La nouvelle est tombée il y a quelques jours : le support de CentOS 8 se terminera fin 2021 et la distribution basculera à 100% sur le modèle Stream. C'est un changement de gouvernance brutal et destructeur pour ses utilisateurs car CentOS ne sera plus un clone de Red Hat gratuit mais plutôt son pendant "Windows Insider".
Il faut bien comprendre que CentOS c'est quelque chose de gros : c'est la 2e distribution la plus utilisée au monde sur les serveurs Web Linux en 2020 avec 18,8% de parts de marché. Moi qui travaille avec du Cloud et du Linux en entreprise, je confirme que ça représente à la louche 60% de nos serveurs (non Windows) peut-être même plus.
Qu'est-ce qui plaît autant dans cette distribution encore plus en retard que Debian et avec des dépôts tellement vides qu'il n'y a ni nginx ni htop ?
- C'est basiquement un clone gratuit de Red Hat, donc très stable et certifiée par des tas de constructeurs de matériel et éditeurs de middlewares.
- Support incroyablement long, une dizaine d'années.
- Bénéficie de l'énorme documentation en ligne de Red Hat.
- La pauvreté des dépôts est compensée par EPEL et SCL (mais aussi tout un tas d'autres).
- La version du kernel est vieille mais les drivers et correctifs de sécurité sont backportés dedans.
- Certains n'aiment pas les libertés prises par Debian dans le packaging de certaines applications (par exemple Apache). CentOS est un peu plus proche de l'upstream sur ce point.
En gros CentOS était une distribution incassable, prévisible, ennuyeuse, et avec un support extrêmement long. On comprend alors que l'abandon de cette stabilité au profil d'un modèle de type "testing" ou "insider" va totalement à l'encontre de ce qui faisait son intérêt. Mais alors, que peut-on faire ?
Si possible, ne plus déployer de CentOS 8 en attendant que la situation se stabilise. Cette annonce a provoqué de très nombreux retours négatifs de la communauté et il est évident que le projet se rend compte qu'il se saborde lui-même. En ce qui me concerne j'espère soit une annulation de cette décision, soit au contraire un message clair qui indique qu'IBM/Red Hat ne veut plus de CentOS dans sa forme actuelle, dans les deux cas nous serions fixés sur l'avenir.
En attendant, si vous devez déployer de nouveaux serveurs, il existe des alternatives :
- Si vous n'avez aucune fidélité à RHEL/CentOS ou aux RPMs, Debian et Ubuntu sont des alternatives de choix. J'ai une nette préférence pour la première que j'ai toujours trouvé plus légère, plus stable, et qui n'installe pas snap par défaut.
- CentOS 7 reste une option à ne pas négliger, car supportée jusqu'en 2024.
- Si vous avez besoin de la compatibilité RHEL/CentOS 8, il y a Oracle Linux. Alors oui le nom fait peur car quand on parle d'Oracle on pense aux tarifs exorbitants, à OpenOffice, et aux pratiques crapuleuses, il n'empêche que la distribution est bien gratuite et qu'elle perdure depuis 2013, en plus d'être elle aussi un clone de Red Hat. Elle est fournie avec deux kernel : RHCK (compatible Red Hat / CentOS) et UEK (Unbreakable Enterprise Kernel, plus récent et ne nécessitant pas de reboot). Oracle Linux est à mon sens l'alternative la plus crédible à CentOS. Pour couronner le tout, un script de migration est disponible : lien vers un retour d'expérience.
- Je ne recommande pas Rocky Linux, c'est beaucoup trop tôt. Des tas de distributions naissent et meurent chaque année, ou se retrouvent parfois dans un état intermédiaire façon Mageia, donc attendons de voir si Rocky aura les moyens de ses ambitions. Elle n'est de toutes manières pas encore disponible.
Il est urgent d'attendre, laissez passer les fêtes pour voir comment la situation évolue. Voilà mon avis sur le feuilleton CentOS ;)
Je me suis inscrit assez tard sur Facebook - début 2018 - et l'expérience aura duré un peu moins de 3 ans.
