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Un pc portable de 2005 est-il utilisable en 2020 ?

Rédigé par uTux 2 commentaires

Encore une fois, j'ai cassé l'écran de mon DELL Latitude E5540, ma machine principale pour internet, les loisirs, et le codage perso. En attendant de recevoir une dalle de rechange, j'improvise. J'utilise beaucoup mon rig de gaming avec une machine virtuelle Linux, mais je perds l'aspect mobilité. J'ai donc fouillé dans mes placards et trouvé un vieil Acer Aspire 3023 WLMI, une machine de 2005 équipée d'un AMD Sempron monocoeur, 512 MB de RAM, une ATI X700, et un HDD de 100 GB. Il est prévu pour fonctionner sous Windows XP.

Acer 3023 WLMI

Oui, c'est bien une de ces horreurs bas de gamme qui ont pullulé à une époque où Acer s'est rendu compte qu'il suffisait de vendre des machines à bas prix peu importe la qualité afin d'inonder le marché, c'est ce que toutes les marques font aujourd'hui d'ailleurs. Dans mon esprit la gamme Aspire c'est avant tout des charnières qui finissent par lâcher, ce qui est le cas pour le 3023 WLMI en ma possession. De plus les processeurs Sempron n'était pas réputés pour leur vélocité, ils servaient principalement de réponse aux Celeron de Intel, c'est à dire pour meubler l'entrée de gamme au prix le plus bas possible quitte à plomber la machine avec des performances misérables même pour l'époque.

Pour la petite histoire, mon tout premier notebook était un Acer Aspire 5022 WLMI avec un AMD Turion ML-30 à 1,6 GHz , 1GB de RAM, une carte graphique ATI X700. Pendant un certain temps il fut ma machine de gaming principale, c'est fou, je pouvais jouer à Half Life 2 en graphismes Max en 1280x800, bien avant que le moteur Source ne soit mis à jour bien entendu. La machine chauffait tellement que je ne pouvait pas poser mes poignets à nu dessus et la ventilation faisait le bruit d'une turbine. Et bien entendu, les charnières ont fini par lâcher. Concernant Linux, c'était à l'époque des pilotes ATI misérables, les fameux fglrx instables au possible, les choses ont bien changé aujourd'hui. Pour le wifi il fallait utiliser ndiswrapper + un driver à compiler pour faire fonctionner le petit bouton on/off (acerhk ou aceracpi).

Pour en revenir au Acer Aspire 3023 WLMI sorti de mon placard, j'ai installé Debian Buster. C'est long, très long, la faute au disque dur mécanique qui a du mal à suivre. Il faut également veiller à utiliser une version i386 car le processeur ne supporte pas le 64-bit. Pour l'environnement de bureau j'ai sélectionné Mate, et oui à l'époque on pouvait utiliser GNOME2 sur ce type de machine donc pourquoi pas. Et il faut reconnaître que tout fonctionne out-the-box, surtout l'accélération graphique et le WiFi, c'est gros progrès par rapport à l'époque. Par contre ça rame... ça rame beaucoup. Rien qu'installer un paquet prend énormément de temps, et Firefox est à peine utilisable sans faire planter la machine. La lenteur générale est due aux faibles performances du disque mécanique et les blocages sont liés à la mémoire insuffisante. Pour lancer Firefox et aller sur le web de nos jours il faut au minimum 1,5 GB de RAM. Inutile de dire qu'avec 512 MB ça swap direct, et sur un disque mécanique arthritique, c'est la mort. Vous allez sûrement me dire en commentaires que j'aurais du utiliser Xfce ou LXDE, des environnements plus légers. Cela ne change rien. Peu importe l'environnement, à partir du moment où on ouvre un navigateur web, la mémoire explose. Ce type de machine est simplement obsolète pour le Web aujourd'hui.

Pour le défi, j'ai commandé un kit 2x1 GB de DDR sur eBay. On va voir si avec 2GB de RAM la machine est utilisable pour quelque chose. Je doute cependant que Firefox soit capable de lire une vidéo Youtube. A bientôt pour de nouvelles aventures.

Maître de stage - Episode 3: Coronavirus

Rédigé par uTux Aucun commentaire

Le stage a commencé début Mars. J'avais prévu une première semaine légère consacrée à la familiarisation avec l'environnement et les outils. J'ai passé un peu de temps à expliquer le principe de fonctionnement d'Azure avec par exemple la hiérarchisation des ressources (Tenants, Subscriptions, Resource groups...) puis lui ai confié des "travaux pratiques" à réaliser en sandbox dans le seul but de lui faire mettre les mains dans le cambouis. Il s'agissait par exemple d'installer un Wordpress 100% PaaS à l'aide des App Services et Azure Databases for MySQL. Ensuite, la même chose avec AWS.

