Vivaldi est un nouveau navigateur web fraîchement disponible dans sa première version stable. Le projet est mené par l'un des anciens fondateurs de Opera et ça tombe bien car leur objectif est justement de refaire plus ou moins Opera. Vivaldi ne vise pas seulement à être performant, mais proposera également a terme plusieurs fonctionnalités utiles pour les power users (par exemple un client mail).
Malheureusement les power users y voient un navigateur "webkit based" de plus, ce qui n'est pas très excitant, et qui en plus n'est pas libre. Les utilisateurs de Opera n'ont donc aucune raison de migrer vu que la différence entre les deux est minime. Pire, si on en croit cette interview du PDG de Vivaldi, le bouche à oreilles et l'aspect commentaire seront décisifs pour convaincre les gens de migrer. Mais pourquoi devrions-nous utiliser et recommander Vivaldi ? En quoi Vivaldi se démarque-t-il réellement ? En rien.
Opera, malgré ses qualités et sa force d'innovation par le passé, n'a jamais dépassé les 1% de parts de marché. Dès lors, si Vivaldi copie sa stratégie, il n'a aucune chance de faire mieux, surtout face à Chrome qui cannibalise tout avec ses installations parasitaires, et Firefox qui reste (malgré les bavures de la fondation Mozilla) la référence en terme de liberté et de défense des standards du web.
En conclusion, si Vivaldi veut se démarquer et avoir une bonne réputation - ce qui faciliterait le bouche à oreille - il doit devenir libre. Autrement il y a fort à parier que d'ici 2 ou 3 ans il disparaîtra.
Je suis un vieux, je ne suis pas inscrit sur facebook et j'utilise encore les flux RSS pour suivre mes sites favoris. Un agrégateur de flux RSS permet, comme son nom l'indique, de vérifier l'existence de nouveaux éléments et les notifier a l'utilisateur. L'effet intéressant c'est que cela permet de mesurer la masse d'information que l'on reçoit. Par exemple certains utilisateurs ont tellement de flux qu'ils sont notifiés de plusieurs milliers d'éléments par semaine, ça fait beaucoup.
En ce qui me concerne je suis abonné à plusieurs sources. Longtemps "suiveur" de Phoronix j'ai fini par laisser tomber pour deux raisons :
Ce site inonde mon agrégateur de flux RSS, parfois plusieurs dizaines d'articles par jour.
Le manque de pertinence de l'information proposée. Pour illustrer mon propos voici un article exemple : Sarah Sharp Steps Down As Linux Kernel Developer. Reprise d'une mailing list, aucune analyse, aucune critique, juste les polémiques inutiles en commentaires.
Pourquoi une telle dégradation de la qualité de l'information ? Selon moi c'est simplement pour survivre.
L'économie gratuite du web est en crise car le modèle de financement par la publicité est à bout. A la télévision ou à la radio on peut zapper mais ce n'est pas mesurable, entendez par là que les annonceurs ne savent pas combien de personnes ont effectivement écouté la publicité. Par contre sur le web, avec les bloqueurs de publicité c'est possible, les annonceurs savent combien de fois la publicité a été vue. Cela leur permet de rémunérer plus ou moins le site qui les affiche, et c'est ça le problème car plus il y a d'utilisateurs d'AdBlock/uBlock, moins il y a d'argent. C'est donc le prétexte rêvé pour accuser les internautes de tuer les sites qu'ils visitent en bloquant la publicité.
La culture du financement par la pub, fléau du XXIe siècle et solution par défaut à tous les problèmes me tape sur le système. Un web sans bloqueur de publicités est simplement inenvisageable pour moi. Tuxicoman a mesuré le nombre de requêtes HTTP, le volume et le temps de chargement des pages sur des sites connus avec et sans bloqueur de publicité, son constat est le suivant : ~90% du temps d’affichage des articles de ces sites est dépensé par l’utilisateur pour quelque chose dont il se fout : la publicité et l’espionnage de son comportement.
La solution ne passe donc pas par la culpabilisation ou le rejet des utilisateurs d'AdBlock/uBlock mais par un changement sérieux de politique de la part des annonceurs, ou de modèle économique pour les acteurs du web.
Beaucoup de sites d'information proposent déjà des abonnements payants aux visiteurs, leur permettant ainsi de ne pas avoir de publicité. Phoronix en fait partie et pour convaincre les visiteurs de débourser de l'argent, il faut se démarquer. Pour cela soit il faut faire de l'information de qualité, soit mitrailler à longueur de journée des contenus courts. C'est visiblement la seconde option qui a été choisie et c'est regrettable. A l'inverse, Nextinpact mise sur l'information de qualité. En effet les articles sont plus long et surtout l'information est analysée et critiquée. Le journaliste Marc Rees par exemple lit les textes de loi pour nous en expliquer le principe et grâce à lui nous avons suivi l'arrivée de la Loi sur le renseignement, avec une analyse plus pertinente que beaucoup de media qui se contentaient de dire "cette loi va régulariser ce qui se faisait avant, c'est pour votre sécurité, faites pas chier, vous n'allez pas en mourir, lol". Coluche disait : Les journalistes ne croient pas les mensonges des hommes politiques, mais ils les répètent, c'est pire !. NextInpact fait exception et c'est pourquoi je me suis abonné (payant).