Les raisons qui m'ont poussé à me désinscrire :
- C'est con, mais le problème des réseaux sociaux est qu'il y a d'autres gens et rares sont ceux qui ont des choses intéressantes à dire, surtout en cette période anxiogène où la mode est aux complots et aux critiques en tous genres. Je me suis rendu compte que j'avais fini par masquer quasiment tous mes contacts pour ne plus voir leurs publications. C'est la raison la plus importante de mon départ.
- Un peu le même problème que Diaspora à savoir une présentation qui ne tire pas parti des écrans larges et oblige à scroller en permanence. L'ergonomie est misérable puisque personnellement j'ai toujours eu énormément de mal à retrouver des posts un peu vieux, je ne comprends rien à la manière dont le fil d'actus est trié.
- Des problèmes de performances, avec tout d'abord un site lourd et peu réactif mais aussi des temps de chargements trop important des ressources statiques (comme les images). Je rencontre aussi un bug avec Firefox ESR qui rend l'outil de messagerie instantané quasiment inutilisable, m'obligeant à passer sous Chrome.
- La publicité. Que ce soit pour un jeu free to play débile ou encore une grande enseigne de supermarché qui vous rappelle l'importance d'acheter des produits locaux et naturels, non merci.
- Le matraquage de messages du gouvernement, par rapport au port du masque par exemple. Je n'ai rien contre, mais on y a droit à la télé, à la radio, dans les rues, dans les entreprises, sur youbube, dans les discussions avec les proches... c'est bon on a compris, stop. Si j'ai envie de me ronger les ongles devant un compteur de morts du COVID je peux aussi allumer BFMTV (ou lire n'importe quel journal).
Pour en dire du positif :
- Les communautés, assez complémentaires des forums. Si par exemple vous êtes un passionné d'informatique vintage, il y a de très nombreux groupes où discuter et poser des questions.
- Trouver des gens. En tant que réseau social le plus populaire c'est ici que vous pourrez renouer contact avec d'anciens amis, collègues ou camarades.
- Les pages des magasins, boutiques et associations. Pour ceux qui n'ont pas l'envie ou les moyens de faire un site Internet, Facebook est un bon backup.
Il n'est pas exclu que je revienne un jour, si le service évolue en bien.
A l'issue des 6 mois en entreprise, mon stagiaire a du affronter un jury dans une soutenance orale, et j'étais présent. Cela se déroulait à l’école - totalement vide à cette période - devant deux personnes à qui il fallait présenter en 30 minutes les tâches et projets accomplis. Fait amusant : j'avais mis une chemise et une veste pour avoir l'air de quelqu'un de sérieux, mais au final tout le monde était en jean / t-shirt.
L'oral s'est plutôt bien passé, il a respecté le temps imparti, a varié les sujets, le tout avec une bonne fluidité et un bon support PowerPoint. La phase de question fut en revanche surprenante car le jury s'est focalisé sur la forme et pas sur le fond, par exemple des images mal positionnées dans le texte. Sur une petite dizaine de questions, une seule portait sur la technique. Est-ce que cela voulait dire que le fond était parfait ?
J'ai assisté aux délibérations du jury et le verdict est rapidement tombé "excellent stage, excellent rapport, excellente présentation". La note attribuée est supérieure à 15, ce qui à mon avis est amplement mérité.
Il est donc temps de conclure cette expérience de maître de stage. Tout d'abord j'ai eu de la chance car je suis tombé sur un bon candidat qui ne m'a pas donné de fil à retordre et qui a appris très rapidement, et c'est important de le réaliser. Ensuite ce rôle demande quand même un peu de temps car il faut trouver des sujets, les évaluer, et les expliquer.
Pour moi cette expérience fut positive, mais je ne compte pas reprendre un stagiaire tout de suite car je n'ai pas identifié de sujet et parce que quelque part j'aime rester sur une bonne expérience. Mais les choses peuvent changer.