J'ai été surpris par la rapidité avec laquelle il a accompli ces exercices. Le bougre est plutôt bon techniquement et autonome, au point que j'ai pu lui confier plus tôt que prévu des "vraies" tâches reliées à des projets de l'entreprise. J'avais notamment mis de côté un projet d'externalisation des logs du Cloud vers une stack Elastic, et c'était parfait car il y avait suffisamment de matière pour l'occuper alors que je devais partir en congés.

Mon retour de congés a eu lieu la semaine 12, c'est à dire au moment où le confinement a été annoncé. Je me souviens du Lundi où l'ambiance était apocalyptique, les rumeurs circulaient dans l'entreprise et dans certaines équipes les gens avaient déjà été renvoyés chez eux. Et la nouvelle est tombée l'après-midi, notre manager nous a réunit pour nous annoncer 45 jours de télétravail. Le stage a alors pris une tournure inattendue car tout allait devoir être fait 100% en remote. Heureusement l'entreprise était déjà habituée au télétravail et tous les outils étaient déjà là.

Le travail à distance n'a pas changé grand chose au stage, nous communiquons principalement par Mattermost et faisons des conférences vocales via Teams. Ce qui semble moins évident en revanche c'est l'intégration dans l'équipe. Dans le bureau tout se passait bien et mon stagiaire participait aux batailles de Nerf avec les collègues. Mais dans Mattermost et Teams il est plus discret, ce qui est dommage.

L'épisode 4 parlera du sujet de stage qui a débuté en retard.

Maître de stage - Episode 2: L'arrivée

Rédigé par uTux 4 commentaires

Billet précédent: Maître de stage - Episode 1: Recrutement.

Comme c'est ma première expérience de maître de stage, je veux que tout soit parfait. Aussi pour préparer l'arrivée de mon stagiaire, j'ai concentré mon attention sur trois points :

  • Préparer l'arrivée dans l'entreprise (avoir un compte A.D et obtenir un PC).
  • Trouver un sujet de stage.
  • Lister les compétences à valider durant le stage.

Les formalités sont assez simples, quelques formulaires à remplir et coups de fil à passer. En revanche, pour le sujet de stage, c'est un peu plus complexe. En effet je voulais un sujet qui réponde aux critères suivants :

  • Pas trop simple. Mon stagiaire est un futur ingénieur, il ne faut pas qu'il s'ennuie dans des tâches peu gratifiantes et inutiles.
  • Pas trop compliqué. Il n'a pas beaucoup d'expérience et ne sera là que 6 mois. De plus il faut que moi-même je maîtrise le sujet afin de l'accompagner.
  • Faire appel à de multiples compétences. Il n'y a pas que la technique, l'ingénieur est amené à rechercher des solutions aux problèmes, rédiger des DAT (Dossier Technique d'Architecture), participer aux réunions avec les architectes, éventuellement faire un peu de gestion de projet.
  • Être bien défini et collaboratif. Le sujet doit tenir sur 6 mois, et nous devons être capables de reprendre le travail produit quand il sera parti.
  • Éviter de divulguer des informations sensibles. Le stagiaire a signé les accords de confidentialité, aucun problème avec ça, en revanche son rapport de stage sera amené à circuler à l'extérieur de l'entreprise. Il faut donc éviter d'y mentionner les secrets de fabrication :)

J'ai donc listé quelques sujets possibles pour en discuter avec lui le moment venu.

A côté de cela, j'ai également prévu un système d'entretiens mensuels et d'objectifs additionnels. Par exemple participer à la rédaction d'un DAT ou se préparer à la certification AZ-103. Ces objectifs ne sont pas obligatoires pour la réussite du stage mais constituent un plus sur son CV surtout s'il veut continuer à travailler dans ce domaine.

L'épisode 3 parlera des débuts du stage avec les imprévus dus au Coronavirus.

Maître de stage - Episode 1: Recrutement

Rédigé par uTux Aucun commentaire

Billet précédent: Maître de stage - Episode 0: Les origines.

La première étape est donc le recrutement. Il se déroule ainsi :

  • Trouver un sujets de stage, au moins savoir de quoi ça va parler. Ce n'est pas forcément évident car cette étape se déroule plusieurs mois avant le stage, on ne sait pas forcément sur quoi on va travailler et quels projets vont se présenter. Le sujet global que je propose est le Cloud Public Azure / AWS.
  • Définir une fiche de poste, qui énonce le profil recherché (stage de fin d'études pour un bac +5) et les technologies sur lesquelles l'étudiant sera amené à travailler. Une présentation de l'entreprise et de ce que fait notre équipe est également requise.
  • Éplucher les candidatures et les CVs.
  • Faire passer les entretients.
  • Retenir un candidat...