D'autres sites suivent la voie du rachat et de la centralisation. Jeuxvideo.com par exemple s'est fait racheter par Webedia, grand annonceur de contenus publicitaires. Cette dépendance est risquée car quid de la liberté de publication des journalistes quand celui qui donne le chèque a tout intérêt à placer un maximum de publicité et de contenus sponsorisés. Le journaliste est-il libre de dire que le gros jeu du moment est une bouse sachant que le site sur lequel il publie diffuse de la publicité pour ce même jeu ? Non. Real Myop, co-auteur d'une émission vidéo à succès (Speed Game) diffusée sur jeuxvideo.com, dénonce la dégradation de l'ambiance et des conditions de travail depuis leur rachat par Webedia ayant même poussé plusieurs chroniqueurs à la démission : article à lire ici. De plus, que se passera-t-il si la majorité des sites d'information finissent dans les mains d'un seul groupe et que ce dernier décide d'imposer un abonnement payant aux visiteurs ?
En conclusion, on constate que la roue tourne. En effet les sites gratuits d'information qui ont tué les journaux papier sont à leur tour en train de mourir et cherchent comment être rentables ou simplement comment survivre. La croissance explosive du web a atteint son maximum, et tout comme la crise des jeux vidéo de 1983, beaucoup d'éditeurs disparaîtront, ceux qui survivront changeront de modèle économique ou le conserveront et auront le monopole.
Comme je l'ai dit dans mon article sur la fibre Free, la Freebox n'est vraiment pas terrible, j'ai donc rapidement acheté un routeur pour la remplacer. J'ai pris un Asus RT-AC66U, modèle relativement satisfaisant qui supporte le Wi-Fi 5GHz mais aussi plusieurs firmwares alternatifs (actuellement Merlin).
J'ai beaucoup hésité à écrire cet article sachant qu'il serait indigeste, mais il constitue un bon exercice pour IPv6 et peut aider ceux qui ont leur Freebox en bridge.
Principe
En IPv4 le principe est simple : on configure la Freebox en bridge ce qui permet au routeur de récupérer directement l'IP publique. A lui ensuite de faire le NAT pour donner l'accès à internet aux machines du réseau. Mais en IPv6, comment fait-on ?
Tout d'abord la stack IPv4 ne change pas, on va configurer notre IPv6 à côté sans incidence. On n'utilise pas de "NATv6" mais du bon vieux routage à l'ancienne, avec de la délégation de préfixe, bref un vrai réseau tout propre. En fait, chaque machine du réseau aura une "IPv6 publique" (cette affirmation est un pléonasme). On va avoir besoin de :
1 sous-réseau IPv6 en /64 pour la partie WAN, avec 2 adresses (Freebox et Routeur côté WAN)
1 sous-réseau IPv6 en /64 pour la partie LAN, avec 1 adresse (Routeur côté LAN)
Voici ce que cela donne avec un schéma et des adresses bidon :
Mise en place
La première chose à faire consiste à se rendre dans l'interface de configuration de la freebox grâce à l'adresse mafreebox.free.fr qui fonctionne même si vous êtes en bridge.
Puis rendez-vous dans : Paramètres de la Freebox, onglet Mode avancé, Configuration IPv6.
A cocher, bien évidemment.
Adresse IPv6 de lien local de la Freebox.
Le premier préfixe qu'on va déléguer au routeur (pour le WAN). Notez qu'il se termine par 5430.
Mettre l'adresse IPv6 de lien local de l'interface WAN du routeur (à récupérer par exemple avec ip addr ou ifconfig en SSH sur le routeur).
Le second préfixe qu'on va aussi déléguer au routeur (pour le LAN cette fois). Il se termine par 5431.
Mettre l'adresse IPv6 de lien local de l'interface WAN du routeur - la même que pour le point 4.
Encore un préfixe, mais on ne va pas l'utiliser, on a tout ce qu'il nous faut !
Maintenant, on passe à la configuration du routeur. Voici pour l'Asus RT-AC66U :
Type de connexion, ici c'est du statique.
Le WAN du routeur (premier préfixe 5430 suivi de ::2).
64.
Le WAN freebox (premier préfixe 5430 suivi de ::1).
Le LAN du routeur (second préfixe 5431 suivi de ::1).
64.
Pour info.
Type d'advertisement sur votre LAN. Le stateless laisse les machines s'auto-configurer. Stateful est du DHCPv6. Il vaut mieux sélectionner stateless.
Comment tester
Vérifier que vos machines du réseau récupèrent bien une IPv6.
