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🇰🇷 La Corée du Sud à Vélo (voyage 2024) 🇰🇷

Rédigé par uTux 2 commentaires

Avec madame Utux, nous avions prévu de retourner en Corée du Sud au printemps pour des raisons familiales, j'en ai donc profité pour y caser mon périple annuel à vélo. Ainsi j'ai traversé le pays en roulant de Incheon 인천 jusqu'à Busan 부산 en 7 jours et à peu près 700 km.

J'ai effectué ce périple à la fin Mars / début Avril en pleine période de fleuraison des cerisiers (qui sont blancs et pas roses) avec un climat idéal car pas trop frais en cas de pluie, et pas trop chaud quand il y a du Soleil 🙂. Une très bonne expérience dont je vais essayer de faire un retour ici.

Une carte interactive doit s'afficher juste au dessus. Le fond par défaut est Openstreetmap mais vous pouvez baculer sur "ESRI" (à l'aide du bouton de layers sur la partie supérieure droite) si vous voulez les noms romanisés.

Mon petit passeport !

La Corée a mis en place des itinéraires cyclables le long des fleuves, de la côte Est, et de l'île de Jeju 제주도. On parle de "4 Rivers" ou "Cross Country" selon le parcours réalisé et il est possible d'acheter un "passeport" (optionnel bien sûr) pour 4500 KRW - actuellement 3,04 Euro - sur lequel vous allez pouvoir apposer des petits tampons à chaque étape. Ces checkpoints ou "certification center" sont des cabines téléphoniques rouges dans lesquelles se trouve un tampon encreur unique.

Passeport
A l'arrière plan, l'une des cabines à rechercher pour tamponner son passeport.

Le passeport est nominatif et peut être acheté à différents endroits. Personnellement je l'ai pris au Ara West Sea Lock, mon point de départ. Le site KoreaByByke (non officiel) donne également beaucoup de ressources utiles. Ce passeport permet d'obtenir un diplôme en complétant les parcours ainsi qu'une médaille mais cette dernière est payante.

Mon périple

De Incheon 인천 à Séoul 서울

Cet itinéraire est idéal pour commencer car la route est majoritairement dédiée aux vélos, très plate, et peuplée de toilettes et supérettes quasiment tous les kilomètres 😄 ! On y croise également beaucoup d'autres cyclistes mais aussi des piétons, ce qui semble-t-il a justifié la mise en place de ralentisseurs (전전히) mais aussi de... speed cam ! Et oui il y a des radars mesurant la vitesse des cyclistes et leur demandant de ralentir si leur vitesse dépasse 20 km/h. On rejoint rapidement le fleuve Han (한강) qui traverse Séoul 서울.

Bien que l'itinéraire officiel ne s'aventure pas dans Séoul 서울, j'avais décidé d'y faire un crochet pour visiter quelques lieux emblématiques et y passer la nuit. Ainsi j'ai pu monter jusqu'à la Seoul N Tower (200 mètres de côte), j'ai traversé le quartier touristique Myeong-dong 명동 (mauvaise idée à vélo) pour enfin arriver jusqu'à Gyeongbokgung 경복궁 (le palais royal). Malheureusement, la circulation à vélo dans Séoul 서울 est difficile car il y a très peu d'infrastructures 😕.

Cheonggyecheon
Cheonggyecheon 청계천, incontournable à Séoul 서울.

De la pluie, des travaux et la campagne.

Sortir de Séoul 서울 fut plus facile que prévu car j'ai suivi Cheonggyecheon 청계천 qui est longé par deux pistes cyclables. J'ai traversé le fleuve Han en empruntant un pont réservé aux trains et aux vélos, m'offrant au passage une vue sur la Lotte World Tower.

Lotte world tower
Traversée du fleuve Han, avec la Lotte World Tower visible.

Après la traversée, j'ai mis le cap vers l'est direction Yangpyeong 양평. C'est en m'éloignant de la ville que j'ai découvert les magnifiques paysages de Corée avec ses vallées montagneuses et le majestueux fleuve Han. Seul bémol : la pluie qui masque l'horizon lointain, gâche les photos, et rend le parcours moins agréable. Ainsi dès la moitié de l'étape j'étais trempé avec mes genoux et mon vélo couverts de crasse 😕.

J'ai tout de même fait un petit crochet à Dumulmeori 두물머리 qui offre un point de vue sur la confluence de Bukhangang 북한강 (rivière Han du nord) et Namhangang 남한강 (rivière Han du sud) . "두" signifie "deux" (abrégé), "물" se traduit en "eau" et "머리" c'est la tête, le nom est donc très parlant 🙂.