Je n'avais jamais fait l'exercice d'être du côté recruteur, c'est étonnant, je comprends maintenant la difficulté de cerner un candidat rien qu'en lisant son parcours sur une feuille A4. Je ne voulais pas être "le mauvais recruteur qui met injustement les CVs à la poubelle" mais je devais quand même trouver des critères objectifs et justes, tout en ayant conscience qu'un stagiaire est un stagiaire, il n'aura que très peu des compétences techniques recherchées. Accessoirement j'ai ressenti un petit "coup de vieux" en voyant les dates de naissance (1997)...

Passons maintenant à l'entretien. J'ai en fait des dizaines voire plus dans ma vie, toujours du côté candidat et je connais bien les règles du jeu. Apprendre à se présenter, à détailler son parcours, expliquer ce qui nous motive, parfois donner les réponses que le recruteur veut entendre (des défauts qui sont en fait des qualités), bla bla bla. Mais cette fois-ci j'étais de l'autre côté de la table, celui du recruteur. Et tout à coup c'était à moi de mener l'entretien, lancer les sujets, poser des questions constructives pour inciter le candidat à parler de lui. Heureusement mon chef m'a beaucoup aidé et est venu au premier entretien. J'ai retenu la formule suivante :

  1. Demander au candidat de se présenter, noter certains mots clés.
  2. Présenter l'entreprise, présenter notre métier, ce qui est attendu du candidat.
  3. Phase d'échange où on réutilise les mots clés pour interroger le candidat (hm, tu as fait un stage dans une entreprise qui fait de l'hébergement web, est-ce qu'il y avait de la HA ? De la virtu ? etc...). On répond aussi aux questions de ce dernier.
  4. On évoque les hobbies surtout les jeux vidéo ou la bidouille informatique, ça détend et parfois le candidat nous apprend des choses supplémentaires.
  5. Évoquer les modalités (salaire, horaires, transports...).

Dans un CV étudiant, les stages passés ont des sujets très variés voir radicalement différents, donc il n'est pas facile de trouver le fil rouge. Il faut essayer de comprendre les sujets qui ont été traités, les compétences mises en jeu, et ce que le candidat a appris. Je l'interroge sur sa culture informatique, s'il bidouille sur son temps perso, etc. Et bien sûr on juge le savoir-être, notamment la manière de s'exprimer, la politesse, on cherche à savoir si le sujet l'intéresse vraiment.

Après l'entretien arrive le débriefing en interne. Le candidat ne peut pas correspondre à 100% aux attentes, on essaie donc de juger s'il sera apte et suffisamment motivé pour le stage, en se rappelant encore une fois que c'est un étudiant. Finalement, nous avons dit oui, son savoir-être a beaucoup joué même si les compétences pouvaient paraître un peu faibles.

De manière humble je dois avouer que cette expérience, qui m'a placé du côté du recruteur, m'a appris beaucoup de choses. J'ai du mettre des mots sur ce que je fais chaque jour dans mon métier, apprendre à analyser les candidatures, construire un entretien qui mette le candidat à l'aise, et essayer de concilier l'aspect humain et rationnel. Je sens peser la triple responsabilité de choisir le bon candidat pour l'entreprise, pour moi, et pour lui-même. Je suis clairement sorti de ma zone de confort, de la technique, et ce n'est que le début.

L'épisode 2 parlera des préparatifs et de l'arrivée du stagiaire.

Maître de stage - Episode 0: Les origines

Rédigé par uTux 1 commentaire

A 32 ans, j'accueille mon premier stagiaire. J'avais cette idée en tête depuis quelques années déjà, mais je n'étais pas dans la bonne entreprise ou pas suffisamment "posé" pour me lancer dans l'aventure. C'est maintenant chose faite. Je vais essayer de tenir une série de billets dans lequel je décris cette expérience.

J'aime mon métier et j'ai envie de le transmettre, de former quelqu'un, le motiver, l'encourager si c'est la voie qu'il veut suivre. En même temps j'ai conscience des risques, un stage ou un contrat pro qui se passe mal peut casser un projet ou démotiver l'étudiant à travailler dans ce domaine. C'est ce qui m'est arrivé quand j'ai fait mon BTS, erreur de casting pour le stage, suivi de "la crise" en 2008, résultat j'ai totalement abandonné le domaine en question pour me "reconvertir" dans l'informatique mais tout en bas de l'échelle. Au final ce fut une bonne chose mais j'ai l'impression d'avoir perdu plusieurs années dans ma carrière professionnelle. Je dois maintenant faire mon maximum pour recruter la bonne personne et le faire monter en compétences, lui confier des sujets ni trop faciles ni trop difficiles, varier les domaines (architecture, réseau, projet...) juste assez pour que les 6 mois de stage le motivent à continuer !

Lorsque j'ai présenté l'idée à mon équipe et à mon chef, les réactions ont été positives mais on m'a averti qu'un stagiaire demande beaucoup de temps. J'ai compris que j'allais devoir améliorer mon organisation et potentiellement voir augmenter ma charge de travail, mais j'ai quand même envie de tenter le coup.

L'épisode 1 parlera du recrutement.

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