Nantes, c'est compliqué
Rédigé par uTux 5 commentairesUn billet à la Cyrille Borne pour partager un état de fatigue passager. Je vis depuis un peu plus de 3 ans dans la 6e ville la plus peuplée de France, Nantes, un choix tout d'abord imposé pour le travail car l'agglomération est très dynamique. Je ne m'estime pas malheureux, je suis dans un quartier tranquille et bien situé pour celui qui n'a pas peur de prendre son vélo, les services sont à proximité ou presque, et il y a souvent des festivals ou animations. Et puis on est pas non plus à Paris. Mais tout cela a un prix.
Un prix financier d'abord, les loyers sont élevés, la taxe d'habitation aussi, c'est d'ailleurs drôle quand un collègue qui vit dans une maison à la campagne paie moins cher qu'un T2 de 36m² à Nantes. Quand près de 50% de ton salaire mensuel part dans le loyer + impôts (revenu et habitation), ça énerve beaucoup. L'achat immobilier est très compliqué, quasiment impossible seul à moins d'être dans une catégorie sociale très élevée. Quand des pancartes affichent "à partir de 175 000€ le T2" devant un immeuble neuf, on hallucine quand même et on imagine le prix d'un T3 ou d'une maison. Et pour terminer avec le financier, il y a aussi le stationnement payant partout. Je suis loin d'être en centre ville et pourtant ma rue est payante, pas génial quand on veut inviter du monde.
L'autre inconvénient c'est le trafic, des bouchons à 19h sur le périphérique en période de vacances, Waze en PLS qui ne trouve pas vraiment de solution de contournement car c'est pareil partout, ce n'est pas normal. La faute aux automobilistes qui roulent beaucoup trop près, ce qui complique les insertion car on doit attendre que quelqu'un s'arrête, ce qui bloque donc la file derrière. Et quand on combine ça aux changements de file, on provoque aussi le blocage de la file de gauche. Bref, de 45min à 1h pour faire 10km en voiture alors qu'avec un vélo c'est 25min maximum. Et puis un effet de surpopulation le samedi après-midi en centre ville car non seulement il y a des marées humaines dans les rues, mais on se retrouve en plus à faire la queue pour entrer dans un simple café. On se demande si on se promène ou si on est à Disneyland.
J'aurais pu parler aussi des incivilités ou de la délinquance, mais je n'en suis moi même pas victime et je ne veux pas politiser cet article. Il faut tout de même s'habituer aux portes d'entrées fracassées dans les immeubles, les vols dans le local à vélo, ainsi que dans les box privatifs fermés (en parking sous terrain).
On s'habitue à tout cela, le bruit, les bouchons, la pollution, mais on les subit et la fatigue s'accumule jusqu'au jour où on réalise le coût nerveux des 2x45min de bouchons par jour pour aller bosser. Quand je suis parti 3 semaines à vélo j'ai profité du calme offert par les itinéraires cyclables sauvages, les camping à l'extérieur des villes, les canaux. Malgré l'activité sportive continue je me suis reposé.
Tout ceci n'est qu'un ressenti, je n'ai pas trouvé de statistiques pour savoir si la situation est vraiment pire qu'avant ou si c'est un effet crise de le trentaine qui a modifié ma sensibilité à ce genre de choses. Je ne pensais pas écrire un article aussi long et je ne sais pas s'il restera en ligne.