YouTube recommandera moins de vidéos conspirationnistes (NextINpact).
Je pense qu'en 2019 il est bon que l'on s'attaque enfin à ce genre de vidéo, car il faut les prendre pour ce qu'elles sont : de la merde, sans fondement, sans valeur, et surtout elles sont dangereuses.
Pendant longtemps les documentaires conspirationnistes ont fait le succès de certaines chaînes de TV sur le câble ou la TNT, avec par exemple les pyramides bâties par des extraterrestres. Sauf que depuis une dizaine d'années la télévision se casse la figure et se voit remplacée par Youtube où chacun peut publier son propre contenu. Et dans une société où l'on se méfie de tout, où on ne fait plus confiance à la politique, à la science et aux media, internet et Youtube ont permis aux pseudo-sciences, complots, "réinformations" et fake-news en tout genre de prospérer.
Si certains complots comme Apollo 11 ou la terre plate sont relativement inoffensifs, d'autres peuvent être réellement dangereux par exemple quand on incite les gens à ne plus vacciner leurs enfants. Une personne avec un peu d'expérience sur internet et de culture peut aisément détecter une manipulation, en revanche imaginez quelqu'un qui utilise Youtube pour la première fois. Il va très rapidement tomber sur une vidéo lui expliquant de manière habile que la terre est plate car beaucoup de choses ne sont pas cohérentes avec la théorie officielle, puis Youtube va lui recommander des contenus du même genre, et ainsi il va entrer dans une "bulle" qui peut l'amener à croire les choses les plus absurdes.
Youtube en a marre de servir de repère aux conspirationnistes, diffuseurs de fake news et autres rebus qui à défaut d'avoir une crédibilité scientifique se construisent une visibilité sur internet. Et moi en ce qui me concerne j'en ai marre de voir de bonnes vidéo se faire polluer leurs commentaires par des complotistes anti Apollo 11 ou anti vaccins. Il s'agit d'un exercice délicat, impossible de censurer ces vidéo puisqu'elles ne sont pas illégales, dans ce cas comment faire ? Simple, cesser de les recommander, avec pour espoir de briser ce phénomène de bulle qui aide tant les complotistes. Bien sûr la solution idéale serait d'éduquer les gens pour les amener à détecter eux-même la désinformation, mais il existera toujours des irréductibles qui rejetteront tout ce qui vient "du système" (pour des raisons malhonnêtes ou non) et qui continueront à faire du prosélytisme actif. La preuve c'est qu'on continue à utiliser Opération Lune comme "support" du complot Apollo 11 même si ce documentaire sorti en 2002 ne s'est jamais caché d'être un canular.
Il n'est pas difficile de détecter une vidéo complotiste:
- On présente un fait historique ou une théorie scientifique faisant l'objet d'un consensus.
- On affirme qu'un élément n'est pas crédible (pas besoin de preuve, suffit d'en appeler au "bon sens" ou d'utiliser des raisonnements fallacieux)
- Puisqu'un élément ne parait pas crédible, alors toute la théorie s'effondre logiquement.
- Et puisque la théorie s'effondre, alors on peut en présenter une autre, même si elle est totalement débile et sans preuve.
Exemple dans cette vidéo : TUTO : Savoir quand ça craint - DEFAKATOR.
Au delà des complots eux-même, ce qui me chagrine c'est le recul de la science auprès du grand public. L'image souvent véhiculée est celle d'un "grand conseil des sages", qui décide de ce qui est valide scientifiquement ou pas, et il ne faut surtout pas les remettre en cause. Et cette validité serait déterminée par de l'argumentaire et des mathématiques, jamais de concret ou de "bon sens". Youtube et internet seraient donc les derniers endroits où l'on peut encore exprimer des théories alternatives et être "face au système" apporterait donc de la crédibilité. Pour lutter contre ces idées, je ne peux que vous recommander :
- Hygiène Mentale (zététique pure: utilise des supports pour expliquer les arguments fallacieux et raisonnements biaisés)
- Defakator (attaque frontale des complots et fakes).
