Je suis un grand fan des Pixar, je ne pouvais donc pas rater ce film qui signe d'ailleurs leur retour au cinéma. Je n'ai pas écrit d'article sur les précédents films (Soul, Lucal, Alerte Rouge) car je n'avais rien de particulièrement intéressant à dire à part qu'ils sont excellents, mais si je le fais pour Lightyear c'est parce qu'il semble être sorti dans l'indifférence totale et avoir reçu un accueil que je trouve injustifié.
Lightyear fait partie du lore des Toy Story, c'est le film que Andy (l'enfant) a vu au cinéma et qui lui a donné envie d'avoir le jouet. En soit ce n'est donc pas une origin story du personnage de Buzz l'éclair, on se rapproche plutôt d'un spin-off, il faut comprendre que le personnage dans le film n'a pas le même caractère que son jouet.
Pour résumer l'histoire rapidement sans trop spoiler, Buzz et sa coéquipière Hawthorne sont à la tête d'une expédition de colons humains à la recherche d'une planète habitable. A la suite d'une attaque de créatures hostiles sur un monde en apparence paisible, Buzz va commettre une erreur qui empêche le vaisseau des colons de repartir. Se sentant responsable de la situation, il va s'obstiner à trouver une solution, seul, coûte que coûte.
Avis
Lorsque je suis sorti de la salle de cinéma, j'étais un peu partagé. J'avais beaucoup de mal à savoir si j'avais aimé ou pas. Dans la lignée des Pixar, le film est conduit par un scenario honnête, cohérent, et à plusieurs niveaux de lecture. Il n'est cependant pas dénué de défauts, et s'il y en a un qui m'a marqué, c'est qu'il semble s'adresser à un public très jeune, ce qui mène à un humour très premier degré avec des personnages assez cartoonesques, ce qui peut faire grincer des dents les adultes qui attendaient un peu plus de subtilité.
Le personnage de Sox - le chat-robot-savant - peut diviser le public. On peut le voir soit comme un personnage mignon et drôle, soit comme un produit issu du service marketing de Disney, exactement comme BB-8 ou les Porgs pour Star Wars.
Je dois aussi mentionner ce cancer qu'est le Star-Talent, c'est à dire le fait de faire venir des célébrités pour faire les voix des personnages. Dans Toy Story 4, c'était insupportable avec Angèle et Jamel. Doubler des personnages c'est un métier, il ne suffit pas d'avoir une belle voix, il faut jouer la comédie et sortir de sa propre identité. Roger Carel était un véritable génie car il était capable de transformer sa voix au point qu'on ne sache même plus que c'est lui. Or quand Jamel double un personnage dans Toy Story 4, on entend Jamel jouer du Jamel (le même numéro de comique depuis quasi 30 ans). Lightyear limite les dégâts car la performance de Chantal Ladesou est plutôt correcte bien que sa voix soit extrêmement reconnaissable (surtout pour ceux qui écoutent les grosses têtes).
Et pourtant je ne peux pas dire qu'il s'agisse d'un mauvais film. Il est divertissant, parsemé de références aux Toy Story, pose ses enjeux, et propose des personnages attachants dont j'ai pris plaisir à suivre les aventures. Et, fidèle à la tradition, on sent que l'histoire est construite autour d'une morale.
Seconde lecture (spoiler)
Il y a probablement plusieurs interprétations possibles, personnellement j'y ai vu plusieurs métaphores sur la vie: apprendre à vivre avec ses erreurs, profiter de l'instant présent, savoir travailler ensemble (ce qui fait echo avec le premier Toy Story d'ailleurs).
Obstiné, Buzz va essayer à tout prix de réparer ses erreurs en faisant des bonds dans le futur pour tester une technologie expérimentale. Ce faisant, il perd son équipière et amie qui meurt de vieillesse. Cette dernière avait pris le commandement de la colonie et y avait fondé une famille. Il ne voit pas que loin de se sentir prisonniers, les colons se sont plutôt bien acclimatés à la vie sur ce nouveau monde et ont eux aussi fondé des familles. Le point culminant du film est le moment où Buzz rencontre son double du futur, un homme que l'obstination et la solitude ont transformé en méchant.
Notre héros devra choisir son destin: poursuivre dans la voie de l'obstination quitte à devenir fou et méchant - mais avec la perspective de réparer ses erreurs - ou choisir de laisser la vie continuer son cours et se consacrer à l'instant présent et à son entourage.
Conclusion
Alors que j'étais plutôt partagé en sortant de la salle, le fait d'y repenser et d'écrire cette critique m'a au contraire fait réaliser que Lightyear est un excellent film que je vous encourage à aller voir (faut pas traîner).
