NixOS : la distribution déclarative
Rédigé par uTux Aucun commentaireSi vous êtes familier avec l'écosystème des distributions Linux, vous avez probablement levé un sourcil (comme Teal'c) en lisant ce titre car vous les connaissez toutes, vous avez touché à tous les gestionnaires de paquet, vous avez utilisé debian et gentoo, en bref vous avez fait le tour et plus rien ne nous surprend.
Et pourtant, bien que NixOS soit une distribution assez ancienne (2003) elle dispose de nombreux atouts inédits passés plutôt inaperçus jusqu'à présent.
La configuration déclarative centralisée
Ce que je trouve le plus intéressant dans NixOS, c'est la configuration centralisée dans un unique fichier. En effet si vous avez déjà travaillé sur des routeurs ou diverses appliances, vous avez remarqué que l'on peut souvent importer et exporter la configuration sous forme de texte assez facilement, cela rend la maintenance très facile. Sous NixOS c'est le même principe, mais en plus puissant puisqu'on peut rollback voire booter sur une ancienne configuration depuis grub. Exemple de configuration d'un serveur MariaDB :
/etc/nixos/configuration.nix
{ config, pkgs, ... }:
{
imports =
[ # Include the results of the hardware scan.
./hardware-configuration.nix
];
# Use the systemd-boot EFI boot loader.
boot.loader.systemd-boot.enable = true;
boot.loader.efi.canTouchEfiVariables = true;
networking = {
hostName = "mariadb";
nameservers = [ "192.168.0.31" ];
defaultGateway = "192.168.0.254";
interfaces.enp0s3.ip4 = [
{
address = "192.168.0.41";
prefixLength = 24;
}
];
};
# Select internationalisation properties.
i18n = {
consoleFont = "Lat2-Terminus16";
consoleKeyMap = "fr";
defaultLocale = "fr_FR.UTF-8";
};
# Set your time zone.
time.timeZone = "Europe/Paris";
# List packages installed in system profile. To search by name, run:
# $ nix-env -qaP | grep wget
environment.systemPackages = with pkgs; [
git
htop
sudo
tree
vim
];
# Services
services = {
openssh = {
enable = true;
permitRootLogin = "yes";
};
mysql = {
enable = true;
package = pkgs.mysql;
extraOptions = ''bind-address=0.0.0.0'';
};
};
# Open ports in the firewall.
networking.firewall.allowedTCPPorts = [ 22 3306 ];
# networking.firewall.allowedUDPPorts = [ ... ];
# Define a user account. Don't forget to set a password with ‘passwd’.
users.extraUsers = {
utux = {
isNormalUser = true;
extraGroups = [ "wheel" ];
};
};
# The NixOS release to be compatible with for stateful data such as databases.
system.stateVersion = "17.03";
}
/etc/nixos/hardware-configuration.nix
# Do not modify this file! It was generated by ‘nixos-generate-config’
# and may be overwritten by future invocations. Please make changes
# to /etc/nixos/configuration.nix instead.
{ config, lib, pkgs, ... }:
{
imports = [ ];
boot.initrd.availableKernelModules = [ "virtio_pci" "ahci" "xhci_pci" "sr_mod" "virtio_blk" ];
boot.kernelModules = [ ];
boot.extraModulePackages = [ ];
fileSystems."/" =
{ device = "/dev/disk/by-uuid/78634ba0-11d1-4f91-85ae-ac2ee247c387";
fsType = "xfs";
};
fileSystems."/boot" =
{ device = "/dev/disk/by-uuid/019A-1A05";
fsType = "vfat";
};
swapDevices =
[ { device = "/dev/disk/by-uuid/075a27eb-5656-4b57-b186-73a6d86e5e5c"; }
];
nix.maxJobs = lib.mkDefault 1;
}
Comme vous le voyez, le fichier configuration.nix contient toute la configuration, incluant les services tiers tels que mariadb dans notre cas. Cela va donc encore plus loin que le /etc/rc.conf sur FreeBSD/NetBSD/OpenBSD qui centralise déjà pas mal de choses. Le fichier hardware-configuration.nix lui est généré automatiquement il n'y a pas besoin d'y toucher et il est plus ou moins unique par serveur.
Pour générer et appliquer la configuration :
nixos-rebuild switch
Pour mettre à jour le système :
nixos-rebuild switch --upgrade
Puis un petit mysql_secure_installation la première fois pour préparer notre SGBD.
Ce qu'il reste à faire en dehors du configuration.nix, c'est la définition des mots de passe, avec passwd et bien sûr la gestion des données persistantes (les bases de données pour mariadb par exemple).
Nix, gestionnaire de paquets fonctionnel
Je vais être un peu plus prudent sur ce point, car étant encore en phase de découverte de NixOS, je ne connais pas encore très bien le gestionnaire de paquets Nix. Cependant, à la différence des gestionnaires classiques tels que apt, yum ou pacman, il ne se contente pas d'aller chercher des paquets pour les décompresser. Chaque version de chaque paquet est installé dans une arborescence /nix/store/{identifiant unique}, du coup plusieurs versions peuvent cohabiter ensemble et les mises à jour n'écrasent rien. Il est possible également pour les utilisateurs d'installer des paquets pour leur environnement (non-root) uniquement.
Mon avis
J'ai mis un serveur NixOS en test et il est trop tôt pour en tirer des conclusions. Mais j'aime l'idée de configuration centralisée déclarative, car la configuration classique des systèmes Linux n'est pas toujours simple à maintenir : Docker, Ansible, NixOS : le savoir (re)faire.
Si je dois citer deux inconvénients à NixOS : elle prend de la place (1,6GB à l'installation avec MariaDB) et elle nécessite au moins 1GB de RAM pour s'installer sous peine de voir oomkiller tuer nixos-install... elle peut cependant tourner avec 256MB par la suite.
NixOS nous montre qu'une distribution Linux ce n'est pas seulement un éinième fork de Ubuntu avec un wallpaper personalisé, ou encore une guerre de gestionnaire de paquets (dnf/apt), il existe encore de l'innovation et rien que pour cela elle mérite le coup d’œil.