Épilogue : Ben voilà, il a été recruté par la concurrence pour être Ingé Linux :)
Le temps passe vite, j'aurais aimé écrire cet article à la moitié du stage mais mon rythme de publication est clairement insuffisant. En réalité, le stage se termine déjà mais j'en parlerais plus tard.
Je savais que le stage ne se passerait pas comme je l'avais prévu, et bien sûr ce fut le cas. Tout d'abord le sujet de stage que j'avais prévu de lui confier était lié à un projet qui a été retardé de deux mois, ce qui m'a obligé à trouver d'autres choses. Et mine de rien, ce n'est pas facile d'improviser. J'ai eu l'impression de ne pas l'occuper assez et j'ai eu peur qu'il se lasse. Mais en lisant son rapport de stage, je trouve qu'il a en fait été beaucoup occupé ce qui est une bonne chose.
Les deux gros projets qui ont le plus monopolisé son stage, sont d'une part un sujet de recherche sur une méthode d'externalisation des logs du cloud public (afin d'en avoir une sauvegarde) et d'autre part un projet client consistant à migrer des ressources entre subscriptions Azure (vers du CSP) et en déployer de nouvelles.
Pour l'externalisation des logs, il a monté une infra ELK (ElasticSearch, Logstash, Kibana) en bac à sable, puis a trouvé progressivement le moyen de brancher les ressources Azure et Aws dedans. La solution a été présentée dans un DAT (Dossier d'Architecture Technique) et l'installation documentée dans un Wiki. Il s'est révélé très autonome.
Le projet client qui devait être le sujet principal s'est finalement révélé assez court, mais lui a permis d'aborder la notion de CSP (Cloud Solution Provider). En gros c'est une sorte de revendeur qui peut facturer au client l'utilisation des ressources du Cloud Public, et prendre sa marge tout en proposant un tarif plus avantageux que le prix public. En contrepartie, il s'engage à faire le support N1 et N2 pour les clients. On est donc à moitié dans le commercial et à moitié dans la technique, ce qui est très valorisant dans notre métier.
Le déploiement de ressources dans le Cloud Public Azure a également été l'occasion de se frotter au réseau et notamment au hub-spoke. Il faut donc non seulement adresser les différents réseaux mais aussi construire les tables de routage et paramétrer les NSG (Network Security Groups) pour contrôler les flux qui passent.
Donc oui finalement les sujets n'ont pas manqué et se sont révélés assez consistants. Mon seul regret peut-être est de ne pas lui avoir fait faire de support, c'est à dire traiter les tickets d'incident sur des infra existantes.
L'Episode 5 parlera de la fin du stage et de la soutenance devant le jury.
Comme beaucoup, j'ai regardé la saison 1 de la série The Mandalorian diffusée sur Disney+. J'ai beaucoup attendu avant de publier cet article, pour ne pas spoiler les gens, mais aujourd'hui cela devrait être bon (soit vous l'avez vue, soit vous vous en moquez).
The Mandalorian est donc une série exclusive à Disney+ prenant place dans l'univers Star Wars et se déroulant 25 ans après l'Episode VI. Elle est centrée sur un chasseur de primes mandalorien qui n'est pas sans rappeler le personnage de Boba Fett et qui va faire la rencontre de "bébé Yoda" (The child) tout en devant se frotter aux autres chasseurs mais aussi aux restes de l'Empire.
Tout d'abord s'il y a une chose qui est à mon sens appréciable dans cette série, c'est qu'elle s'affranchit du cahier des charges habituel des Star Wars, je dirais même des clichés qu'ils sont devenus. Donc ici pas de sabres laser, pas de pouvoirs de la force, pas de bataille spatiales, pas de saga Skywalker, juste l'aventure d'un chasseur de prime et des compagnons dont il va croiser la route. Si on ajoute à cela les cantina, la guilde des chasseurs de prime, les différentes espèces et l'ambiance en général, on sent un retour aux sources très proche de l'Episode 4 et Rogue One. Et c'est à mon sens un gros plus pour cette série, elle vole de ses propres ailes et lance ses propres enjeux. Elle est un bien meilleur Episode VII que l'Episode VII.
