos
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