Article écrit en réaction aux propos de Linus Torvalds, qui affirme que Si Linux a de la peine à s'imposer sur le desktop c'est à cause de la fragmentation de l'écosystème. Forcément c'est un titre alléchant, le papa de Linux qui ressasse un troll vieux de plus de 10 ans, y'a matière à attirer les clics et les commentaires.
En tant qu'utilisateur de Linux depuis 12 ans, ancien prosélyte, ancien techos helpdesk, je pense fortement que ce n'est pas vrai et que le monsieur se trompe. Même s'il est un dictateur reconnu et probablement un bon développeur, je pense que le problème n'est pas technique.
Mauvais raisonnement
Excusez l'analogie un peu sexiste, mais on ne fait pas un enfant en 3 mois avec 3 femmes. Affirmer que mettre tous les gens sur une distribution unique et un environnement graphique unique permettrait d'atteindre une qualité supérieure reste à prouver tant il y a de facteurs en jeu.
De plus il ne faut pas oublier que la grande majorité des distributions Linux et des logiciels libres sont gratuits et faits par des gens qui s'éclatent, des contributeurs réguliers ou occasionnels, bref des gens à qui on ne peut pas donner d'ordres. Il n'y aurait aucune légitimité à rediriger ces gens là vers un projet unique, la plupart cesseraient juste de contribuer et nous devrions être content de les avoir actuellement même s'ils sont "répartis" sur différents projets.
D'autre part ce raisonnement part du principe que cet éparpillement provoque un déficit de moyens au niveau des distributions, alors que des organisations telles que Red Hat, Fedora, Suse, Debian, Ubuntu, ont déjà énormément de contributeurs et même des moyens financiers.
Et pour finir faisons une analogie avec les voitures: si demain on décide qu'il est inutile d'avoir plusieurs constructeurs automobile puisqu'au final les voitures se ressemblent toutes, est-ce que cela augmentera la qualité des véhicules ? Non, cela donnera juste un énorme monopole à quelqu'un.
Linux ou le fantasme d'un Windows gratuit
On aura beau avoir la distribution la plus peaufinée, la plus performante, la moins buguée, il y aura toujours des reproches sur l'impossibilité de trouver les mêmes logiciels que Windows, faire les mêmes manipulations, avoir la même compatibilité. En gros nous avons un espèce de fantasme d'un Linux qui serait un Windows gratuit amélioré, bien sûr cela n'est pas possible.
Par contre, plutôt que d'avoir Linux avec un environnement Windows, il est possible de faire l'inverse. Aujourd'hui on peut installer Debian 9 sur Windows 10, sans virtualisation, sans émulation, avec accès natif aux dépôts de la distribution. Et ça marche plutôt bien. Peut-être la convergence Windows/Linux est-elle déjà là et qu'au final l'intérêt de Linux sur desktop est de moins en moins pertinent.
La vente liée
Enfin on ne peut continuer la réflexion sans évoquer l'éternelle vente liée. Il est probable que l'écrasante majorité des utilisateurs ne sait pas installer un système d'exploitation, n'a pas envie d'apprendre (à juste titre), voire ne sait même pas ce qu'est un OS. Donc à partir du moment où chaque ordinateur vendu dans le monde vient avec Windows, la compétition n'est pas juste.
Conclusion
Alors qu'il a gagné sur mobile, Linux ne s'imposera jamais sur desktop, car c'est un marché bloqué, car il est trop tard pour changer les habitudes des gens, et parce qu'il est plus pragmatique de parier sur la convergence des environnement avec WSL qui permet d'avoir Linux sur Windows. Avec les efforts récents de Microsoft dans l'opensource je ne serais pas surpris de voir un rachat de Canonical prochain pour faire face à IBM.
Plutôt que de chercher à révolutionner 20 ans d'informatique grand public, s'isoler et se trouver des ennemis partout, tenter d'aller contre un courant beaucoup trop fort, le combat devrait être mené sur un autre front. On ne pourra pas déployer de Linux sur les PC grand public, en revanche on peut faire vivre son écosystème. On a des logiciels libres populaires qui marchent bien: Firefox, VLC, LibreOffice, c'est à mon sens là dessus qu'il faut investir nos efforts.
Un billet à la Cyrille Borne pour partager un état de fatigue passager. Je vis depuis un peu plus de 3 ans dans la 6e ville la plus peuplée de France, Nantes, un choix tout d'abord imposé pour le travail car l'agglomération est très dynamique. Je ne m'estime pas malheureux, je suis dans un quartier tranquille et bien situé pour celui qui n'a pas peur de prendre son vélo, les services sont à proximité ou presque, et il y a souvent des festivals ou animations. Et puis on est pas non plus à Paris. Mais tout cela a un prix.