Dumulmeori
Point de vue à Dumulmeori 두물머리 avec la météo désastreuse.

L'itinéraire est majoritairement composé de routes cyclables dédiées et sécurisées avec notamment d'anciennes voies ferrées reconverties. L'avantage de ces dernières est qu'elles sont plates et bénéficient de tunnels pour traverser les reliefs. Mais tout n'est pas si rose puisqu'une section d'une dizaine de kilomètres était fermée pour cause de travaux, m'obligeant à improviser et à faire un détours 😐. La Corée étant un pays montagneux, je me suis retrouvé en pleine campagne à pousser mon vélo à la main dans des côtes infâmes en espérant ne pas être obligé de revenir en arrière.

Campagne
Une route de campagne en Corée

Après une nuit à Yangpyeong 양평, j'ai mis le cap vers Chungju 충주. La pluie a malheureusement persisté et je me revois encore en train de pédaler, trempé et couvert de boue avec les doigts de pieds gelés alors qu'il n'était même pas encore midi 😣.

Corée sous la pluie
La Corée sous la pluie. Au moins la photo est belle !

Point surprenant : en Corée on trouve souvent des véhicules sur les voies dédiées aux vélos. J'en ai même vu s'arrêter pour retirer les poteaux censés leur bloquer le passage puis les remettre derrière 😮. Ainsi il n'est pas rare de se faire doubler par par une dizaine de voitures au cours de la journée (heureusement la plupart roulent lentement).

Le trajet est également marqué par de nombreux barrages avec un certain nombre de ceritification centers à ne pas rater afin d'avoir vos petits coups de tampon. Le dénivelé commence à se faire sentir mais rien de bien méchant pour l'instant, les vraies montagnes arriveront plus tard !

Yeojubo"
Yeojubo 여주보

La pluie s'est calmée en fin d'étape mais j'ai affronté ma première crevaison à la roue arrière 😢. Par chance, j'étais près d'une boutique de location de vélos, j'ai donc pu emprunter une pompe à pied pour regonfler ma roue plus facilement après avoir remplacé la chambre à air. Ils m'ont aussi permis de re graisser ma chaîne car cette dernière commençait à grincer après 2 journées passer à rouler sous la pluie. Les Coréens sont des gens très sympathiques qui ont tout fait pour m'aider ou me soutenir moralement pendant que je changeais ma roue 😇 !

Direction Sangju 상주, du Soleil et des montagnes.

Pour mon 4e jour de voyage la pluie s'est enfin calmée et a laissé place au Soleil ! J'ai ainsi pu commencer à profiter des paysages, surtout lorsque je suis passé à Sujupalbong 수주팔봉 avec un sublime point de vue, un pont suspendu et des chutes d'eau.

Sujupalbong
Sujupalbong 수주팔봉.

J'avais également prévu un détours pour voir Suok Falls (d'autres chutes d'eau) mais j'ai zappé car j'affrontais une montagne avec une ascension de 600 mètres... et oui, ça commence à grimper sérieusement ! D'après mes cartes il s'agit de la montagne Jolyeongsan 조령산. L'ascension m'a pris une bonne heure en petite vitesse avec des pauses, mais une fois en haut j'ai pu admirer le point de vue avant d’entamer une interminable descente.

Jolyeongsan
Point de vue après l'ascension de Jolyeongsan 조령산

Bien plus tard dans la journée j'ai à nouveau crevé mon pneu arrière, et n'ayant plus de chambre à air de remplacement j'ai du faire un détour par un magasin de réparation (pas loin heureusement). J'ai pu discuter avec un Coréen parlant très bien l'anglais et ce dernier a demandé au propriétaire de la boutique de me faire une ristourne :) J'ai pu re faire mon stock de chambres à air de spare.

Mon étape du soir était à Sangju 상주, dans une guest house Hanok 한옥 que j'avais repéré sur Naver. Cette dernière était en fait une ferme tenue par 2 propriétaires âgés ne parlant pas un mot d'anglais et proposant une "pension" (repas + nuitée + lessive) à 70 000 KRW. Le moins que je puisse dire est que ce fut une expérience atypique et enrichissante : l'hygiène à la Coréenne (une paire de claquettes pour le salon, une autre pour la chambre), les douches dans un bâtiment extérieur non chauffé (mais l'eau si), le chien attaché par une grosse chaîne, et la nuit sur un futon à même le sol. Je recommande 👌.

Hanok
L'expérience Hanok 한옥

Des crevaisons et des coups de Soleil

Au moment de partir, j'ai découvert que mon pneu arrière était dégonflé, arf. Il semble que l'air s'échappait à la base de la valve, j'ai donc du procéder au remplacement de la chambre à air. Point positif : la météo avec un temps très ensoleillé, ce qui m'a d'ailleurs valu des coups de soleil au visage, car je ne m'attendais pas à cela en cette période !

