Le Blog Utux

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J'aime le libre

Rédigé par uTux 24 commentaires

J'écris cet article pour combattre une idée que je vois revenir souvent dans la blogosphère (française), qui dit que dans l'univers du logiciel libre c'est le bordel, c'est la guerre, trop de choix, des distributions qui se combattent au lieu de s'unir, et des développeurs qui se moquent de leurs utilisateurs.

J'ai un problème avec ça car le libre c'est mon métier. Je suis ingénieur systèmes Linux et si j'en suis arrivé là, c'est parce que je baigne dans un univers où on partage les connaissances, où on peut lire le code, où on peut poser des questions, et où globalement les logiciels marchent bien. Il y a 20 ans encore l'informatique c'était très majoritairement du Microsoft, un monde payant dans lequel il fallait des diplômes, des livres, des certifications, c'était quand même assez fermé et peu accessible. Aujourd'hui les produits libres en vogue tels que Docker ou Ansible publient leur documentation, des howto, des quickstart, un repo github, et si on ajoute stackoverfow/stackexchange on peut s'auto-former en quelques semaines. Bien sûr l'expérience en production est importante et ce n'est qu'après quelques mois voire années qu'on peut se vendre comme "expert" sur cette technologie, mais au moins c'est possible. Allez essayer de vous auto-former avec un Windows Server et un Exchange, outre les spécifications matérielles très élevées, hors programme MSDNA c'est juste impossible à cause du coût des licences.

Le libre c'est aussi la culture Devops dont je fais partie et où Microsoft a bien du mal à se positionner. On automatise, on industrialise, on code, on pousse sur le repo git, les tests unitaires et l'intégration sont déclenchés tout seuls, et on s'amuse. Merci au libre de nous avoir montré qu'on peut faire autre chose qu'installer des .exe à la main ou avec des logiciels très cher tels que SCCM.

Donc au final quand je tombe sur des articles présentant le monde du logiciel libre comme game of thrones, je me dis que ce n'est que la vision desktop, les 1% de parts de marché pour lesquels j'ai abandonné tout espoir. On oublie la culture qu'il y a derrière et moi j'aime travailler avec le libre, pas pour les raisons extrémistes de RMS et la FSF, mais pour l'efficacité, le partage, les compétences, l'accessibilité.

Vegan, Youtube, commentaires, facepalm

Rédigé par uTux 1 commentaire

Une fusillade au siège de YouTube fait plusieurs blessés, vous n'avez sûrement pas échappé à cette information. En ce qui me concerne y'a rien à voir, c'est un fais divers, une(e) timbré(e) de plus qui pète un câble et tire dans la foule, y'a pas d'idéologie ou de coupable à chercher.

Sauf que cette personne était vegan et tout comme le féminisme, c'est un sujet qui fâche. Les commentaires ont été modérés mais quelques minutes après la publication il y en avait 9 pages, avec beaucoup de charge contre les vegan, présentés comme des extrémistes qui veulent imposer leurs idées aux autres.

Je suis vegan et je ne le crie pas sur les toits, en fait je l'ai mentionné en début d'année sans vraiment en faire la promotion. C'est un choix de vie et j'en ai rien à faire de ce que les autres mangent. Je ne fais pas de prosélytisme tout comme la majorité silencieuse. Donc à cette charge anti-vegan je réponds:

  • Comme d'habitude vous ne retenez que les plus bruyants, vous ne comptez pas les autres qui ont fait un choix de vie et ne demandent rien d'autre qu'avoir la paix.
  • Et merde, ça vous gêne tant que ça qu'il existe des vegan dans le monde? Quand une personne vous dit qu'elle ne mange pas de viande, ça insulte votre virilité? Pourquoi tant d'agressivité?

Il est affligeant de lire un tel niveau de bêtise dans les commentaires, une ambiance que je pensais réservée aux sites grands publics ou aux réseaux sociaux, mais qui débarque maintenant dans des cercles plus restreints. Car oui, NextINpact est fréquenté par des gens initiés qui d'habitude réfléchissent avant de poster sur internet. Facepalm.

Si c'est vraiment le fait d'être vegan qui amène les gens à tirer dans la foule, espérons que les platistes, les antivax et tous les complotistes de Youtube ne vont pas s'y mettre. Ou alors c'est juste une théorie ridicule...

Facebook ?

Rédigé par uTux 3 commentaires

J'ai vécu le boom de Facebook (2007 en France?) mais j'ai toujours refusé de m'y inscrire. A cette époque j'étais déjà à fond dans Linux et le logiciel libre et il y avait une ambiance anti-conformiste (justifiée ou non) qui voulait qu'on ne s'inscrive pas sur les vilains services hébergés et propriétaires. A la place il fallait favoriser les solutions décentralisées et libres telles que Jabber (rires dans la salle). Ce n'est pas faux, le scandale PRISM et les fuites de données régulières sur différentes plateformes nous ont prouvé tout cela.