Un prix financier d'abord, les loyers sont élevés, la taxe d'habitation aussi, c'est d'ailleurs drôle quand un collègue qui vit dans une maison à la campagne paie moins cher qu'un T2 de 36m² à Nantes. Quand près de 50% de ton salaire mensuel part dans le loyer + impôts (revenu et habitation), ça énerve beaucoup. L'achat immobilier est très compliqué, quasiment impossible seul à moins d'être dans une catégorie sociale très élevée. Quand des pancartes affichent "à partir de 175 000€ le T2" devant un immeuble neuf, on hallucine quand même et on imagine le prix d'un T3 ou d'une maison. Et pour terminer avec le financier, il y a aussi le stationnement payant partout. Je suis loin d'être en centre ville et pourtant ma rue est payante, pas génial quand on veut inviter du monde.
L'autre inconvénient c'est le trafic, des bouchons à 19h sur le périphérique en période de vacances, Waze en PLS qui ne trouve pas vraiment de solution de contournement car c'est pareil partout, ce n'est pas normal. La faute aux automobilistes qui roulent beaucoup trop près, ce qui complique les insertion car on doit attendre que quelqu'un s'arrête, ce qui bloque donc la file derrière. Et quand on combine ça aux changements de file, on provoque aussi le blocage de la file de gauche. Bref, de 45min à 1h pour faire 10km en voiture alors qu'avec un vélo c'est 25min maximum. Et puis un effet de surpopulation le samedi après-midi en centre ville car non seulement il y a des marées humaines dans les rues, mais on se retrouve en plus à faire la queue pour entrer dans un simple café. On se demande si on se promène ou si on est à Disneyland.
J'aurais pu parler aussi des incivilités ou de la délinquance, mais je n'en suis moi même pas victime et je ne veux pas politiser cet article. Il faut tout de même s'habituer aux portes d'entrées fracassées dans les immeubles, les vols dans le local à vélo, ainsi que dans les box privatifs fermés (en parking sous terrain).
On s'habitue à tout cela, le bruit, les bouchons, la pollution, mais on les subit et la fatigue s'accumule jusqu'au jour où on réalise le coût nerveux des 2x45min de bouchons par jour pour aller bosser. Quand je suis parti 3 semaines à vélo j'ai profité du calme offert par les itinéraires cyclables sauvages, les camping à l'extérieur des villes, les canaux. Malgré l'activité sportive continue je me suis reposé.
Tout ceci n'est qu'un ressenti, je n'ai pas trouvé de statistiques pour savoir si la situation est vraiment pire qu'avant ou si c'est un effet crise de le trentaine qui a modifié ma sensibilité à ce genre de choses. Je ne pensais pas écrire un article aussi long et je ne sais pas s'il restera en ligne.
Oh mon dieu, IMB achète Red Hat, ça sort vraiment de nulle part mais j'imagine que tout le monde est maintenant au courant.
Même si j'essaie de rationaliser la chose en me disant que cela ne devrait pas changer grand chose, du moins pas avant quelques années, j'ai tout de même envie de me mettre en PLS et de pleurer sous mon bureau. Red Hat c'est un symbole, c'est une boite qui a un rayonnement énorme sur Linux, tant en terme de contributions que de choix politiques. C'est aussi une des distributions les plus présentes en entreprise. Ça et tout l'écosystème qui va avec: KVM, libvirt, ovirt, Ansible, GlusterFS, Ceph, Openshift, Fedora, CentOS... et au final cette entreprise se fait racheter comme un vulgaire opérateur de téléphonie.
J'ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi une entreprise qui fonctionne bien accepte de se faire racheter par un plus gros, ça me dépasse complètement et c'est quelque chose de très négatif à mes yeux, comme s'il n'y avait que l'argent qui comptait (on parle quand même de 34 milliard de dollars).
Je me dis maintenant que j'ai bien fait de m'orienter sur Debian, tant pour mes serveurs que mes stations de travail. Et j'espère qu'IBM ne se comportera pas comme Oracle en sabrant tout ce qui fait que Red Hat est une entreprise cool.
Vous avez tous eu dans votre entreprise un serveur nommé Orion car le nommage selon les constellations ou objets du système solaire est un grand classique. J'ai eu affaire à du Asterix et Obelix, Tom et Jerry, Arnold et Willy... et je trouve ça pénible. Beaucoup de gens choisissent un dictionnaire bien précis pour nommer leur serveur, il y en a d'ailleurs une liste ici, et pourtant je ne pense pas que ce soit une bonne pratique. Outre le fait que nous n'avons pas forcément le même humour que nos prédécesseurs, cela peut vite devenir l'enfer dans les situations d'urgence:
At 3am, when the world is burning down, having to figure out if "tatooine" is the DNS or the DHCP server is a problem you DON'T want or need.
Source.
