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Les réseaux sociaux sont-ils des outils de démocratie ?

Rédigé par uTux 7 commentaires

Les réseaux sociaux existent depuis plus de 10 ans et leur succès est indéniable. En revanche leur réputation est plutôt mitigée. Gadget inutile pour certains, repaire d'ados qui passent leur journée à partager des vidéos de Maitre Gims pour d'autres, passe-temps quand on a rien à faire au boulot... et c'est sans compter les nombreuses critiques sur la vie privée, Richard Stallman déclare à ce sujet : « Facebook doit être éliminé pour protéger la vie privée ».

Néanmoins les réseaux sociaux sont un formidable outil de communication. Les idées s'échangent, les avis, des groupes ou des mouvements se forment. Lors des révolutions tunisiennes et égyptiennes en 2011, les citoyens les ont utilisé pour organiser les manifestations et tenir au courant le reste du monde des événements graves qui se déroulaient. D'ailleurs l'une des premières mesures de l’Égypte pour enrayer la révolution fut de bloquer Twitter, ce qui montre bien qu'il était gênant.

En France alors que le pays traverse une crise sociale ce sont également les réseaux sociaux qui relaient les informations : manifestations, violences (des deux côtés), mouvements à venir, revendications, la masse en colère est beaucoup plus représentée qu'à la télévision.

En appelant à la "disparition" de Facebook, Richard Stallman ne condamne-t-il pas un excellent outil pour la démocratie ? N'est-ce pas là une idée réactionnaire alors que ce réseau social existe depuis plus de 10 ans ?

Je ne suis pas inscrit sur Facebook ou Twitter car je n'en ai jamais ressenti l'utilité et j'ai toujours été rebuté par les problématiques de respect de la vie privée dont on ne peut nier la réalité. Mais je reconnais leur utilité et leurs qualités et pense que si ils disparaissaient nous aurions beaucoup plus de mal à nous exprimer.

7 commentaires

#1  - Mathias B. a dit :

Salut,
Je pense qu'il faut arrêter avec les discours de ce genre, "oui mais...", "n'est-ce pas trop radical ?". À force de ne plus rien vouloir condamner on fini par ne plus remettre ne question et accepter n'importe-quoi.
En plus il faut faire attention aux notions utilisées, ici tu parles de "démocratie", qu'est-ce que c'est justement la démocratie ? Un régime politique ? Une doctrine ? Un mode de vie ?
J'ai l'impression que cette notion est avant tout une notion fantasmée (un peu comme la "république").

Maintenant pour répondre à ta question il est bien évident que Facebook est l'anti-thèse même d'un semblant de notion démocratique. La responsabilité collective n'y a pas lieu d'être, tout le monde n'y jouit pas des mêmes droits, les utilisateur-ice-s sont soumis au contrôle de l’algorithme ou de l'employé de Facebook censeur-modérateur.
Ce réseau social ne prodigue qu'un simulacre de liberté, et ça en plus d'être un très mauvais outil.
Il a peut-être permis à certaines personnes de s'organiser, certes. Cependant il ne faut pas perdre de vue le fait que ces possibilités d'organisation ont été maîtrisées et contrôlées de bout en bout ! Il est illusoire de croire que la révolte peux se faire grâce aux chaînes que le bon maître nous a mis autour du cou.

Ce réseau social est un fléau, tueur de l'Internet sain et source d'échanges, tenu par Zuckerberg qui a des objectifs et un but qu'il ne faut pas oublier.

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#2  - uTux a dit :

C'est pas "démocratique" dans le sens où les utilisateurs décident de l'orientation du produit, mais dans le sens où cela leur permet d'organiser des événements qui peuvent mener au renversement de leur gouvernement (exemple cité de la Tunisie et de l’Égypte). Ce que j'essaie de dire c'est qu'au contraire "il faut arrêter" de prêcher cette vision extrémiste de l'informatique, on a pas tous envie de vivre sous la "charia de la FSF" dans un monde où utiliser un téléphone portable est un blasphème. Tu es libre d'utiliser ou non Facebook mais je ne vois pas en quoi ce dernier nuit à internet.

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#3  - Mathias B. a dit :

Ne vois-tu pas de différences entre l'internet des années 2000 et celui d'aujourd'hui ? J'ai l'impression qu'à cette époque le web (et notamment le web francophone) était un véritable endroit d'enrichissement et de partage, avec les blogs, les forums, etc. Aussi Facebook a entériné la centralisation assumée des échanges à travers internet, aujourd'hui ils revendiquent 1 milliard d'utilisateurs sur leur application de chat WhatsApp, combien sur le réseau social même ? N'y vois-tu donc rien de nocif ? Peut-être que c'est une vision idéalisée mais je crois qu'on est tout de même plusieurs à partager cet avis.