Le chemin vers Daegu 대구 est plutôt plat et j'ai pris beaucoup de plaisir à pédaler, cependant j'ai encore crevé, décidément. A chaque changement de chambre à air j'examinais mon pneu et j'y passais les doigts à la recherche de déchirures ou d'objets pointus plantés dedans mais je ne trouvais rien de probant. Et alors que je galérais avec ma pompe minuscule pour regonfler mon pneu, un cycliste coréen m'a prêté un gonfleur électrique portatif. Il m'a permis de gonfler sans effort mon pneu à la bonne pression. Encore un exemple de la gentillesse des Coréens !

Daegu 대구 était mon étape mais je n'ai pas vraiment eu l'occasion de visiter car la ville est vraiment immense et je ne voulais pas trop m'éloigner de mon itinéraire. C'est le grand paradoxe de la Corée : le pays est petit, mais les villes sont immenses.

Le sud, ça grimpe.

Au petit matin, j'ai encore trouvé ma roue arrière dégonflée 😓 Un peu agacé, j'ai inversé les pneus avant et arrière, car je soupçonnais que ce dernier soit usé même si visuellement je ne trouvais rien. Et ce fut une bonne décision car je n'ai plus eu aucune crevaison pour le reste du voyage.

De quoi faire un magnifique fond d'écran.

Cette étape fut marquée par des paysages sublimes mais aussi 2 montagnes à passer, bien qu'il soit possible de "tricher" pour l'une d'elles en empruntant la route des voitures qui bénéficie d'un tunnel. J'ai choisi d'affronter les montagnes mais je les ai faites à pied car elles étaient trop agressive et je voulais économiser mon énergie et mon eau. Petite surprise sur le chemin : un temple bouddhiste (Musimsa - 무심사) au milieu de nulle part, avec un haut parleur qui diffuse des mantras.

Direction Busan 부산 !

Après une nuit dans un Motel à Namji-Ri 남지리 j'ai entammé ma 7e et dernière étape vers Busan 부산.

Busan
Les cerisiers en fleurs à Busan (couleurs naturelles).

L'arrivée à Busan 부산 est spectaculaire car on roule sous des cerisiers en fleurs pendant une dizaine de kilomètres. Cela est aussi un inconvénient car il y a de très nombreux piétons à esquiver, il faut parfois même marcher, la progression est donc difficile, mais c'est magnifique !

A la fin du parcours, j'ai obtenu un sceau sur mon passeport ainsi qu'un certification pour avoir accompli le "Cross country road", j'en suis fier !

Préparation et organisation

Louer, ou emmener un vélo ?

Personnellement, j'ai choisi la première option, principalement pour m'éviter les galères du transport (avion, métro, train) et parce qu'il ne me serait utile que 1 semaine alors que le voyage devait durer 1 mois. J'ai loué un vélo chez Bike Rental Korea et j'en ai été satisfait :

  • Un interlocuteur anglophone très sympa (par mail et KakaoTalk) qui donne volontiers des conseils.
  • Le vélo de route AL3 est correct (freins à disque + points d'accroche de bagages à l'arrière) et le casque, les phares et l'antivol sont fournis. De plus il y a un support Garmin (j'ai pu y mettre mon Edge 540 S). En option on peut aussi louer des sacoches et un kit technique.
  • La boutique propose un service (payant) de livraison et de collecte du vélo à Incheon 인천, Séoul 서울 et Busan 부산. Il faut juste trouver un hôtel ou une guest house qui accepte de le stocker si vous ne pouvez pas être présent.
  • Paiement Pro par Paypal avec facture.

Le coût de la location n'est pas négligeable (c'est plus cher qu'emmener son propre vélo en avion) mais cela m'a épargné toute la logistique de l'avant et l'après voyage. J'ai juste du emmener ma tenue de vélo et mon GPS Garmin, c'est tout.

Itinéraire et étapes

J'ai utilisé comme d'habitude visugpx avec les fonds de carte Opencycle. Les itinéraires cyclables de Corée y apparaissent en rouge, il est donc facile de créer son tracé. Pour la recherche de points d'intérêts et l'analyse de routes, il faut utiliser Naver car Google Maps n'est pas très à jour. Cela demande de la patience car l'interface est en Coréen et il n'y a pas de CDN en Europe donc c'est lent à charger, mais en revanche les infos sont à jour !