- Scilabus (mise en place d'un protocole expérimental pour tester une croyance envers les métaux et le corps humain).
- Youtube kicke les conspis ! (même si je ne suis pas toujours fan du bonhomme, je partage son analyse).
- Debunk du complot Apollo 11 (au dela du complot lui même je trouve intéressant de montrer que l'on présente comme des scientifiques et ingénieurs des gens qui ne le sont pas du tout).
- Les crop circles (la méthode scientifique face aux méthodes ésotériques pour tester un cercle de culture).
- Si vous ne croyez pas que la terre est ronde, rejoignez un club d'astronomie et regardez dans un télescope (mouvement du ciel, apparence des autres planètes...)
- Jouez à Kerbal Space Program.
- Lire les sources (une affirmation extraordinaire demande des preuves extraordinaires. Ce qui est affirmé sans preuve peut être rejeté sans preuve).
- Si on vous vend une croyance qui va à l'encontre d'un consens scientifique, déjà ça craint.
- Un conférencier auteur de livres à succès n'est pas plus crédible qu'un consensus scientifique.
- La science et les opinions c'est pas pareil.
- Quand un scientifique parle d'un sujet scientifique au grand public, ce n'est pas parce qu'il est payé par une méchante industrie ou par le gouvernement, c'est peut-être juste parce qu'il connaît son domaine.
En conclusion il est triste d'en arriver là et de frôler la censure, mais on fait face à un incendie de bêtises qu'il faut éteindre au jet d'eau. Je suis favorable à cette décision de Youtube qui pourra peut-être faire remonter un peu le niveau déjà bien bas aujourd'hui.
Article écrit en réaction aux propos de Linus Torvalds, qui affirme que Si Linux a de la peine à s'imposer sur le desktop c'est à cause de la fragmentation de l'écosystème. Forcément c'est un titre alléchant, le papa de Linux qui ressasse un troll vieux de plus de 10 ans, y'a matière à attirer les clics et les commentaires.
En tant qu'utilisateur de Linux depuis 12 ans, ancien prosélyte, ancien techos helpdesk, je pense fortement que ce n'est pas vrai et que le monsieur se trompe. Même s'il est un dictateur reconnu et probablement un bon développeur, je pense que le problème n'est pas technique.
Mauvais raisonnement
Excusez l'analogie un peu sexiste, mais on ne fait pas un enfant en 3 mois avec 3 femmes. Affirmer que mettre tous les gens sur une distribution unique et un environnement graphique unique permettrait d'atteindre une qualité supérieure reste à prouver tant il y a de facteurs en jeu.
De plus il ne faut pas oublier que la grande majorité des distributions Linux et des logiciels libres sont gratuits et faits par des gens qui s'éclatent, des contributeurs réguliers ou occasionnels, bref des gens à qui on ne peut pas donner d'ordres. Il n'y aurait aucune légitimité à rediriger ces gens là vers un projet unique, la plupart cesseraient juste de contribuer et nous devrions être content de les avoir actuellement même s'ils sont "répartis" sur différents projets.
D'autre part ce raisonnement part du principe que cet éparpillement provoque un déficit de moyens au niveau des distributions, alors que des organisations telles que Red Hat, Fedora, Suse, Debian, Ubuntu, ont déjà énormément de contributeurs et même des moyens financiers.
Et pour finir faisons une analogie avec les voitures: si demain on décide qu'il est inutile d'avoir plusieurs constructeurs automobile puisqu'au final les voitures se ressemblent toutes, est-ce que cela augmentera la qualité des véhicules ? Non, cela donnera juste un énorme monopole à quelqu'un.
Linux ou le fantasme d'un Windows gratuit
On aura beau avoir la distribution la plus peaufinée, la plus performante, la moins buguée, il y aura toujours des reproches sur l'impossibilité de trouver les mêmes logiciels que Windows, faire les mêmes manipulations, avoir la même compatibilité. En gros nous avons un espèce de fantasme d'un Linux qui serait un Windows gratuit amélioré, bien sûr cela n'est pas possible.