Mad Max Furry Road
Lorsque j'entends le terme remake, je suis en général assez frileux surtout quand cela concerne des films qui font partie de la pop culture et qui sont loin d'être obsolètes (par exemple Ghost Busters). Et pourtant Mad Max Furry Road fait figure d'exception puisque non seulement il respecte son matériau de base mais surtout il le magnifie avec des idées et des scènes sublimes.
Le film assume complètement son côté kitsch années 80 et lui rend hommage avec par exemple son méchant à la mâchoire métallique ou encore le concept des fermes de lait humain. Et surtout il y a ces énormes scènes où le gang roule en convoi dans le désert avec cette espèce de scène mobile qui crache du hard rock et du feu ! Shiny and chrome !
Les personnages fonctionnent bien puisque du côté des héros 3 personnalités différentes se côtoient avec Max qui ne se préoccupe que de sa propre survie, Furiosa qui essaie de sauver les femmes-esclaves du grand méchant, et Nux le pion de base fanatique qui va découvrir que son chef de gang n'est pas un dieu.
Si vous aimez les films des années 80, si vous aimez Mad Max, si vous aimez le kitsch, vous devez voir Mad Max Furry Road.
Sausage Party
Si vous mélangez Toy Story et South Park, vous obtenez Sausage Party. Au cœur d'un grand centre commercial les produits prennent vie la nuit et célèbrent une espèce de grande messe joyeuse dans laquelle ils expriment leur désir de se faire acheter par des clients, ce qui revient plus ou moins à aller au paradis. Les choses vont changer quand le héros parti sauver sa bien aimée va découvrir qu'après avoir été achetés ce n'est pas la vie éternelle qui les attend mais une mort peu agréable.
Ce film a été reçu assez tièdement lors de sa sortie et s'est même attiré les foudres d'associations "conservatrices" en raison de sa vulgarité et sa sexualité, ce que je trouve étrange puisqu'il est loin d'être aussi trash qu'un South Park (mis à part la scène d'orgie à la fin mais bon). A mon avis c'est surtout son thème principal qui dérange le plus car il caricature les religions et certaines communautés.
Sans dire que le film est hilarant, j'ai bien apprécié l'humour, l'histoire et les personnages. On est presque dans une parodie de film d'animation et je trouve l'ensemble particulièrement cohérent avec beaucoup d'auto-dérision.
La fin de Clone Wars
Star Wars: The Clone Wars est une série sur laquelle je suis assez partagé. S'il est indéniable qu'elle dispose de beaucoup de moyens et nous offre une qualité d'animation et des combats remarquables, elle souffre à mon sens de gros défauts comme les clichés ou l'obligation de maintenir le statu quo puisqu'il ne faut pas empiéter sur l'Episode III qui arrive derrière.
La série a débuté en 2008 et a perduré jusqu'en 2014 au travers de 6 saisons qui ont eu le mérite d'explorer un peu l'univers étendu mais qui au final étaient plutôt oubliables, avec peut-être une exception pour la 6e qui nous permet d'en apprendre plus sur l'Ordre 66, l'immortalité, et qui porte un arc narratif autour d'Ahsoka Tano menant à son départ de l'Ordre Jedi. Alors que la série était morte et enterrée, Disney+ a repris les rênes et produit une 7e saison en 2020 pour conclure la guerre de clones avec un final grandiose et émouvant.
- Les 4 premiers épisodes mettent à l'honneur le Bad batch, une escouade de clones "non conformes" disposants de capacités hors du commun, mais aussi le capitaine Rex dont la personnalité est enfin développée.
- Les 4 épisodes suivants sont centrés sur Ahsoka Tano qui se lie d'amitié avec 2 sœurs des bas fonds de Coruscant - Trace et Rafa Martez - avant de se retrouver malgré elle dans une histoire de trafic d'épice avec un syndicat du crime. Ces épisodes ne sont pas très intéressants et n'ont aucune utilité à part justifier le retour d'Ahsoka.
- Les 4 derniers épisodes se déroulent avant, pendant et après l'Ordre 66. C'est une sorte d'Episode III vécu par Ashoka Tano, loin de Corruscant et des autres Jedi. Cet arc est parfait, magnifique, émouvant, et justifie à lui seul l'existence de la saison 7 et la nécessité de la regarder.
Les 2 voire 4 derniers épisodes de la série peuvent être considérés comme un long métrage car ils se suivent. J'ai adoré l'ambiance pesante qui règne au début lorsque tout le monde sent que la situation va basculer, le départ d'Obiwan et Anakin pour aller sauver le chancelier (clap de début de l'Episode III), l'hommage rendu à Ashoka de la part de son bataillon de clone, le même qui fatalement recevra l'ordre 66 et essaiera de la tuer. Le final grandiose de la série se déroule donc à huis-clos dans un croiseur militaire duquel Ahsoka et Rex vont devoir s'enfuir. Il est ponctué par une fin déchirante qui clos à merveille la série.