La Freebox n'a pas une seule IPv6, ni même un seul réseau IPv6, elle en a plusieurs. Et dans notre cas elle en délègue deux à notre routeur. Les avantages ? Possibilité de gérer vous-même le pare-feu (la Freebox n'en a pas) et aussi de modifier plusieurs éléments (comme les DNS diffusés).
Dans mon logement j'ai la chance d'être éligible à la fois au FTTH (fibre dans le logement) et au FTTLa (fibre au pied de l'immeuble, prises coaxiales "câble" dans l'appartement) ce qui m'ouvre plusieurs possibilités en matière de THD (Très Haut Débit). Il y a d'un côté Orange et Free sur les offres FTTH et de l'autre Numéricable/SFR et Bouygues sur le FTTLa. J'ai rapidement écarté Numéricable/SFR en raison de leur réputation désastreuse puis Orange pour ses tarifs élevés. Il restait donc Free et Bouygues. J'ai finalement retenu Free car les débits sont meilleurs : 1 Gbps en download et 200 Mbps en upload contre 200 Mbps en download et 10 Mbps seulement en upoad chez Bouygues. J'ai donc souscrit à l'offre Freebox mini 4K.
Quelques temps après j'ai eu la visite d'un technicien sympathique qui m'a montré l'acheminement de la fibre dans le parking souterrain ainsi que l'armoire où le "brassage" s'effectue pour raccorder les particuliers au bon opérateur. Une fois le raccordement effectué il ne me restait plus qu'à attendre de recevoir ma Freebox. Après deux semaines environ j'ai reçu mes deux petits boîtiers (Server et Player) et les câbles qui vont avec. J'ai noté que l'emballage est économique car les cartons sont dimensionnés juste comme il faut, pas de gaspillage donc. Une fois déballé on a donc le Server qui est basiquement le routeur, et le Player qui est le décodeur sous Android TV. Notez que les deux boîtiers sont plutôt petits ce qui est appréciable car ils sont plus discrets une fois mis dans un meuble.
L'installation du Server est très rapide et la connexion est vite établie. J'ai pu m'amuser à télécharger quelques jeux sur Steam en atteignant un débit de 65 Mo/s ;). La configuration se fait à l'aide de l'interface web en 192.168.1.254 ou par l'afficheur LCD tactile assez bien fichu. Plusieurs options sont disponibles, dont celle pour passer en mode bridge ce qui est très intéressant.
J'ai cependant rapidement trouvé un problème embêtant : l'absence de bande 5GHz pour le Wi-Fi. Pour des raisons historiques la plupart des réseaux Wi-Fi utilisent la bande des 2,4GHz mais cette dernière présente certains inconvénients : la saturation (surtout en résidence avec beaucoup de voisins), le parasitage par des appareils (four à micro-ondes) et la limitation courante à 450Mbps (à diviser par 3 ou 4 pour en situation réelle). En 5GHz on est plus tranquille car la bande est beaucoup moins occupée et permet d'atteindre des débits plus importants (on trouve des bornes Wi-Fi à 1900Mbps avec plusieurs canaux) même si la portée est un peu réduite. Deuxième problème : l'IPv6 vraiment trop basique. Pas de pare-feu, pas de modification du routeur advertisement (changement de DNS impossible), c'est décevant. Et enfin dernier point : ça chauffe ! 65°c juste pour un routeur c'est incompréhensible ! Bref je suis tombé sur un boîtier Server fait à partir de composants reconditionnés.
Non découragé par cette déception j'ai enchaîné en branchant le Player, qui tourne sous Android TV. Là où la plupart des décodeurs s'allument instantanément, celui-ci nécessite plus d'une minute ! Heureusement les mises à jour ont ajouté un mode veille permettant un allumage plus rapide. On a donc droit aux applications classiques : Freebox TV, Freebox replay, Youtube... avec une petite surprise comme l'affichage d'un bandeau publicitaire pour la VOD à chaque changement de chaîne ...
Le choix d'Android TV comme OS est discutable car je me pose la question du respect de la confidentialité avec la collecte de données effectuée par Google. En effet je n'ai pas ajouté de compte Google sur le Player et pourtant Youtube me propose curieusement des contenus que je regarde souvent, il y a donc bien un croisement/collecte d'informations, probablement avec l'adresse IP. Pour la petite histoire le Player est rapidement retourné dans son carton et quelques mois plus tard je me suis débarrassé de ma télévision.
En conclusion Free rempli le contrat en fournissant un accès à internet THD mais le boîtier Server fait à partir de vieux matériel qui chauffe et ce player Android TV immature qui affiche des publicités sont décevants. L'utilisation d'un routeur alternatif est plus que conseillé pour les geeks afin de profiter du Wi-Fi 5GHz, d'une vraie gestion de l'IPv6, et de quelques goodies comme la possibilité de monter un VPN et rediriger le trafic du réseau local dedans.
EDIT : Je note dernièrement des lenteurs le soir, surtout sur Youtube et l'utilisation d'un proxy permet de contourner le problème. Difficile de tirer des conclusions sans les retours d'autres utilisateurs pour le moment.