Habituellement, je réserve tous mes logements à l'avance (hormis les camping) pour être sûr d'avoir un endroit où dormir, mais en Corée ce n'est pas aussi simple car beaucoup d'hôtels / guest house n'ont pas de site web en anglais, voire même aucun site du tout. Une première solution est de passer par Booking.com mais là encore il n'y a pas toujours de résultat dans la zone où vous voulez dormir. Si c'est le cas, cherchez simplement un quartier dans lequel il y a de nombreux motels (모텔) car vous y trouverez toujours une chambre. Les tarifs sont raisonnables (50,000 KRW la nuitée soit €34) et on y dort très bien. Par contre n'oubliez pas vos bouchons d'oreille car ces établissements sont très prisés des couples qui ne veulent pas seulement dormir.

La langue

En dehors des zones touristiques des principales "grosses" villes (Séoul, Incheon, Busan...) les gens ne parlent pas anglais, vous allez donc miser à fond sur les applications de traduction, avec des résultats aléatoires, mais ça fait partie de l'aventure.

Vous pouvez aussi essayer d'apprendre le Hangeul si vous en avez la motivation, cela vous permettra de lire les panneaux et les enseignes surtout qu'il y a beaucoup d'anglicismes tels que "모텔" (littéralement "Motel") ou "커피" (KeoPi : Coffee).

Le Hangeul est plus accessible qu'il n'y paraît car c'est un alphabet phonétique ne comprenant "que" 40 caractères dont la moitié sont des combinaisons (consonnes doubles ou voyelles composées). Il a d'ailleurs été conçu pour être accessible au peuple par le roi Sejong que les Coréens apprécient beaucoup.

Avec quelques minutes de révision par jour, vous pouvez l'apprendre en quelques semaines, cela vous permettra de lire phonétiquement le Coréen.

Astuces et retours sur mes voyages en Corée

En vrac :

  • Monnaie : Elle est très utilisée en Corée, trouvez un ATM dès votre arrivée à l'aéroport et n'hésitez pas à retirer 500 000 KRW (~339 Euros) si votre séjour dure plus de 2 semaines. Attendez vous à 3000 - 6000 KRW de frais cependant.
  • Carte bancaire : Carton rouge pour Boursorama car ma carte n'a fonctionné que pour 50% des paiements. J'ai écrit au support mais ai reçu une réponse générique à côté de la plaque. En solution de secours je payais en liquide ou alors avec une autre carte bancaire qui elle a parfaitement marché 100% du temps (mais avec une banque qui prend des frais).
  • Internet : Achetez une SIM prépayée chez KT ou LG U+, ils ont des comptoirs à l'aéroport d'Incheon 인천. Mieux : commandez une eSim en ligne si votre téléphone est compatible, c'est le plus simple. Il faut une connexion à internet pour l'activer, mais il y a du free wifi à l'aéroport.
  • Transports : Achetez une Tmoney card, vous pourrez l'utiliser dans tous les transports en commun du pays, et vous pourrez la recharger dans les épiceries, c'est vraiment cool.
  • Smartphone : Installez Kakao Map, il vous donnera les directions, temps d'arrivée des bus & trains, et même une estimation du coût des voyages en taxi.
  • Culture : Les coréens préfèrent dire "mer de l'ouest" plutôt que "mer de Chine". Idem pour la "mer de l'est" plutôt que la "mer du Japon". Soyez attentif aux gestes des mains quand vous donnez ou recevez des choses.
  • Nourriture : Très difficile pour les végétariens (mon cas) et quasi impossible pour les Végans. Heureusement je mange du poisson et des œufs, ce qui m'a plusieurs fois dépanné. J'ai aussi fait quelques petites entorses quand la situation l'exigeait car il faut savoir s'adapter aux autres cultures.
  • Pollution : La Corée est un pays très pollué, il y a un smog présent quasiment tous les jours et les habitants évitent de sortir quand il y a trop de micro particules.

La Corée sans filtre.

Beaucoup de français ont une vision idéalisée de la Corée principalement focalisée sur les traditions, la culture, l'hygiène, la politesse, et les productions musicales & audiovisuelles. En vrai tout n'est pas rose et on ne peut pas occulter certaines choses que l'on voit en sortant des circuits touristiques et des grosses villes.

Tout d'abord, il y a beaucoup de pauvres, principalement des personnes âgées qui continuent à travailler et habitent dans des maisons en tôle. Dans les grandes villes comme Séoul on les voit ramasser les détritus sur la route ou tenir des stands de street food à longueur de journée. Dans la campagne, on les voit assis dans l'herbe (probablement) à la recherche de racines servant à la cuisine ou pouvant être revendues sur les marchés.