Évoquons maintenant le personnage du Mandalorien. Il serait réducteur de dire que c'est une copie de Boba Fett car la série nous montre rapidement qu'ils n'ont rien à voir. Là où Fett était clairement un méchant dans les films et dans l'univers étendu, le Mandalorien serait plutôt proche d'un héros à la Mad Max qui met ses scrupules de côté pour survivre mais n'est pas fondamentalement mauvais. Il est également attaché à son clan qui l'a recueillit quand il était orphelin et où la solidarité a une place très importante. Les fans de l'univers étendu de Star Wars ne pourront que constater que tout ceci est cohérent, en effet la série n'a pas inventé le concept des mandaloriens, ce peuple était déjà au cœur des jeux et bandes dessinées KOTOR (Knights of The Old Republic) il y a presque 20 ans où il est expliqué qu'ils ne sont pas une espèce mais un peuple issu de différents mondes. La série The Mandalorian est donc fidèle sur ce point.
Difficile maintenant de parler de la série sans évoquer baby Yoda. Certains affirment qu'il sert de publicité à la série et n'a pas d'autre but que d'être mignon, ce qui est à mon avis faux. Le personnage sert principalement de MacGuffin à la série et se retrouve très souvent en retrait dans les épisodes, la plupart fonctionnent sans lui. On ne peut donc pas dire que tout repose sur lui. A la fin de la saison 1 le personnage n'a pas vraiment été développé.
Les compagnons sont un autre point fort de la série. J'adore Cara Dune, personnage féminin au physique très carré qui a complètement la tête de l'emploi puisqu'elle est censée avoir servit dans les force spéciales des Stormtroopers et qui a elle aussi choisi une vie de mercenaire. Il y a aussi Greef Karga le leader de la guilde des chasseurs de primes dont les motivations sont incertaines, The Armorer un autre personnage féminin fort qui n'a ni nom ni visage, IG-11 le droïde assassin, et Kuiiil le vieux sage "I have spoken".
Du côté des méchants, je me délecte de la prestation de Werner Herzog (The client) qui est juste parfait en méchant de l'Empire et qui surpasse même à mon sens le Moff Gideon qui fait office d'antagoniste à la fin de la saison 1.
The Mandalorian serait-elle la série parfaite pour relancer la franchise Star Wars auprès des fans ? Pas exactement car elle n'est pas exempte de défauts. Le plus gros à mon avis porte sur le personnage du mandalorien lui-même, faussement méchant et faussement mystérieux. S'il est présenté comme sans pitié dans le premier épisode, on comprend très vite qu'il est en fait gentil. Pareil pour sa haine des robots qui n'est jamais vraiment expliquée et qui s'estompe à la fin de la Saison 1, ou encore l'interdiction absolue de montrer son visage, ce qu'il va quand même faire devant la caméra. Je suis donc un peu déçu qu'on passe d'une inspiration type Boba Fett à Han Solo, un personnage clairement gentil même s'il essaie de faire croire le contraire.
Pour terminer, quelques mots sur la technique. J'ai été très surpris d'apprendre que les épisodes n'étaient pas tournés sur fond vert, mais dans un studio où les murs sont des écrans qui projettent un décors calculé en temps réel (le moteur était l'Unreal Engine). Au visionnage c'est absolument bluffant et cela rend les lumières et interactions avec les acteurs d'autant plus crédibles. Cela permet également au réalisateur de modifier des éléments en temps réel sans devoir attendre la post production.
Pour conclure, je ne pense que du bien de The Mandalorian et j'attends la saison 2 avec impatience. Ces 10 dernières années on avait oublié qu'on pouvait faire des choses bien avec la licence Star Wars, et en ce qui me concerne il a rejoint Fallen Order et Rogue One dans le trio de l'espoir.
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