Mais en 2007 j'avais 20 ans, aujourd'hui je vais sur mes 31 ans et ma vision de l'informatique a beaucoup évolué. Je suis plus ouvert aux compromis et curieux de découvrir certaines choses auxquelles je n'ai jamais touché. Car au final quand on écoute Stallman et qu'on refuse toutes les nouvelles technologies, on se retrouve un peu seul sur le plan numérique, on perd de vue les gens avec qui on discutait avant et qui ont franchit le pas. Un réseau social c'est bien pratique pour rencontrer des gens, discuter et rester en contact. Par exemple quand on fréquente des groupes ou des associations, Facebook est souvent cité: "tu cherche du monde motivé pour l’entraînement marathon? Poste un message sur notre groupe". Plus j'y pense et plus je me dis pourquoi pas.

2018, année de mon inscription sur Facebook?

Firewalld, c'est bien

Rédigé par uTux 6 commentaires

Il y a deux ans j'affirmais aimer systemd dans l'article systemd, c'est bien. Aujourd'hui je parle de Firewalld, un service et ensemble d'outils permettant de gérer le pare-feu sous Linux.

La base du firewall sous Linux c'est iptables, et quand on a compris et beaucoup pratiqué, c'est pas si compliqué. Mais il y a toujours deux points qui me gênent:

  • Il n'y a pas de service officiel pour charger les règles au démarrage, il faut faire son propre script ou en emprunter à droite à gauche.
  • Les règles sont quand même indigestes et bas niveau, ce qui n'est pas toujours nécessaire.

Firewalld implémente un système de "zones" dans lesquelles vous allez définir des paramètres, autoriser des services: internet, public, dmz... elles peuvent être définies à partir de l'interface ou de la source, c'est assez souple. Le paramétrage se fait soit en cli (firewalld-cmd) soit graphiquement (firewall-config) ou encore au travers d'une api et introduit la notion de "permanent" pour savoir si il faut conserver les modifications au démarrage.

Bien entendu, firewalld est un service système donc il n'y a pas de script à écrire pour charger ses règles au boot, il suffit de l'activer dans sytemd.

Firewalld est présent sur Fedora, CentOS, RedHat mais peut être installé sur d'autres sytèmes comme Debian car il est proposé dans les dépôts. Et moi, je migre mes serveurs sur Firewalld avec prise en charge par Ansible, parce que je gagne un temps fou et je fais les choses proprement.

Merci Red Hat ces logiciels qui terminent en "d" et qui modernisent un peu Linux :)

Le gouvernement va censurer les fake news

Rédigé par uTux 6 commentaires

Emmanuel Macron veut légiférer contre les « fake news » (NextINpact).

La situation est complexe. On peut y voir encore une "infantilisation" des citoyens, le gouvernement va faire le boulot intellectuel à votre place, donc si on laisse passer une info c'est qu'elle est vraie, pas besoin de brancher votre cerveau. On peut aussi se demander quels seront les critères pour déterminer si une information est vraie ou pas, et si on peut légitimement censurer un article voire même un site tout entier à partir de là. Et bien sûr cela risque paradoxalement de servir la cause de certains groupes qui pourront se poser en victime de "censure".

Vidéo de Hygiène Mentale à ce sujet:

L'idéal serait que les gens apprennent eux-même à distinguer les fake news. C'est possible dans une certaine mesure. Les gens ne sont pas idiots, seulement pas assez formés à l'utilisation des outils de recherche. Rien qu'avec la recherche inversée de Google image on peut se rendre compte que certaines choses que l'on partage sur les réseaux sociaux sont fausses, et c'est ce que l'on apprend dans certaines écoles aux enfants (voir les vidéo EMI de Hygiène Mentale à ce sujet).

Mais le mal est plus profond. On ne pourra pas éduquer tout le monde et il y aura toujours des gens impossibles à convaincre qui continueront à diffuser les informations, et le modèle des préférences de Youtube et des réseaux sociaux continueront à les privilégier et les faire exister:

  • Les fakes news, les partages, les publicités, ça rapporte. Donc il y aura toujours du putaclick, du partage viral, je ne vois pas vraiment de solution à ça, sauf si la publicité sur internet pouvait s'effondrer définitivement.
  • Les complotistes sont perdus, rien ne pourra jamais les convaincre, chaque argument étant balayé sans la moindre considération. Je prends pour exemple cette conférence de Alain Fisher à l'espace des sciences de Rennes. 1h56 d'argumentation scientifique balayée dans les commentaires par des remarques "il est certainement payé par l'industrie pharmaceutique pour nous mentir" suivie d'un pouce rouge, comment peut-on discuter avec ces gens? Rappelons que la base de la croyance des antivax est fausse.
  • Le biais de confirmation, c'est humain et plus subtil. On aura tendance à retenir et à partager les informations qui vont dans le sens de nos opinions, en prenant moins garde à vérifier si elles sont vraies ou pas. Et de manière plus malhonnête on peut citer certains groupes enclins à défendre des partis politiques, on se rappelle tous du spam sur le web opéré pour l'UPR.

En conclusion, il est regrettable que le gouvernement soit obligé de brandir la censure pour lutter contre les fake news, mais peut-être est-ce inévitable. J'espère seulement que des garde-fou et des recours seront possibles pour éviter les dérives, et je ne me fais pas d'illusions: on ne pourra pas nettoyer le web. Peut-être faut-il attendre une prochaine génération d'utilisateurs du web, plus intelligente et mieux formée à ce genre de choses.

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