Ensuite il y a la pollution qui est très visible, déjà avec le smog mais aussi avec les quantités importantes de déchets qui longent les rivières et les fleuves. Le premier point n'est pas prêt de changer car les infrastructures routières ne prennent en compte que les voitures. Je pense que le détail qui m'a le plus choqué est qu'il n'existe pas de rues piétonnes, il y a tout le temps des voitures même quand l'endroit ne s'y prête pas (quartier touristique, présence d'un marché, etc). Entre ça et les éclairages nocturnes excessifs, on peut dire que la Corée ne se préoccupe absolument pas de l'écologie.

Et en dernier point, la prostitution. Ce métier étant interdit en Corée, il est caché mais omniprésent. Ainsi le sol devant les hôtels et motel est jonché de petits flyers avec des numéros à appeler pour avoir un peu de compagnie, et il y a également de très nombreux "Norebang" 노래방 (équivalent Coréen du Karaoké) tout autour, ces derniers étant réputés pour les hôtesses+++ qu'ils mettent à disposition des clients. En soit je n'ai rien contre ce métier mais il est contrôlé par les mafias et divers proxénètes.

Impressions et conclusion

Je fais du cyclotourisme depuis 8 ans et ce voyage en Corée fut le plus compliqué à préparer, le plus dépaysant à rouler, mais aussi le plus gratifiant à compléter. La météo humide et les routes montagneuses m'ont posé un sacré challenge mais heureusement la beauté des paysages et la gentillesse des gens font que le voyage en valait largement la peine !

Ce fut aussi un excellent moyen de voir autre chose que les grandes villes ou les lieux touristiques et sortir des sentiers battus. J'ai également pu apprendre quelques mots et phrases en Coréen et j'ai aujourd'hui très envie de continuer à apprendre la langue car j'aurais aimé pouvoir discuter de manière fluide avec les locaux.

Précédents voyages

🇰🇷 Souvenirs de Corée - JeonJu, Naejangsan, Suwon 🇰🇷

Rédigé par uTux Aucun commentaire

Article précédent : 🇰🇷 Souvenirs de Corée - Séoul 서울 🇰🇷.

Le voyage organisé n'a duré qu'une semaine mais nous avions prévu de rester 15 jours de plus pour pouvoir visiter le pays avec un peu plus de liberté. A ce propos il y a deux choses à savoir : 1) les hôtels ne sont pas cher en Corée (on en trouve des très corrects à 35 euros la nuit) et 2) les transports en commun sont très développées. Ainsi le métro couvre Séoul et sa banlieue mais il y a aussi le "TGV" Coréen : le KTX (Korea Train Express). Grâce à ce dernier nous avons pu descendre à JeonJu ( 전주시 ), une ville qui nous avait été chaudement recommandée.

vue sur Jeonju
Coucher de soleil sur le quartier traditionnel de JeonJu / 전주시.

Là bas nous avons tenté l'expérience Hanok ( 한옥 ) (la ville est célèbre pour son village traditionnel) dont la principale chose que l'on retient c'est que l'on dort par terre sur un futon ! Si vous y allez en hiver, sachez que le sol est chauffant dans la plupart des logements en Corée (et à l'inverse il y a la climatisation l'été). Parmi les activités à faire à Jeonju : visiter le musée national, faire un tour au grand marché, voir la La porte de Pungnam, l'École confucéenne, manger un bibimbap, et bien d'autres choses. Mais attention : très peu de gens parlent anglais là bas, pas même les commerçants. Sortez les applications de traduction !

Futon au sol
L'expérience Hanok / 한옥.

Une autre destination que nous voulions visiter est le parc national de Naejangsan ( 내장산 ). Pour y aller on combine le KTX avec une course en taxi. Sachez que ces derniers ne sont pas chers du tout en Corée, il faut juste réussir à expliquer au chauffeur où on veut aller 😅 . L'application Kakao T permet de trouver un taxi.

L'entrée du parc est payante et s’étend sur plusieurs kilomètres, il faut donc prévoir un extra de marche avant même de commencer la vraie randonnée en montagne. Mais surtout le parc dispose de commerces pour se ressourcer avant de commencer l'ascension (ou après). Il y a également un "cable car" (téléphérique) mais il ferme assez tôt. La randonnée est d'une difficulté moyenne : ça grimpe (le plus haut sommet est à 763m) mais les chemins sont bien balisés et sécurisés (le plus souvent). Il faut juste faire attention à ne pas se faire surprendre par la nuit qui peut tomber assez vite et il n'y a aucune lumière, aucun refuge, rien.

Naejangsan
Naejangsan / 내장산 avec les couleurs d'Octobre.