Par contre, plutôt que d'avoir Linux avec un environnement Windows, il est possible de faire l'inverse. Aujourd'hui on peut installer Debian 9 sur Windows 10, sans virtualisation, sans émulation, avec accès natif aux dépôts de la distribution. Et ça marche plutôt bien. Peut-être la convergence Windows/Linux est-elle déjà là et qu'au final l'intérêt de Linux sur desktop est de moins en moins pertinent.
La vente liée
Enfin on ne peut continuer la réflexion sans évoquer l'éternelle vente liée. Il est probable que l'écrasante majorité des utilisateurs ne sait pas installer un système d'exploitation, n'a pas envie d'apprendre (à juste titre), voire ne sait même pas ce qu'est un OS. Donc à partir du moment où chaque ordinateur vendu dans le monde vient avec Windows, la compétition n'est pas juste.
Conclusion
Alors qu'il a gagné sur mobile, Linux ne s'imposera jamais sur desktop, car c'est un marché bloqué, car il est trop tard pour changer les habitudes des gens, et parce qu'il est plus pragmatique de parier sur la convergence des environnement avec WSL qui permet d'avoir Linux sur Windows. Avec les efforts récents de Microsoft dans l'opensource je ne serais pas surpris de voir un rachat de Canonical prochain pour faire face à IBM.
Plutôt que de chercher à révolutionner 20 ans d'informatique grand public, s'isoler et se trouver des ennemis partout, tenter d'aller contre un courant beaucoup trop fort, le combat devrait être mené sur un autre front. On ne pourra pas déployer de Linux sur les PC grand public, en revanche on peut faire vivre son écosystème. On a des logiciels libres populaires qui marchent bien: Firefox, VLC, LibreOffice, c'est à mon sens là dessus qu'il faut investir nos efforts.
Un billet à la Cyrille Borne pour partager un état de fatigue passager. Je vis depuis un peu plus de 3 ans dans la 6e ville la plus peuplée de France, Nantes, un choix tout d'abord imposé pour le travail car l'agglomération est très dynamique. Je ne m'estime pas malheureux, je suis dans un quartier tranquille et bien situé pour celui qui n'a pas peur de prendre son vélo, les services sont à proximité ou presque, et il y a souvent des festivals ou animations. Et puis on est pas non plus à Paris. Mais tout cela a un prix.
Un prix financier d'abord, les loyers sont élevés, la taxe d'habitation aussi, c'est d'ailleurs drôle quand un collègue qui vit dans une maison à la campagne paie moins cher qu'un T2 de 36m² à Nantes. Quand près de 50% de ton salaire mensuel part dans le loyer + impôts (revenu et habitation), ça énerve beaucoup. L'achat immobilier est très compliqué, quasiment impossible seul à moins d'être dans une catégorie sociale très élevée. Quand des pancartes affichent "à partir de 175 000€ le T2" devant un immeuble neuf, on hallucine quand même et on imagine le prix d'un T3 ou d'une maison. Et pour terminer avec le financier, il y a aussi le stationnement payant partout. Je suis loin d'être en centre ville et pourtant ma rue est payante, pas génial quand on veut inviter du monde.
L'autre inconvénient c'est le trafic, des bouchons à 19h sur le périphérique en période de vacances, Waze en PLS qui ne trouve pas vraiment de solution de contournement car c'est pareil partout, ce n'est pas normal. La faute aux automobilistes qui roulent beaucoup trop près, ce qui complique les insertion car on doit attendre que quelqu'un s'arrête, ce qui bloque donc la file derrière. Et quand on combine ça aux changements de file, on provoque aussi le blocage de la file de gauche. Bref, de 45min à 1h pour faire 10km en voiture alors qu'avec un vélo c'est 25min maximum. Et puis un effet de surpopulation le samedi après-midi en centre ville car non seulement il y a des marées humaines dans les rues, mais on se retrouve en plus à faire la queue pour entrer dans un simple café. On se demande si on se promène ou si on est à Disneyland.