Lorsque Disney a racheté la licence Star Wars, je me suis dit que cela pouvait être une bonne chose car après tout Star Wars a toujours été un empire commercial avec une histoire très manichéenne, ils sont donc faits pour s'entendre. J'étais ouvert à cette nouvelle postlogie (Episodes 7, 8, 9) en me disant que forcément ça n'allait pas être comme avant et qu'il allait falloir l'accepter. Mais j'ai quand même été déçu de l'Episode 7 en voyant qu'il s'agissait d'un remake assaisonné de fan service, qui au final n'avait rien à dire et ne faisait que rebooter l'histoire des rebelles contre l'empire et du gentil Jedi contre le grand méchant Sith et son bras droit. En résumé, ce que je reproche à cette postlogie :
- Ce sont des films de commande, on a choisi des réalisateurs bankables et on leur a donné un cahier des charges : des sabres laser, des combats dans l'espace, la force, le bien VS le mal, des caméo, la lignée des Skywalker. Et mine de rien ça fait 40 ans que les films Star Wars sont comme ça, l'originalité est proche de zéro.
- Les caméos ou les personnages ridiculement trop vieux qui ont été casés pour plaire aux fans. Le plus ridicule pour moi était Han Solo jusqu'à ce que j'apprenne le retour de Lando Calrissian dans l'Episode 9. On dirait une parodie...
- Le manque de vision d'ensemble et la guerre intestine des réalisateurs, qui se sont contre-dits en allant parfois jusqu'au négationnisme de l'épisode précédent. Ainsi l'Episode 9 ignore complètement ce qui s'est déroulé dans le 8 comme si le film n'avait pas existé.
- Le seul que j'ai aimé est l'Episode 8 car il posait enfin ses propres enjeux et allait à l'encontre de ce que tout le monde attendait. Manque de chance, c'est de loin le plus détesté de la postlogie.
- Au final le fait que cette postlogie ne raconte rien d'intéressant.
On a beaucoup entendu parler de marvelisation de Star Wars, mais je ne suis pas d'accord car chez Marvel au moins c'est bien fait. Le grand méchant Thanos a été teasé pendant 10 ans et chaque personnage a été développé au maximum. Chaque héros a eu droit à son film pour ensuite converger sur un film global où tout se rejoint et où le grand méchant débarque enfin, pour mettre une claque monumentale à tout le monde. Et même si c'est une machine à fric parfois un peu trop formatée, au moins ça marche bien. Je n'ai pas honte de dire que Avengers Infinity War et Endgame sont peut-être les meilleurs blockbusters des 20 dernières années et que j'ai adoré ces films.
Cette postlogie de Star Wars a le cul entre deux chaises puisque chaque film a été géré de manière indépendante à la manière des Marvel, tout en essayant de rester une trilogie cohérente avec une vision à la George Lucas. Résultat l'échec est total et les films ne brillent dans aucun des deux aspects.
Si Disney n'a pas de vision d'ensemble pour la timeline de Star Wars et change de réalisateur à chaque fois, alors autant assumer à fond le concept de Marvellisation de la saga. Ainsi on pourrait imaginer des films sur plusieurs histoires ou personnages isolés, laissant à chaque fois entrevoir l'arrivée d'une menace plus grande provenant des confins de la galaxie. Voici ce que j'imagine déjà :
- Un film orienté sur les Jedi, après la reconstruction de l'ordre par Luke Sywalker. Ce dernier pourrait être le héros, ou cela pourrait être un autre personnage, ou un groupe.
- Un film sur les restes de l'Empire, avec pourquoi pas un groupe de déserteurs tentant de résister. Il permettrait d'introduire le fait que des amiraux sont restés fidèles à l'Empire et tentent de le reconstruire.
- Un film un peu plus indépendant, qui pourrait par exemple suivre Han Solo et Chewbacca ou similaires. Ils n'auraient rien à voir avec la République ou l'Empire, et voyageraient dans différents mondes.
- Un film d'espionnage centré sur la nouvelle république. Leia aurait pu être le personnage principal, ou pas. Il permettrait de montrer que la paix n'est pas revenue partout et que certains mondes sont restés fidèles à l'Empire.
- Et lorsqu'on a bien monté l'intrigue avec nos films, présenté nos héros, posé les enjeux, on fait un Star Wars Infinity War dans lequel l'Empire débarque des confins de la galaxie, mené par nouvel antagoniste Sith, et met la misère à tout le monde. Et bien sûr on case nos batailles monumentales.
Tout ceci n'est que mon avis bien sûr car je crois que Disney peut faire de grandes choses avec Star Wars. Je crois qu'il faut renouveler la licence avec de nouvelles histoires et ne pas s'enliser éternellement dans la saga Skywalker avec du fan service. The Mandalorian et Rogue One sont la preuve que Disney est capable de bien exploiter la licence quand il se libère du lourd héritage des films.