En bon touristes non préparés, nous sommes redescendus dans l'obscurité à la lumière des téléphones. Nous en gardons néanmoins un excellent souvenir et c'est un endroit incontournable pour ses couleurs durant l'automne.

De retour sur Séoul, nous avons pu visiter la Seoul Tower (Namsan) ou encore la Lotte Tower qui culmine à 555 mètres ! Le métro (qui est extrêmement étendu) constitue un excellent moyen de visiter la région. Ainsi nous sommes ensuite descendus à Suwon ( 수원시 ) où on peut visiter la célèbre Forteresse de Hwaseong (de nuit, dans notre cas).

Forteresse de Suwon
Promenade de nuit sur les murs de la forteresse de Suwon.

A l'est de Suwon il y a un autre point d'intérêt à visiter : le Korean Folk Village ( 한국민속촌 ). C'est un grand parc à thème (entrée payante) dans lequel vous pouvez assister à des spectacles, animations, et visiter des reconstitutions d'anciens villages. Cela vaut le coup si vous voulez en prendre plein les yeux ou si vous appréciez la culture traditionnelle Coréenne.

Spectacle au Korean Folk Village.

Et puis le voyage est arrivé à son terme, il était temps de rentrer en France. Donc retour à Incheon pour y prendre l'avion direction Paris Charles de Gaules, avec un vol d'une durée de pas moins de 14 heures ! Soit 2 heures de plus qu'à l'aller, Aouch. J'ai l'impression que le jet lag est plus impactant dans ce sens car j'ai été fatigué plusieurs jours de suite alors qu'à l'arrivée en Corée une seule nuit m'avait suffit pour me recaler.

Ce voyage en Corée nous a laissé d'excellents souvenirs et nous espérons pouvoir y retourner prochainement.

Install openSUSE from Alpine on aarch64 on Hetzner

Rédigé par uTux Aucun commentaire

Hetzner provides a console access (aka kvm ip) on cheap virtual servers which is really a cool thing. While it's not possible to mount a custom iso image, they have a library with multiple choices. The openSUSE project has iso images for aarch64 but unfortunately they are missing on hetzner.

Fortunately it is possible to boot another iso and install openSUSE anyway.

  1. Provision an aarch64 virtual machine with any system.
  2. Mount the Alpine iso, reboot the virtual machine and open console / kvm ip.
  3. Login as "root" (no password) and run "setup-alpine". Set your keyboard, configure Network, and press CTRL+C to cancel.

Find the latest "Generic" KVM/Xen aarch64 image on openSUSE's website and grab it:

curl -O https://fr2.rpmfind.net/linux/opensuse/distribution/leap/15.5/appliances/openSUSE-Leap-15.5-Minimal-VM.aarch64-kvm.qcow2

Edit /etc/apk/repositories then add:

http://dl-cdn.alpinelinux.org/alpine/v3.19/main
http://dl-cdn.alpinelinux.org/alpine/v3.19/community

Install qemu-img and convert the qcow2 image to raw:

apk update && apk add qemu-img
qemu-img convert -f raw \
openSUSE-Leap-15.5-Minimal-VM.aarch64-kvm.qcow2 \
openSUSE-Leap-15.5-Minimal-VM.aarch64-kvm.raw

Now you can dd the raw image to disk (make sure /dev/sda is the main disk):

dd if=openSUSE-Leap-15.5-Minimal-VM.aarch64-kvm.qcow2 of=/dev/sda bs=1M

Unmount iso & restart the virtual server. You should see the openSUSE cloud image initial setup :)

Security warning: /etc/ssh/sshd_config has "PermitRootLogin yes". Copy your SSH public key to /root/.ssh/authorized_keys then quickly change the config file to "PermitRootLogin prohibit-password".

Bonus: to extend the root partition:

zypper install growpart
growpart /dev/sda 2

5 systèmes que j'aimerais tester

Rédigé par uTux Aucun commentaire

Ceci est une liste purement subjective de systèmes d'exploitations que j'aimerais bien tester en desktop ou en serveur "si j'avais le temps, si j'avais un use case, si j'avais un vieux notebook qui traîne dans un coin, si j'avais un petit serveur dispo pour monter un lab..."

GhostBSD

GhostBSD screenshot

J'adore FreeBSD, cela fait plus de 10 ans que je l'utilise sur 1 ou 2 serveurs dans un coin d'Internet ou de ma maison. A l'origine il me servait pour les jails - avant que Docker n'existe - sur une machine trop peu puissante pour supporter toute forme de virtualisation. J'avais même des jails en Debian GNU/kFreeBSD afin de combiner le meilleur des deux mondes.