J'aurais pu parler aussi des incivilités ou de la délinquance, mais je n'en suis moi même pas victime et je ne veux pas politiser cet article. Il faut tout de même s'habituer aux portes d'entrées fracassées dans les immeubles, les vols dans le local à vélo, ainsi que dans les box privatifs fermés (en parking sous terrain).
On s'habitue à tout cela, le bruit, les bouchons, la pollution, mais on les subit et la fatigue s'accumule jusqu'au jour où on réalise le coût nerveux des 2x45min de bouchons par jour pour aller bosser. Quand je suis parti 3 semaines à vélo j'ai profité du calme offert par les itinéraires cyclables sauvages, les camping à l'extérieur des villes, les canaux. Malgré l'activité sportive continue je me suis reposé.
Tout ceci n'est qu'un ressenti, je n'ai pas trouvé de statistiques pour savoir si la situation est vraiment pire qu'avant ou si c'est un effet crise de le trentaine qui a modifié ma sensibilité à ce genre de choses. Je ne pensais pas écrire un article aussi long et je ne sais pas s'il restera en ligne.
Oh mon dieu, IMB achète Red Hat, ça sort vraiment de nulle part mais j'imagine que tout le monde est maintenant au courant.
Même si j'essaie de rationaliser la chose en me disant que cela ne devrait pas changer grand chose, du moins pas avant quelques années, j'ai tout de même envie de me mettre en PLS et de pleurer sous mon bureau. Red Hat c'est un symbole, c'est une boite qui a un rayonnement énorme sur Linux, tant en terme de contributions que de choix politiques. C'est aussi une des distributions les plus présentes en entreprise. Ça et tout l'écosystème qui va avec: KVM, libvirt, ovirt, Ansible, GlusterFS, Ceph, Openshift, Fedora, CentOS... et au final cette entreprise se fait racheter comme un vulgaire opérateur de téléphonie.
J'ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi une entreprise qui fonctionne bien accepte de se faire racheter par un plus gros, ça me dépasse complètement et c'est quelque chose de très négatif à mes yeux, comme s'il n'y avait que l'argent qui comptait (on parle quand même de 34 milliard de dollars).
Je me dis maintenant que j'ai bien fait de m'orienter sur Debian, tant pour mes serveurs que mes stations de travail. Et j'espère qu'IBM ne se comportera pas comme Oracle en sabrant tout ce qui fait que Red Hat est une entreprise cool.
Vous avez tous eu dans votre entreprise un serveur nommé Orion car le nommage selon les constellations ou objets du système solaire est un grand classique. J'ai eu affaire à du Asterix et Obelix, Tom et Jerry, Arnold et Willy... et je trouve ça pénible. Beaucoup de gens choisissent un dictionnaire bien précis pour nommer leur serveur, il y en a d'ailleurs une liste ici, et pourtant je ne pense pas que ce soit une bonne pratique. Outre le fait que nous n'avons pas forcément le même humour que nos prédécesseurs, cela peut vite devenir l'enfer dans les situations d'urgence:
At 3am, when the world is burning down, having to figure out if "tatooine" is the DNS or the DHCP server is a problem you DON'T want or need.
Source.
Il est plus avisé de choisir un nom qui donne des informations utiles, comme la localisation et la fonction, ou encore le client quand il s'agit d’infogérance. Je n'ai pas encore trouvé la solution idéale, mais je trouve cet article intéressant: A Proper Server Naming Scheme. Le début me contredit puisqu'il recommande de donner des noms sans rapport avec la fonction et d'utiliser ensuite des CNAME records, mais je le trouve quand même assez complet. Ainsi pour un hypothétique serveur Web utux de développement hébergé à Amsterdam et faisant partie de l'organisation utux.fr on obtient ça:
On a toutes les infos dont on a besoin en un simple coup d'oeil. L'inconvénient est que c'est un peu long pour un hostname ou un nom de machine virtuelle. Je ne gère que mes propres serveurs et je n'en ai pas une centaine, j'ai donc plutôt adopté ce format:
Simple, efficace et lisible. Et vous?
Sources:
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