Ta réponse et plus particulièrement ta comparaison "charia" et FSF me choque, je crois qu'il faut être prudent avec ce qu'on raconte. À ce jour la Free Software Foundation n'est pas responsable et n'a pas appelé au meurtre de quiconque. Relativiser je veux bien, bien-sûr, mais avec respect.

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#4  - Stemy a dit :

La réponse est clairement non, surtout au vu des événements récents tels que la campagne #stophateforprofit et l'insurrection au Capitole.

Les gros réseaux sociaux sont des multinationales, donc guidées par des objectifs de rentabilité. Pour eux, nous ne sommes que des produits, et leur plateforme un supermarché géant pour annonceurs publicitaires.

Si vous vous demandiez pourquoi l'outil de modération est si pourri, pourquoi l'ambiance y est si toxique, pourquoi les discours de haine et complotistes y sont tellement décomplexés, pourquoi il y a autant de censure abusive et surtout pourquoi le cyberharcèlement y est tellement impuni, vous avez la réponse: parce que c'est comme ça qu'il est économiquement rentable. Parce que ça génère beaucoup de réactions donc permet de vendre plus cher votre profil aux annonceurs.

Et c'est d'autant plus effrayant qu'ils sont plus puissants que des gouvernements, on est littéralement dans un monde qui tourne en fonction des intérêts financiers d'un tout petit nombre de multinationales.

Bref, les gros réseaux sociaux sont tout le contraire d'une démocratie, puisque par définition, ils ne permettront jamais de créer un monde qui ne soit pas rentable pour eux. Et surtout quand on voit de quels mouvements politiques ça sert les intérêts.

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#5  - uTux a dit :

Je comprends le raisonnement mais je trouve certains points très simplistes, par exemple sur la modération.
Si elle est pourrie c'est simplement parce qu'il y a beaucoup trop de trafic, probablement des millions de posts par minute, donc impossible de contrôler tout ce qui se passe.
Et il ne faut pas oublier que les responsables de la merde qui y transite sont les utilisateurs eux-mêmes, ou les sociétés/groupuscules qui en détournent les algorithmes pour se donner de la visibilité.
Aucune entreprise n'a d'intérêt à héberger des groupuscules virulents, ne serait-ce que parce que ça fait fuir les publicitaires (ce qui s'est passé sur Youtube notamment).

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#6  - Stemy a dit :

Détrompe-toi, un article de La quadrature du net explique très bien pourquoi que c'est bien par profit qu'ils laissent impunies les publications haineuses. L'excuse de l'impossibilité technique ne prend pas vu que:

-Leur algo fonctionne très bien quand il s'agit de censurer des tétons, la misandrie et le racisme "anti-blanc" (les comptes féministes censurés et les militants de BLM sanctionnés pour racisme à cause de l'expression "white men" sont loin d'être des cas isolés)
-Bodyguard, une appli développée par une seule personne puis par une PME modère très efficacement les contenus.
-Twitter refuse de collaborer avec les autorités dans les affaires judiciaires de cyber h, et Facebook n'accepte de le faire que depuis peu.
-Le hashtag #stophateforprofit est éloquent, et montre bien que c'est par intérêt financier qu'ils la laissent impunie. Tant qu'il y a suffisamment de publicitaires qui restent, ça continue d'être rentable pour eux de faire prendre de la valeur marchande à nos profils en nous incitant à réagir via des contenus qui génèrent le plus d'engagement.

Bref, si c'était vraiment à cause du volume de données impossible à traiter, elle ne serait pas bizarrement hyper efficace uniquement dans des domaines bien précis.

https://www.laquadrature.net/2020/11/01/faut-il-reguler-internet-1/

https://twitter.com/aPaulineR/status/1357300476300193792#m

https://www.dailydot.com/irl/facebook-suspends-black-people/

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#7  - Stemy a dit :

Quant à dire que ça fait fuir les publicitaires, ça reste relatif, c'est uniquement quand ça fait trop de bruit (et encore). Deux exemples :
-L'affaire Nadia Daam. Le forum jeuxvideo.com était déjà connu depuis longtemps pour héberger de par le laxisme de leur modération une émule des jeunesses hitlériennes, responsable d'un très grand nombre de cyberharcèlement de masse quand l'affaire a éclaté. Pourtant, ce n'est qu'à ce moment-là que les sponsors se sont enfin décidés à se retirer.
-Hanouna traînait déjà plein de casseroles au moment où son canular homophobe lui a valu le départ de plusieurs sponsors (qui d'ailleurs sont revenus une fois l'affaire tassée).
-Cnews et C8 qui servent quotidiennement et depuis plusieurs années de tribune aux idées d'extrême-droite.

Et je pourrais continuer longtemps. Ça montre bien que les publicitaires n'ont aucun complexe à financer des contenus discriminatoires tant que ça ne fait pas trop de vagues.

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