Cependant, je n'ai jamais pu me motiver à utiliser FreeBSD en desktop car outre l'installation laborieuse de l'environnement de bureau complet, certaines features sont un peu moins pratiques que chez Linux (keymap, Wifi, hibernation...). Je dois admettre également que Docker me manque, bien que je pourrais apprendre à m'en passer en buildant mes propres jails.

GhostBSD est à FreeBSD ce que Manjaro est à Archlinux : une version prête à l'emploi pour un usage desktop. Et c'est un peu triste à dire mais depuis que DesktopBSD et PC-BSD/TrueOS sont morts, il ne reste que GhostBSD et NomadBSD pour remplir ce rôle.

GhostBSD pourrait être une bonne solution pour me permettre d'expérimenter le desktop sous FreeBSD.

Q4OS (Trinity)

Q4OS screenshot

Q4OS est une distribution Debian fournie avec l'environnement KDE Plasma ou Trinity, un fork de KDE 3.5 toujours maintenu. Alors que ce dernier n'est pas aussi populaire que MATE (qui rempli le même rôle en continuant à faire vivre l'esprit de GNOME2) Q4OS fait beaucoup d'efforts pour en proposer une version bien intégrée et agréable visuellement.

J'avoue que KDE 3.5 titille une fibre nostalgique en moi, même si je m'en souviens surtout comme d'un environnement bordélique et surchargé. Q4OS pourrait me donner l'occasion de me réconcilier avec ce DE.

Mageia

Mageia screenshot

On ne présente plus Mageia, le fork le plus fidèle à l'esprit d'origine de feu Mandriva. Je suis habituellement très critique envers cette distribution pour diverses raisons mais je dois avouer qu'elle a le mérite d'être encore là et d'être toujours indépendante. Dans un précédent article je disais même que je pourrais me réfugier dessus si jamais un jour Debian venait à disparaitre (ce qui était un pur exercice de pensée).

Utiliser sérieusement et longuement Mageia me permettrait peut-être de comprendre l'amour que portent certains utilisateurs à cette distribution qui manque gravement de moyens et qui vit dans le passé :)

OpenSuse

OpenSUSE screenshot

Lorsque l'on s'aventure sur le territoire des distributions Linux développées par une entreprise, on a généralement affaire au trio Red Hat, Ubuntu et SUSE. OpenSuse est la distribution communautaire gratuite disponible en deux cuvées : Leap (alignée sur la version de Suse Linux Enterprise Server - ou SLES) ou Tumbleweed (rolling release).

A l'instar de Drakeconf pour Mageia, OpenSuse dispose d'un outil graphique de configuration - Yast2 - dont j'ai beaucoup de mal à comprendre l'intérêt mais heureusement rien ne nous oblige à l'utiliser.

Suse ayant encore une bonne image auprès du grand public, en produisant gratuitement une distribution stable d'une grande qualité, j'aimerais bien trouver un jour un cas d'usage pour OpenSuse en desktop ou en serveur.

OpenIndiana

OpenIndiana screenshot

Après avoir écumé les distributions Linux et être passé par FreeBSD, NetBSD, OpenBSD... que reste-t-il ? Et bien la famille Solaris semble constituer une bonne piste. Le hic c'est qu'il n'existe plus vraiment de communauté pour maintenir les forks libres que sont OpenIndiana et OmniOS.

Malgré tout j'aimerais bien que ces systèmes reviennent en force afin de nous proposer un peu d'exotisme dans le monde des sysadmins.

Protonmail, un écosystème fermé qui vous veut du bien.

Rédigé par uTux Aucun commentaire

Voilà maintenant un peu plus de 10 ans que je gère mon propre serveur de messagerie Postfix (avec un bref passage par OpenSMTPD) mais je me pose de plus en plus la question de passer sur une offre managée qui me permettrait de ne plus avoir à m'en soucier, tout en conservant mon nom de domaine personnalisé.

Un choix facile aurait été Office365 mais l'hébergeur ne supporte plus les custom domains pour les particuliers. J'ai aussi écarté GMail car je n'aime pas l'UI et à cause de la tendance de Google à vouloir toujours afficher des informations (nom, avatar) sur vos interlocuteurs et à les ajouter en ami dans Hangouts.

Je ne connais pas tous les fournisseurs d'adresses e-mail de la planète mais il me restait OVH et Protonmail dans ma liste. Le premier est intéressant mais se base sur Microsoft Exchange + owa (Outlook Web Access) dont l'interface est très lourde et peu intuitive à mon sens. J'ai donc tenté ma chance avec Protonmail.