Il est plus avisé de choisir un nom qui donne des informations utiles, comme la localisation et la fonction, ou encore le client quand il s'agit d’infogérance. Je n'ai pas encore trouvé la solution idéale, mais je trouve cet article intéressant: A Proper Server Naming Scheme. Le début me contredit puisqu'il recommande de donner des noms sans rapport avec la fonction et d'utiliser ensuite des CNAME records, mais je le trouve quand même assez complet. Ainsi pour un hypothétique serveur Web utux de développement hébergé à Amsterdam et faisant partie de l'organisation utux.fr on obtient ça:
On a toutes les infos dont on a besoin en un simple coup d'oeil. L'inconvénient est que c'est un peu long pour un hostname ou un nom de machine virtuelle. Je ne gère que mes propres serveurs et je n'en ai pas une centaine, j'ai donc plutôt adopté ce format:
Simple, efficace et lisible. Et vous?
Sources:
J'ai adoré le remake 2016 de DOOM: dynamique, nerveux, défoulant avec des guns exagérément grands, des exécutions débiles et des powerup irréalistes mais jouissifs. Il semble que le public soit unanime, c'est un putain de bon jeu, en opposition avec la presse beaucoup plus frileuse qui attendait un éinième CoD-like (14/20 sur un certain site français en 3 lettres, c'est ridicule).
Doom à la base est un jeu sorti en 1993, je ne me rappelle pas de l'avant car j'étais trop jeune, mais j'ai connu l'arrivée de ce jeu et aussi ce qu'il y a eu après. Doom 1 & 2 avaient une ambiance particulièrement prenante avec les monstres (les "taureaux", les "araignées"...), les armes, le sound design, le visage de son personnage dans le HUD, la musique, et surtout le moteur graphique absolument énorme pour l'époque. Et puis il y avait l'aspect multijoueur, à 2 joueurs par câble série pour les pauvres, en réseau IPX ou via connexion modem pour les plus chanceux, en collaboratif ou en deathmatch. DOOM a tellement marqué son époque et son domaine qu'il a créé un nouveau genre de jeu: le DOOM-like. Beaucoup de jeux se sont d'ailleurs basé sur le même moteur (Heretic, Hexen), d'autres non mais se sont positionnés en descendent spirituel comme par exemple Quake, Half-Life ou Duke Nukem 3D.
Doom a connu de très nombreuses versions: TNT, Plutonia, Doom2... et c'est sans compter les différents portages ailleurs que sur PC, la légende dit même qu'on trouvait ce jeu sur les calculatrices de lycée (ce qui ne semble pas tout à fait vrai après une recherche sur Youtube, puisque ce n'est pas exactement le même jeu).
Le très attendu Doom 3 est arrivé en 2004 et techniquement id Software n'a pas déçu. Je me rappelle de mes premiers instants sur ce jeu, c'était une véritable baffe, je trouvais les graphismes temps réel 3D aussi beau que ce qu'on avait d'habitude de voir dans les cinématiques pré calculées. Les couleurs, les jeux de lumières, la modélisation des personnages, tout était absolument renversant. Et puis il y avait un système de son 5.1 immersif dont je n'ai jamais pu profiter, n'étant pas équipé à ce niveau. Et puis ce fut le drame.
Doom 3 a déçu beaucoup de monde. Il pris le parti de proposer des niveaux plutôt linéaires avec une trame scénaristique et des éléments d'histoire à ramasser au travers de PDA. Beaucoup l'ont l'ont jugé trop lent, trop couloir, trop sombre, je ne suis pas de cet avis. C'était clairement volontaire, en 2005 on commençait à vouloir raconter des histoires dans les jeux, et id Software a fait du bon boulot à ce niveau. Le côté nerveux est certes mis de côté car la vitesse de déplacement est plus lente, en revanche on a toujours l'arsenal légendaire et la capacité à nettoyer toute forme de vie alien de manière assez radicale. J'ai pris beaucoup de plaisir.
Et c'est ça qui m'a donné envie d'écrire cet article. Les joueurs ont une mémoire sélective, pour eux Doom a toujours été synonyme de nervosité, d'ultra violence, de défouloir, au point que je pense qu'il y a une grosse confusion avec Brutal Doom, un mod sorti bien après. Les vieux Doom ont toujours été plutôt lents, extrêmement labyrinthiques et une fois passé les premiers niveaux on se retrouvait très souvent bloqué, il fallait trouver la bonne clé ou le bon interrupteur et cela pouvait rendre dingue. Je pense personnellement que Doom 3 est très proche de Doom et que Doom 2016 est plus un mélange de Quake et de Brutal Doom.
La conclusion de cet article est que j'ai toujours été fan des jeux Doom, sans exception, et que nous avons de la chance que la franchise et Id Software existent toujours. Il est bon de constater qu'on se risque encore à sortir des FPS oldschool au XXIe siècle alors que CoD a tué le genre et que même Duke Nukem Forever s'est planté. Allez, moi je vais m'écouter un peu de Mick Gordon.
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