A chacun d'entre nous de voter avec son portefeuille pour juger de la qualité des prochains films ;)
Une des raisons pour laquelle j'adore les Toy Story est qu'ils ont un double niveau de lecture. Le premier c'est bien entendu l'univers des jouets qui vivent leur vie quand personne ne les regarde, l'humour, l'aventure, la classe internationale de Buzz l'éclair. Le second niveau de lecture comporte toujours une réflexion et une morale apprise par les protagonistes au cours du film.
Avertissement : Si vous n'avez pas vu les films Toy Story arrêtez-vous là, car je spoile allègrement les thèmes des 3 premiers. Je vais éviter de spoiler le 4, mais en donnant mon avis je livre forcément des éléments, vous êtes donc prévenus !
- Toy Story 1 parle d'amitié. En voulant chasser son rival, Woody se retrouve dans une situation qui l'oblige à travailler avec lui et tous deux vont devenir amis face à l'adversité.
- Toy Story 2 parle de la famille. Woody découvre qu'il est le produit dérivé d'une vieille série télévisée et trouve Jessie, Pile Poil et le Prospecteur qui font eux aussi partie du show. Il doit choisir de rester avec sa nouvelle "famille" ou revenir chez Andy avec les autres jouets.
- Toy Story 3 parle de la transmission. Andy part à l'université et ne joue plus avec ses jouets, qui ont peur de partir à la poubelle. Finalement ceux-ci seront donnés à Bonnie, une petite fille qui prendra la relève pour s'amuser avec les jouets. Cela constitue une séparation autant pour Andy que pour les jouets.
Je suis content que la saga des Toy Story continue à vivre, et j'étais très impatient de voir le 4. Quels vont être les jouets présents ? Quelle aventure vont-ils vivre ? Et surtout quel thème va être abordé ?
Verdict ? Il n'y a aucune raison de ne pas aller voir ce film, il s'agit comme d'habitude d'un excellent Toy Story. Si le thème de départ peut sembler un peu redondant (l'obsolescence des jouets) il évolue rapidement en quelque chose d'intéressant et d'inédit. Si comme toujours le film consiste à perdre des jouets dans la nature pour les voir ensuite regagner leur maison, il évoque le début et la fin des jouets. Sans vouloir trop spoiler l'histoire, certains jouets sans propriétaires cherchent à se faire adopter par un enfant, tandis que d'autres réalisent que leur mission est terminée et cherchent un autre but. J'ai adoré le personnage de la bergère (Bo) qui nous livre un numéro à la Mad Max ainsi qu'une perspective nouvelle à propos des jouets.
Le film n'est pas exempt de défauts. Le plus gros est probablement le doublage, avec le ton monocorde de Angèle, et Jamel qui fait toujours le même numéro de pitre, épuisé depuis bientôt 20 ans tout ça pour doubler un personnage totalement inutile. En revanche le doublage de Duke Caboom est tout simplement hilarant. L'autre défaut est que les personnages secondaires historiques sont mis en arrière plan, même Buzz l'éclair, à la limite de l'inutile. Et enfin je trouve le démarrage du film laborieux, avec Fourchette qui est un personnage exaspérant !
Dans l'ensemble le film est excellent et tient la route. C'est à mon sens un excellent successeur et je ne peux que vous encourager à aller le voir.
Je n'aime pas Star Wars Episode 7, un remake non assumé pondu par un spécialiste des blockbusters sans saveur, Jar Jar Abrahams. J'ai adoré l'Episode 8 qui posait enfin ses propres enjeux, développait ses personnages et prenait des risques. Mais le film a reçu un accueil mitigé, il faut croire que les risques ne paient pas, il vaut mieux rester dans les rails et donner aux fan des combats de sabre laser, des batailles spatiales, et ne surtout pas leur faire peur avec des nouveautés.
Lorsque j'ai appris que Abrahams s'occuperait de l'Episode 9, mon intérêt pour le film s'est effondré. Il faut probablement s'attendre à nouveau à un film sans risques, sans nouveauté, sans intérêt. Le titre récemment dévoilé semble même le confirmer: Star Wars: The Rise of Skywalker. Bon sang, encore les Skywalker ?! Cela fait 52 ans que les films Star Wars existent et il n'y a rien d'autre à raconter ? Et est-ce que OMG Rey serait finalement la fille de Luke (clin d’œil forcé) ?! Parce que oui rappelons que Luke est mort, Carrie Fisher aussi, il ne reste donc plus aucun Skywalker.
Donc non merci, l'Episode IX, ce sera sans moi. Je vais peut-être retourner jouer à KOTOR1 et 2 à la place...
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