Une communication axée sur la sécurité

Protonmail met en avant le 100% chiffrement et l'importance accordée à la vie privée de l'utilisateur. En réalité ce n'est pas aussi simple puisque comme nous le verrons plus tard cela se fait au détriment des protocoles standards (pas d'IMAP par exemple). De plus les e-mails sont faits pour circuler, on en envoie et on en reçoit avec le monde entier, et 80% de vos interlocuteurs utilisent Office 365 ou GMail :) Donc peu importe à quel point Protonmail est sécurisé, à partir du moment où un message sort à l'extérieur il ne pourra plus être considéré comme sûr et vos métadonnées traîneront à un endroit où à un autre.

Un bon point en revanche est que l'inscription à Protonmail ne nécessite pas de coordonnées personnelles, pas plus que de carte bleue, du moins pour la période d'essai.

Une offre pas claire

Protonmail est gratuit mais pour avoir un domaine personnalisé, il faut payer. Voici ce qu'affiche la page "pricing" de ce fournisseur :

Protonmail general pricing
Gratuit ou €10/mois avec 1 an d'engagement ? Non...

Diantre ! €10 par mois alors qu'il n'y a que le mail qui m'intéresse (le packaging comprend plein d'autres services), c'est beaucoup trop cher ! Mais heureusement il y a un twist (merci Etenil pour l'info) puisqu'en cliquant sur "View Mail plans" on obtient d'autres tarifs :

Protonmail general pricing
Oh ! Un tarif à €4 par mois...

Il y a donc un plan "Mail Plus" au tarif intermédiaire un peu plus abordable mais celui-ci n'est pas mis en avant, c'est dommage car beaucoup de clients potentiels risquent de passer leur chemin. J'ai souscrit à ce service avec 30 jours d'essai gratuit.

Une souscription et une UI bien pensés

Comme dit précédemment, l'inscription ne demande pas de carte bleue ni même de coordonnées, vous devez juste choisir un identifiant principal (en @protonmail.ch ou @proton.me) et un mot de passe, ce qui est un bon point car on ne risque pas de se retrouver avec un prélèvement quand on oublie de résilier à la fin de la période d'essai.

Les champs en rose sont des informations personnelles masquées.

L'ajout d'un custom domain est déconcertant de simplicité, ainsi que la mise en place de DKIM, SPF et DMARC au niveau de vos entrées DNS. Le seul point négatif est l'absence de double authentification, c'est à dire combiner votre mot de passe sur le webmail avec une validation sur une appli générique (Microsoft ou Google authenticator, par exemple) ou en recevant un code par SMS.

Le webmail de Protonmail est plutôt intuitif et peu gourmand en ressources, il est très réactif, beaucoup plus que Outlook. Il supporte également plusieurs thèmes dont certains sombres ce que j'apprécie particulièrement.

Un système fermé

L'accès doit se faire par le webmail ou par l'application mobile iOs ou Android. Oubliez les protocoles standards tels que IMAP, Activesync, CardDav, CalDav... aucun n'est supporté. Loin d'être une question de mauvaise volonté, il semble que ce soit plutôt la nécessité de conserver le chiffrement de bout en bout qui est à l'origine de ce manque.

Pour palier à ça, Protonmail met à disposition Mail Bridge ~ une application à exécuter en local et qui spawne un serveur IMAP relié à votre compte Protonmail ~ mais l'interfaçage n'est pas parfait. Ainsi les dossiers ne sont pas supportés et certains mails que je voulais copier depuis mon ancien compte ne passent pas car "dépassant les 30MB" même si le plus gros ne faisait "que" 19 MB. Ce bridge est donc un jouet que je ne m'imagine pas utiliser tous les jours.

Cette absence de support propre de protocoles standards peut poser des soucis en terme de sauvegardes (il faut s'en remettre à la plateforme) ou de flexibilité car on imagine qu'à la vue des problèmes rencontrés sur le Mail Bridge on ne pourra pas sortir facilement de Protonmail pour migrer ailleurs.

Concernant le stockage cloud il n'existe pas de client pour Linux, il faudra donc passer par le navigateur web. En revanche le VPN supporte wireguard mais je n'ai pas testé, pas plus que le calendrier ou le gestionnaire de mots de passe.

Conclusion

La promesse de Protonmail est tenue et la sécurité n'est pas qu'un argument marketing car des efforts sont faits pour limiter la collecte de données sur l'utilisateur et assurer le chiffrement de bout en bout (il manque juste le 2FA). Néanmoins il est important d'être conscient du risque d'enfermement et de dépendance à la plateforme.

Je choisis pour le moment de donner une chance à Protonmail et vais conserver ma subscription au moins pour quelques temps, tout en ayant conscience des limitations et des risques.

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